Les suisses de Cortez sont de retour pour faire du bruit avec un nouvel album « No More Conqueror » . Grégoire Quartier batteur et membre fondateur du groupe nous l’évoque : 


1) Pour commencer, je vous laisse présenter le groupe 

Hello. On est Cortez, groupe suisse né en 2001, on a fait 3 albums, 2 splits, et on a tourné un peu partout en Europe, et en Russie. On fait du math hardcore noise. 


2) Le fait d’être suisse est-il un atout ou au contraire un obstacle pour partager votre musique ? 

C’est singulier. La Suisse n’a pas de statut d’intermittent, alors c’est ennuyeux pour un groupe qui ne génère pas beaucoup d’argent. Par contre, on a des institutions qui nous aident pour tourner à l’international, ce qui est très bien. On est dans un petit pays à trois langues et trois cultures, donc on doit se bouger hors de Suisse rapidement et c’est très bien, je trouve. Ça nous confronte dans le fait que la Suisse est comme une île, et qu’elle est très loin de la réalité des autres pays. Comme pour Phoebus, notre nouveau disque était sur le net avant que je l’aie dans mes propres mains, donc j’imagine que le partage est facile pour qui sait où le chercher. 


3) Votre dernier album « No More Conqueror » est sorti au début du mois de Novembre. Quels retours avez-vous eu ? 

Très bons pour l’instant. Tout se passe pour le mieux, on est très satisfaits. 


4) Il s’est passé 5 ans entre le dernier et le nouvel album comment expliquez-vous ceci ? 

Nous ne sommes pas professionnels, on ne compte pas vraiment le devenir. Par contre, on a les compétences et la discipline des pros. Donc on prend notre temps, et on veut faire la meilleure musique possible. Là pour ce disque, on l’a composé en 2015, et on a changé de line up pour le live. Donc le temps de trouver de nouvelles personnes, et de terminer le disque, ça nous a fait perdre un peu de temps. Mais du temps on en a…alors c’est pas grave.


5) Le changement de line up est-il une des conséquences de ce laps de temps ou répond-t-il uniquement à de nouvelles envies ? 

Oui c’est une des conséquences. Sinon le disque aurait pu sortir un ou deux ans avant, je pense.


6) Vous pouvez nous en dire plus sur la pochette de « No More Conqueror » ? Qui l’a réalisé et ce qu’elle représente ? 

On a choisi de travailler avec un artiste, Henrij Preiss, un leton qui vit à Londres. Je l’ai découvert dans une expo, et j’ai vraiment accroché son style. On l’a contacté, et il nous a dit qu’on pouvait utiliser ce qu’on voulait pour le disque. Je pense qu’il a compris la démarche qu’on a, et qu’il la soutient. Au niveau de la représentation, je pense que ce qui est cool au départ, c’est que c’est un artiste indépendant de notre scène musical, mais dont certaines œuvres conviennent parfaitement à ce qu’on fait. C’est un mélange de formes, une construction architecturale et géométrique, avec un aspect symétrique. Il y a un coté « post hardcore », qui est notre scène d’origine, mais avec quelque chose en plus. C’est frais, et c’est aussi en couleur, ce qui change de nos sombres pochettes noires d’avant. Le tout est très classe, puissant, impactant, ciselé, travaillé. Ça nous correspond.


7) La nouveauté sur cet album est l’intégration de ligne de basse, comment vous est venue l’idée?

Cortez, depuis longtemps, c’est « ce groupe qui chie mais qui a pas de bassiste ». C’est notre marque de fabrique. Et là on s’est dit que ça serait cool d’intégrer de la basse dans le disque, pour avoir un vrai son, un vrai grain, et de l’impact. Et aussi Loic Grobéty a apporté sa vision de bassiste sur une musique déjà composée, ce qui est un plus. Par contre en live, on sera toujours trois, guitare, batterie, voix.


8) Votre musique est un Hardcore assez particulier, comment décrivez-vous ceci? 

C’est un mélange de hardcore, de mathcore, de noise, d’indie rock, de black metal, il y a des concepts qui viennent de la musique contemporaine, et aussi de la musique électronique. Le tout sous la bannière hardcore au final. C’est un mélange de styles et d’attitudes, c’est la digestion de nos influences, qui sont très éclectiques. Par contre c’est très important pour nous que ça soit fait de manière cohérente, et cette cohérence se trouve dans un style hardcore metal. 


9 Quels sont les artistes qui vous inspirent dans vos compositions ? 

Plein ! Ça dépend ce qui nous inspire. Des artistes sont impressionnants, d’autres puissants, d’autres mystérieux, d’autres brutaux, voluptueux, sensibles…etc. Si je devais citer quelques groupes, je dirais Botch, Meshuggah, Converge, Gorguts, Ken Mode, Arab on Radar, Daughters, Dillinger et Escape Plan.


10 ) Quels sont les projets qui vont suivre la sortie de l’album ?

On va tourner en Suisse, France, Russie, Chine, Canada pour commencer. Ça c’est a peu près sûr. Et d’ici un an, on verra ce qui se présente à nous, et comment on peut/veut le faire.


11) Cortez a tourné quelques dates en France et en Belgique il y a peu. Comment le groupe est-il reçu dans ces pays ? 

En France on a un très bon contact. Les gens aiment ce qu’on fait. On a depuis toujours eu au moins un label français, et on soigne la promo sur ce territoire. J’aime beaucoup la France, personnellement. Je m’y sens bien et les gens sont cools. En Belgique on n’a joué qu’à Bruxelles pour l’instant. On va y retourner en mars, et peut être aussi à Liège. C’est en préparation, on verra. On a un label belge sur ce disque, et on verra si ça peut nous apporter quelque chose ou non. Dans tous les cas c’est un petit label très bien que j’aime beaucoup, et je suis fier de bosser avec.


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Crédit photo : Stéphane Schmutz