Tout juste rentré d’une tournée en Asie, Greg de Bare Teeth est venu nous présenter son groupe lors du Hellfest 2019 ! J’ai rencontré quelqu’un bourré d’idées et qui se donne les moyens de réussir ! S’ils n’y arrivent pas, je n’y comprends plus rien !

Bonjour, comment allez-vous ?

Ça va très bien ! On est rentré mardi soir d’une tournée en Asie et on est arrivé dès le jeudi sur le Hellfest et le Knotfest autant dire qu’on sera aussi content de rentrer.

Vous avez réalisé un split avec Nerdlinger, Down Memory Lane et Shames, d’où vous est venue l’idée? Comment avez-vous choisi les groupes?

Alors c’est assez divers! L’idée du split record à quatre groupes me tenait pas mal à cœur parce que c’est quelque chose que j’ai connu quand j’ai commencé à écouter du punk rock. Il y avait beaucoup de splits qui se faisaient dans les groupes que j’écoutais. C’est un format qu’on trouve moins fréquemment maintenant mais j’ai toujours trouvé que c’était relativement cool pour aider les groupes qui sont sur le split à bénéficier de l’audience de chacun. Surtout que c’est pas mal aidé par les réseaux sociaux maintenant, ce qui n’existaient pas dans les années 90! Faire un split à quatre groupes c’est assez compliqué : il faut trouver les groupes qui sont dispo, qui ont des chansons originales et qui sont prêts à aller les enregistrer … mais aussi trouver les labels qui sont intéressés, voir les labels qui ont envie de pousser leurs groupes ou des trucs comme ça.

Au final, ça s’est quand même fait assez simplement même si cela reste un projet de longue haleine. « Shames » : c’est un groupe que je connais depuis longtemps vu que j’avais déjà partagé un précédent split avec eux au Japon. Sur la dernière tournée à Tokyo, on a pu rejouer 2 concerts avec eux donc les liens sont assez forts entre nous. Les deux autres groupes je les connais moins. « Down Memory Lane » : c’est un groupe canadien qui est chez « Thousand Islands Records » et quand j’ai contacté Bruno du label, il s’est montré super chaud pour le faire. Il y a eu différents aléas mais finalement ils ont été capable de produire quatre titres originaux. Et enfin il y a « Nerdlinger » qui m’ont été proposé par Daniel avec qui j’étais en contact. On l’a assez naturellement proposé à leur label « Pee Records » : un label australien qui est un des plus gros label de punk rock là-bas et qui marche plutôt bien. Je suis donc assez satisfait de cette sortie vu qu’on a des labels qui marchent bien, qui offrent de la bonne visibilité et qui croyaient vraiment au projet. On n’est pas une espèce de fonds de catalogue où on a sorti un split parce que cela coûte pas cher et puis on verra si ça se vend. Non, il y a vraiment eu un vrai taf de promotion et chaque groupe est investi. Ce fut une belle expérience!

Tom, votre bassiste s’est occupé du chant lead sur cet album d’où vous est venue cette idée?

Tom est au chant lead uniquement sur le titre « Running wild » et c’est quelque chose d’assez nouveau. Pour ce morceau en particulier, c’est une compo qu’il a proposé au reste du groupe et c’est sa première compo qu’il nous soumet de A à Z. Cela a été vraiment nouveau pour nous mais on a une réelle volonté de nous diversifier en termes de chant. Historiquement c’est moi au chant lead mais je pense que je vais garder des titres au chant lead et d’autres ce ne sera pas moi et où ce sera Tom ou Titouan, le deuxième guitariste. On va faire beaucoup d’essais jusqu’à la sortie du prochain album. Concernant les deux autres titres donc « Death Note » et « Storytellers », c’est toujours moi qui m’y colle.

Vous avez sorti un clip pour la chanson « Running Wild », comment s’est passé la réalisation? Avez-vous été aidé pour la conception?

Encore une fois « Running Wild » c’est une idée de Tom et on l’a laissé gérer son idée de A à Z. On a retravaillé avec Martin Genty de « I.Shot.Films » qui avait déjà réalisé les clips de « Parted Ways » et « Tomorrow Starts Today ». Là, ça a été un petit peu différent vu qu’on a eu une actrice qui a été choisie pour ce clip et qui est vraiment, comparativement aux précédents clips qu’on a sorti, on nous voit moins dans les clips et on voit plus une actrice. Les lieux aussi étaient assez différents : on a filmé dans une espèce de cuve à Roubaix. On voulait un lieu vraiment atypique un peu glauque qui montre justement l’enfermement et la claustrophobie. « Running Wild » : c’est un titre assez fort justement sur la démence et les choses comme ça. Donc voilà c’est une idée de Tom et on l’a vraiment laissé gérer de A à Z son idée et y compris pour le clip.

Cette chanson raconte l’histoire d’une personne enfermée dans une situation sans issue, et vous mentionnez le fait que cela arrive bien plus souvent qu’on ne le pense, est-ce quelque chose qui vous touche particulièrement?

Oui bien sûr. On suit pas mal de pas mal de groupes anglais avec qui on est potes et tout. Il y a une vraie prise de conscience sur les gens qui souffrent de problèmes mentaux, de difficultés, de choses comme ça. C’est quelque chose qui nous tient vraiment à cœur. Voilà le délire punk: un peu viriliste et tout ça, c’est vraiment pas notre came ! On est vraiment dans l’entraide, dans le partage et dans le soutien. « Running Wild » s’inscrit dans ce cas de figure des gens qui parfois pètent un peu les plombs tout seul ou restent dans leur coin. Tendre la main: ce n’est pas quelque chose de compliqué; faire attention à ses potes aussi. On est dans la démarche.

