Lors du Hellfest 2019, nous avons rencontré Ardek, le claviériste et compositeur du groupe néerlandais d’horror black metal Carach Angren. Nous avons pu échanger quelques mots avec lui concernant la tournée actuelle, le dernier album et l’avenir du groupe.


Commençons par une brève présentation. Qui êtes-vous et quel est votre travail dans Carach Angren?

Eh bien, je suis Ardek de Carach Angren et nous nous qualifions comme étant un groupe d’horror metal des Pays-Bas. A l’origine, nous venons du black metal.

Nous utilisons beaucoup de claviers orchestraux et de synthétiseurs. Nous racontons des histoires: des histoires de fantômes et des histoires d’horreur tout au long de nos albums.

Je compose la majeure partie de la musique, donc c’est mon travail et je joue du clavier en live.


Vous venez de dire que vous êtes un groupe d’horror metal. Quel est le concept derrière cela? En quoi est-ce différent d’un groupe de black metal?

Eh bien, quand nous avons commencé, beaucoup de groupes de black metal ne faisaient que des thèmes sataniques ou antichrists ou un peu folkloriques. Et je me souviens que lorsque nous avons fait notre première démo, je pensais que ce serait cool d’avoir une histoire parce que c’est facile de faire des paroles et de la musique autour d’une histoire. Et cela a si bien fonctionné que nous avons continué et que nous sommes devenus meilleurs.

Cet aspect de conteur d’histoires a en quelque sorte grandi avec nous. Dans chaque album, nous essayons différentes choses, différentes langues et beaucoup de gens semblent aimer ça, c’est donc quelque chose qui fait maintenant partie de notre image principale.


Quelles sont vos principales sources d’inspiration? Il peut s’agir de peintres, de littérature ou même d’autres musiciens…

Ça change parce que je lis beaucoup de livres de philosophie, de psychologie, ça peut aussi être quelque chose de spirituel. Donc, je peux être influencé par ça. Il peut s’agir de films bien que les films d’horreur de nos jours ne soient pas aussi bons qu’avant mais c’est peut-être parce que je vieillis que je commence à penser ainsi. Nous sommes également inspirés par ce à quoi nous pensons. Nous avons beaucoup de discussions comme « oh, on devrait faire ça, ce serait fou » ou « faisons ça, ce serait effrayant ».

Quand nous écrivons notre musique, nous essayons de nouvelles choses, comme maintenant, nous écrivons un nouvel album et Dennis me contacte beaucoup et nous essayons des choses avec sa voix, ses idées, … Donc, c’est un processus que nous ne n’essayons pas de forcer, c’est quelque chose de plus intuitif. Et au fil des années, j’ai essayé de laisser aller plus souvent cela, car parfois je m’assois au piano pour faire une chanson, puis je reste assis pendant huit heures et rien ne se passe. Puis je m’en vais et je trouve un riff. Ainsi, plus on laisse aller, plus la création peut s’écouler librement.


J’ai lu quelque part que le groupe était comparé à une sorte de Vincent van Gogh du black metal. Qu’est ce que vous pensez de ça ?

Eh bien, c’est un chouette compliment.


Etes-vous d’accord ou préférez-vous comparer le groupe à un autre personnage?

C’est difficile à dire, car il faut comparer un artiste visuel à un autre artiste. Nous sommes très visuels, alors ça marche. Nos albums ne sont pas nécessairement toujours en corrélation avec ce que nous faisons sur scène.

Pour le moment, nous réalisons une sorte de performance artistique avec une poupée sur scène. Et j’ai vu des gens devenir complètement fous avec ça. Eh bien, pour nous, c’est vraiment cool d’expérimenter ce genre de choses comme couper le cou de la poupée. Mais chaque soir, Dennis demande au public: « Voulez-vous que je le fasse? » et ils crient tous « Ouais! ». Donc, il y a plus de réflexion derrière cela que ce que les gens peuvent croire. Dennis est comme la marionnette du public et il a sa propre marionnette.

Je suis d’accord sur le fait que nous pouvons être comparés à un peintre mais il faudrait en trouver un plus abstrait car nous changeons constamment.


Comment se porte la scène metal aux Pays-Bas? Y a-t-il des lieux ou des groupes intéressants à découvrir?

Pour être honnête, je n’en ai aucune idée car je ne suis pas du tout actif dans la scène. Je ne joue que dans le groupe. Quand nous avons commencé, il y avait beaucoup de groupes de black metal similaires à nous. Quand j’étais plus jeune, il y avait beaucoup de compétition et beaucoup de concerts, mais tout a disparu, tous ces groupes ont disparu. C’est vraiment étrange pour moi parce que je ne sais pas pourquoi c’est arrivé et maintenant, je vois de nouveaux groupes arriver mais je ne suis pas en contact avec eux.

De plus, parce que nous sommes un groupe étrange, nous sommes très extravagants, je pense que la plupart des groupes de black metal qui sont « true », n’aiment pas que nous soyons intégré à leur cercle. Il y a donc un fossé entre nous et nous ne prétendons pas être un groupe « true » de black metal scandinave. Nous ressemblons plus à un groupe américain parce que nous avons le côté choc et horreur.

Donc, oui, je n’en ai aucune idée, mais nous avons vraiment quelques bons endroits où nous jouons régulièrement et c’est vraiment cool.


Quels sont vos projets pour le reste de 2019 et qu’espérez-vous pour 2020?

Eh bien, nous allons terminer cette tournée et elle est très longue. C’est sept semaines pour notre première tournée européenne. Cela a été vraiment génial jusqu’à présent car presque aucun groupe ne fait de clubs durant la tournée d’été. C’est donc vraiment un défi pour nous, mais nous nous en sortons vraiment bien. Beaucoup de gens viennent aux spectacles. Nous écrivons le nouvel album et nous voulons le terminer. Donc, pour l’année prochaine, nous n’avons pas d’espoir mais nous allons le sortir à coup sûr et ce sera génial. Il va y avoir quelques nouvelles choses intéressantes, alors je suis vraiment excité.


Comment les gens ont-ils réagi à « Dance and Laugh Amongst the Rotten » en comparaison avec « This is No Fairytale » par exemple?

Eh bien, « This Is No Fairytale » était un album très sombre et complexe et nous avons eu des retours de fans qui l’aiment et d’autres qui préféraient le côté conteur d’histoire que nous utilisions auparavant. Donc, vous voyez que le public change un peu. Et c’est la même chose avec notre présence sur scène parce que certaines personnes ne l’aiment pas. Ce que nous avons vu de manière générale, c’est que le public a beaucoup grandi et que les ventes de disques ont également très bien augmenté avec « Dance and Laugh Amongst the Rotten ». Nous sommes un groupe qui se maintient depuis 15 ans avec chaque album. Alors tout le monde est content.


Y a-t-il encore quelque chose que vous rêvez d’accomplir avec le groupe?

Plus gros et plus grand et de plus en plus. Je veux dire que jouer ici au Hellfest était un rêve il y a des années et ça se réalise aujourd’hui. La tournée que nous faisons ne fait que grandir. Jouer dans un stade serait génial ou sur la lune peut-être *rires.


Je vous laisse le dernier mot de cette interview.

Eh bien, nous aimons vraiment la Belgique parce que c’est proche * rires * et parce que notre dernier album est dans les charts en Belgique. Donc c’est vraiment cool. Nous jouons en Belgique la semaine prochaine (30/06/2019). Nous sommes donc très heureux d’être de retour.


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