Lors du concert organisé par le collectif Shattered Booking, nous avons rencontré le groupe de post-metal belge Meander. Voici une petite interview qui vous permettra de les découvrir. N’hésitez pas à visiter leur page Facebook et leur site internet.
Vous venez de Bruxelles, qu’est-ce que ça fait de jouer dans une petite ville comme Liège ?
Pierre : En fait, je viens de Liège donc ça fait plaisir de jouer à la maison comme on dit. On habite tous Bruxelles mais personne ne vient de là à la base.
Alex : On est plus Brabançons que Bruxellois.
Martin : Ce qui est cool, c’est que Liège a quand même une bonne réputation au niveau metal etc.
Alex : On est venus à Liège Martin et moi à la Zone et on a tout de suite accroché. Depuis des années on entend beaucoup de bonnes choses sur Liège et sur la scène metal et rock de la région donc on est très contents de pouvoir venir jouer ici.
Meander en quelques mots c’est quoi ?
Pierre : Un amalgame de toutes nos influences diverses qu’on a essayé de mêler de la meilleure manière dans un truc bien énergique.
Alex : C’est vraiment un mélange de styles, parce qu’on aime tous des genres de musique différents du rock jusqu’au metal en passant par un metal un peu extrême. On s’est dit qu’on allait se faire plaisir et qu’il n’y aurait pas de limite entre guillemets et on a fait une sorte de mix de tout.
Quels sont les thèmes abordés dans votre musique ?
Pierre : Il y a plusieurs choses. Dans les paroles, on parle beaucoup de la condition humaine au sens large, la mort, l’argent, les peurs, la raison de vivre. On parle aussi du réchauffement climatique sur un des morceaux. Ce sont des thèmes communs à tous, couverts de métaphores.
Martin : Les paroles sont plutôt pessimistes mais je pense que dans la musique il y a pas mal de passages où on arrive dans des envolées majeures, ce qui permet d’avoir un mélange un peu comme Deafheaven ou des choses comme ça. On aime bien les côtés plus sombres mais aussi les trucs plus positifs.
La scène metal belge, qu’est-ce que vous en pensez ?
Pierre : Perso, je pense qu’elle est là, il y a de très bons trucs, mais elle est dormante. Je trouve qu’il y a énormément de bonnes idées, on voit de bons groupes. Malgré cela, il y en a beaucoup qui n’arrivent pas à s’élancer, j’ai l’impression. J’ai l’impression qu’il y a beaucoup de passion avec des groupes comme Amenra, à la scène gantoise et j’ai l’impression que si tu n’intègres pas cette scène, c’est difficile d’aller plus haut. Il y a, à mon avis, beaucoup de groupes qui sont dans les villes et qui ne percent pas parce qu’ils ne sont pas dans la bonne scène.
Martin : Moi j’ai l’impression que ça ne concerne pas que le metal, c’est dans tous les styles. En Belgique, tu as d’un côté les gros groupes et on ne parle que d’eux, et puis tu as les groupes moyens ou plus petits et plus underground qu’on voit un peu mais pas autant que les gros groupes. Si on prend un groupe comme Brutus, ils sont plus connus à l’étranger qu’en Belgique ou en Wallonie.
Le meilleur endroit pour les concerts metal et underground à Bruxelles, c’est ?
Pierre : Au Magasin 4.
Alex : Ce n’est pas à Bruxelles, mais moi je pensais à ce qui se passe dans deux jours. Le meilleur endroit pour écouter du bon metal et des trucs underground, ce n’est pas en Belgique, c’est au Roadburn.
Le concert ultime pour vous ça serait quoi ?
Martin : A l’AB ça serait terrible.
Pierre : Moi je pense qu’on cadrerait bien avec Elder et à mon avis, on pourrait boire des bons coups avec eux après.
Alex : C’était une énorme claque en live. On les a vus à l’AB club et c’était trop bien. Ils ont une mise en place incroyable. Ce n’étaient pas les musiciens qui jouaient, c’était Elder. Je ne sais pas comment expliquer mais ils avaient une telle identité, une atmosphère et une symbiose quand ils jouaient. C’était un seul bloc. Ce n’étaient pas juste des musiciens qui jouaient séparément, c’était vraiment un seul bloc.
Martin : Ce n’était pas le premier à m’être venu à l’esprit mais c’est une de nos références à tous les trois. Je pensais aussi à des groupes comme Baroness ou Converge.
Qu’avez-vous prévu pour la suite de 2019 ?
Pierre : A partir de novembre, on va rentrer en studio pour enregistrer notre premier EP donc à priori ça se fera au Black Out Studio à Schaarbeek. On se réjouit fortement, ça va être cool. Et sinon, on a encore d’autres concerts prévus : en juin à Ninove. Et puis ensuite quelques dates pour la fin de l’année, mais ça n’a pas encore été annoncé.
Je vous laisse le dernier mot de l’interview.
Pierre : Moi j’ai envie de dire venez aux concerts, soyez curieux, venez découvrir la musique underground. Découvrez votre scène locale parce qu’il y a plein de pépites à découvrir, vous en serez plus enrichi et au pire, vous aurez bu des bières.
Alex : C’est vrai que ça, c’est bien résumé. J’en discutais avec d’autres gens, c’est plus compliqué de faire venir les gens en Wallonie qu’en Flandre parce qu’il y a cette envie simplement de se dire : « Je vais venir boire un verre et je vais écouter un truc que je ne connais pas et je vais apprécier la soirée comme ça ».
C’est vrai que ce serait une bonne chose de pousser cette envie de découvrir aussi des groupes qui sont très très bien juste à côté de chez soi. On ne se rend pas compte de tous les potentiels qu’il y a tout près de nous.
Martin : Allez voir des concerts dans tous les styles dans tous les endroits underground qu’il y a. Tous les styles c’est important et j’aime bien quand les scènes se mélangent.
Alex : C’est sûrement ça qui plaît dans un groupe comme Converge justement, c’est qu’ils parviennent à mélanger toutes sortes d’influences tout en restant cohérents.