Comment s’est passé le Punk Strike Festival et votre tournée au Japon?

Le Punk Strike Festival à Taïwan : c’était vraiment quelque chose de très très nouveau pour nous puisqu’on a déjà tourné deux fois en Chine l’année précédente et une fois au Japon. Personnellement le Japon c’est un pays que je connais très bien enfin relativement bien mais Taïwan ça a été la grosse découverte. C’est un pays auquel on ne pense pas forcément mais ils ont une très bonne culture rock et ils ont de très bonnes salles de concert. Le Punk Strike Festival : c’est un des petits festivals qui existent mais il en existe des bien bien bien plus gros. Ca s’est super bien passé.

On a joué quasiment tous les jours donc avec « Sucker » qui est un groupe chinois, avec « Smoking Goose » qui est un groupe coréen, avec « Johnny Pandora » qui est un groupe de Rock à Billy japonais. Absolument génial ! Les mecs qui ne sortent qu’avec leur Perfecto customisé avec les bananes et tout ça. En plus, ils sont mortels et sont venus nous voir à Yokohama parce qu’ils sont de là-bas. On s’est vraiment fait des potes et ils ont du merchandising trop stylé avec des peignes « Johnny Pandora » et tout ça. Ça défonce ! C’est une espèce de grosse colonie de vacances itinérante sur trois villes. On s’est vraiment bien marré !

Ils ont quand même essayé de nous bourrer la gueule un nombre incalculable de fois avec leur Baijiu de merde. Ça goûte le pneu et le premier shot te râpe l’intérieur mais un truc sévère. On a le droit à deux goûts le 54 degrés et le 58 degrés… Le premier soir à Taïwan on s’est mis une cuite phénoménale mais toujours dans une super bonne ambiance avec des mecs super à l’écoute des groupes qu’ils font jouer. On espère bien y retourner l’année prochaine sur un festival un peu plus gros si tout se passe bien.

Et puis le Japon comme d’habitude, on est fan et on y a déjà tourné. Je connais très bien le Japon ! Les shows étaient chouettes : on a fait quatre shows à Tokyo, c’est un peu trop mais le but était vraiment de nous faire des contacts. Certains shows ont vraiment super bien marché avec un public hyper réactif et on a des fans qui nous ont suivis sur quatre dates. Donc voilà ça c’était chouette ! La dernière date à Yokohama a été dantesque !Un public présent en masse, des potes qui étaient venus nous voir qu’on n’avait pas vu depuis longtemps, ça a été exceptionnel !

Pour l’année prochaine, on parle peut-être d’un tour support sur un gros groupe de punk rock américain si tout se passe bien et si les dates collent mais on va tout faire pour que ça colle !

Si vous deviez présenter votre groupe avec une chanson, laquelle serait-ce? Est-ce votre préférée parmi vos albums?

Perso je trouve que « Running Wild » est très très bien dans le sens où ça apporte de la nouveauté par rapport à Bare Teeth. Ca reste dans ce qu’on est et ce qu’on représente. J’ai aussi un petit faible personnel sur « Storytellers » qui parle de courir après ses rêves et c’est exactement ce qu’on fait ! Si on regardait à la dépense, on resterait à Lilles! Ce qu’on veut c’est jouer un maximum, s’offrir à un maximum de public et donc on fonce et on verra bien ce qui arrive plus tard.

Avez-vous un groupe, ici au Hellfest, avec qui vous rêveriez de partager la scène?

Là tu me poses une belle colle. En fait, il y a énormément de groupes que je kiffe au Hellfest. Maintenant si je dois m’en tenir à la programmation de cette année, je pense qu’une petite tournée avec « The Descendents » ça serait quand même salement stylé !

Avez-vous des anecdotes de tournées (drôles ou marquantes) à nous raconter?

Si je dois te raconter toutes les cuites qu’on a pris, ça va durer longtemps ! Si, j’ai une super anecdote de tournée ! Quand on était à Kaohsiung sur la première date à Taïwan, j’étais rentré me coucher à l’hôtel vu que j’étais salement bourré. Rock, notre nouveau batteur, avait fait pareil! Par contre, Tom et Titouan avaient vu qu’il y avait des salons de massage et ils se sont demandés si c’était réellement du massage ou autre chose… Après s’être baladé en ville à 4 heures du mat et après s’être fait alpagué par des gonzesses, Titouan directement par les couilles et Tom en train de se faire ploter le téton, ils n’ont eu aucun doute sur le fait que le massage était totalement facultatif !

Comment voyez-vous l’avenir de Bare Teeth?

De la tournée, de la tournée, de la tournée et de la tournée ! On vient de signer chez Sub Cultura Booking qui est un tourneur allemand. Donc là, on espère faire de plus en plus de dates en Europe. C’est plus ou moins notre objectif sur la fin de l’année. Retourner en Asie l’année prochaine en fonction des disponibilités Et toujours dans nos cartons, la préparation du vrai premier album. Une majorité de titres est en chantier voire quasiment finalisé mais voilà on ne veut pas précipiter les choses ! On veut faire de la préproduction et éventuellement aller enregistrer… Enfin pas seulement poser nos titres en studio mais pourquoi pas bosser avec un producteur qui va pouvoir aussi nous donner du recul sur nos titres. Je pense que l’année 2020 va être rapidement cramée en tournée et en enregistrement avec très probablement une sortie d’album en 2021.

Nous arrivons à la fin de cette interview et comme toujours, nous vous laissons les derniers mots de celle-ci.

Venez ! On ne mord pas et on s’amuse bien ! Nos foies sont totalement à l’épreuve du Baijiu chinois et des Taïwanais. On en a rien à cirer. Donc venez qu’on s’amuse, qu’on se rencontre et qu’on vive des expériences intéressantes !


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