Est-ce que vous pourriez nous présenter Alwaid ?

Marie: Alwaid c’est un groupe, on va dire, heavy mélodique à chant féminin. On vient de Lille et le groupe s’est formé en 2010. Nous avons pas mal évolué depuis les débuts en matière de line-up. Le line-up actuel est assez récent parce que Deniz est venue nous rejoindre en décembre à la basse.


Est-ce que vous pensez qu’être une femme et faire du metal c’est pareil que d’être homme et faire du metal?

Deniz: En fait il y a deux tranchants selon moi. D’une part, ça attire l’attention, c’est différent donc ça fait un effet gimmick qui est intéressant. Et d’un autre côté, être femme et jouer d’un instrument ça a du négatif. N’importe qui va venir jouer de la batterie, si la personne joue mal, on va dire « Ce mec est nul à la batterie ». Une femme, qui joue de la batterie, va louper un truc, on va dire « Ah oui mais les femmes sont nulles à la batterie de toute façon ». Selon moi, c’est bien mais ça met une pression.

Dan’: Moi je suis plus ou moins d’accord. Je ne me suis jamais trop posée de question. Moi je joue et le reste ça ne me concerne pas. Effectivement, ça attire un peu plus l’attention même si pour moi ça devient quand même commun, surtout au chant où il y a quand même pas mal de femmes. Généralement, on est plutôt bien accueillies, enfin moi j’ai plutôt eu des bons retours. Dans le metal, je trouve ça plutôt bien accueilli.

Marie: C’est un peu effectivement à double tranchant. Il y a une certaine ouverture d’esprit de manière générale. Depuis qu’il y a d’autres filles dans le groupe, les compliments c’est sur les autres filles mais jamais sur les mecs.
Dan’: C’est peut-être là qu’on voit l’intérêt aussi, les gens ça les surprend. Au départ ils se disent « Ouai, c’est de filles, ça ne va pas bourriner » et finalement ça ne se passe pas si mal.

Marie: Après de temps en temps, on a un peu l’impression d’être catégorisés pas parce qu’il y a des filles dans le groupe mais comme « metal à chanteuse », c’est plutôt ça en fait. Sur un festival comme celui-ci où ça bourrine pas mal, c’est assez rare qu’on arrive à être programmés sur ce genres de choses, on est plutôt catégorisé comme metal soft ou même pas du tout metal pour certains donc il vaut mieux laisser ces groupes là entre eux.


Justement, qu’est-ce que vous pensez d’une affiche éclectique comme aujourd’hui ?

Marie: J’aime bien faire les deux mais j’ai tendance à trouver que les affiches trop uniformes, ça finit par être lassant. Là au moins, il y a du relief. Ça permet aussi d’avoir un public qui se mélange. Il y a des gens qui découvrent et qui ne seraient pas forcément venus nous voir si ça avait été une affiche avec que des groupes comme nous. Je trouve ça bien d’avoir des affiches aussi éclectiques.


2019, ça rime avec quoi pour Alwaid ?

Marie : Les espoirs sont les mêmes que pour l’année dernière c’est-à-dire faire des festivals. Ici c’était un premier et on essaie de trouver d’autres dates. On est aussi en période d’écriture. Nouvel album, peut-être pas pour cette année mais c’est en cours. Comme le line-up est tout neuf, c’est l’occasion de faire le point, de voir vers quoi on veut s’orienter en fonction des aspirations de chacun.


Est-ce qu’il y a quelque chose que vous rêveriez de concrétiser avec Alwaid dans les années à venir ?

Max: Le Hellfest ?
Dan: Pour moi, la première partie de Mylène Farmer.
Marie: Je pense qu’on est d’accord sur un gros gros concert.
Max: Moi ça serait plus un gros festival.
Marie: En gros on aimerait avoir l’occasion de côtoyer les grands groupes qui nous ont tous inspirés.


Qu’est-ce que vous pensez de la scène metal locale, en l’occurrence en France ?

Deniz: Nous on trouve qu’en Belgique ça va quand même.

Max: Pour nous, la Belgique c’est génial en fait. C’est bien pire en France, il y a encore moins de lieux où se produire.

Marie: Y’a vraiment des tout petits bars qui sont très mal équipés et le public a du mal à se déplacer, à part pour ses groupes favoris à lui. Il y a assez peu d’échange. Mine de rien, il y a beaucoup de groupes. C’est de pire en pire parce qu’administrativement il y a des fermetures.

Max: Les endroits underground sont écartés ou fermés parce que le centre-ville grossit et qu’on ne veut pas de ça dedans. Forcément c’est un peu plus compliqué de jouer.

Marie: On joue beaucoup plus en Belgique ou en Angleterre en fait.


Si je vous donne le choix entre l’enregistrement d’un album tous frais payés ou une tournée avec le groupe de vos rêves tous frais payés, que choisissez-vous ?

Deniz: Groupe et tournée c’est quand même plus le kiffe que l’enregistrement. L’enregistrement je trouve ça stressant parce que tout doit être parfait, un concert tu prends ton instrument et tu t’éclates sur scène et tu partages ça avec le public.

Max: Moi je serai plus sur la tournée avec le groupe favori aussi. Effectivement, c’est le moment où tu te lâches le plus. Ce qui est intéressant c’est aussi de découvrir de nouveaux endroits. Enregistrer un album c’est énormément de stress et de travail.

Marie: On aurait du mal à se mettre d’accord sur le groupe favori mais bon.


Et votre groupe favori alors ?

Max: Epica, ce n’est pas mon préféré mais je suis sans problème.

Dan: Moi ce ne serait pas forcément avec un grand groupe que j’aurais envie de tourner. Ce serait plus avec des groupes avec qui on s’entend bien et on passe un bon moment. Même s’ils sont moins connus, ce sont des groupes qu’on apprécie.

Max: L’avantage du gros groupe, c’est de faire des grandes scènes. C’est aussi ça qui est intéressant.

Marie: Ce qui ressort c’est que dès qu’on a l’opportunité de faire un truc, ça nous fait plaisir.


Qu’est-ce que vous pensez des orgas comme le Damned Soul Fest ?

Marie: Pour nous il faut valoriser ça, sinon on ne verra plus du tout des groupes de notre calibre. Les groupes émergents n’auront plus de tremplin pour se faire connaître. C’est super important.


Un dernier mot pour nos lecteurs ?

Marie: Ecoutez notre musique et si jamais ça vous plaît revenez vers nous.

Max: N’hésitez pas à venir nous voir si vous voyez qu’on passe dans le coin et venez découvrir un peu si vous ne nous connaissez pas. Si ça vous plaît tant mieux, si non, tant pis mais au moins vous aurez découvert quelque chose de différent.


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