C’est la première fois que je me rends au Centre Culturel René Magritte à Lessines, ce soir du samedi 7 mars. Mais l’occasion est belle, car c’est une affiche de qualité que l’on nous offre avec, en guise de cerise sur le gâteau, MaYaN, le prestigieux side project de Mark Jansen (Epica). Le groupe effectue quelques dates aux Pays-Bas, en Allemagne et chez nous.

Premier constat, le staff est accueillant et la salle est spacieuse. On a le temps de prendre un petit verre avant que les Belges de King Drama ouvrent la soirée. Cette nouvelle formation wallonne, composée tout de même d’habitués du terrain, donne aujourd’hui son premier concert. Avec son rock teinté de folk, parfois un peu plus énervé, le groupe apporte un vent frais sur la scène actuelle. Les mélodies sont légères et entraînantes et les refrains entrent facilement en tête. C’est Ophélie, au chant, qui gère principalement l’animation scénique en sautant et en dansant. Sa voix est appuyée de temps à autres par celle d’Alain, officiant aussi à la guitare, que l’on connaissait jusque là dans un registre plus hard (About:Blank, Spiritual Jack). Hormis quelques petits couacs rythmiques, King Drama s’est très bien défendu pour une première et a fait une belle impression auprès du public. À noter aussi que le groupe a dû pallier l’absence de son bassiste, malheureusement souffrant.

Après une petite pause, ce sont les Français d’Attraction Theory qui entrent en scène. Même s’il s’agit également d’un projet récent (2017), il est aussi porté par des musiciens qui ont de la bouteille, dont Didier Chesnau (Headline) et Constance Amelane (Whyzdom). Cela se voit et cela s’entend également. Le groupe propose un metal moderne, tantôt planant, tantôt plus agressif, porté par la voix très douce de Constance. Le mélange est agréable et se laisse écouter avec plaisir. J’aime beaucoup, même si j’ai cette impression de « déjà entendu ». Mais comme me l’a dit mon amie : quand c’est si bien fait, ce n’est absolument pas dérangeant ! Je retiens la reprise de « To France » qui clôture le set d’Attraction Theory, chanson qui me rappelle de très bons souvenirs.

La suite se fait un peu attendre, mais comme il est encore tôt, ce n’est pas spécialement dérangeant. C’est, en effet, l’occasion de discuter davantage avec les amis présents et boire des bières… Beaucoup de bières ! Au fait, nous sommes étonnamment peu nombreux pour une telle affiche. À se demander si l’aura malfaisante du virus actuel n’a pas joué un rôle. Bref, une fois que MaYaN débarque sur scène… En repensant à ce moment, je ne sais pas quoi écrire. Ce groupe dégage tellement d’énergie, les nombreux musiciens courant dans tous les sens au rythme endiablé de la musique. On ne sait pas où donner de la tête, il se passe quelque chose à chaque seconde, à un endroit différent. Au bout de deux ou trois morceaux, je dis d’ailleurs en rigolant à l’un de mes collègues photographes que ce groupe est fatiguant ! Sans compter que les lumières ne sont pas faciles à gérer non plus, soit dit en passant.

Enfin, au-delà de ces petits détails, pour moi, c’est simplement de la magie qui se produit sous nos yeux. Le set est tout simplement parfait : scéniquement, musicalement, vocalement… Le son est d’une clarté bluffante ! Pendant quelques secondes, j’en viens même à me demander si le groupe ne fait pas du playback. Je suis également hyper admirative face à la prestation de Laura Macri qui assure seule les parties lyriques ce soir, Marcela Bovio étant actuellement en convalescence. Son interprétation d’« Insano » presque seule en scène est à tomber, j’en ai des frissons !

Notons que la setlist est variée, brassant les différents albums du groupe, mais proposant aussi quelques reprises de prime abord surprenantes : « Follow In The Cry » (After Forever), « Nihilism » (God Dethroned) et « At The Mountains Of Madness » (Orphanage). Mais ces groupes font partie de l’histoire de MaYaN et des musiciens qui ont pris part au projet. Enfin, pendant plus d’une heure, MaYaN m’a enchantée et je pense que je ne suis pas la seule à avoir pris une superbe claque en assistant à cet opéra moderne en compagnie d’artistes de talent, heureux d’être ensemble sur scène et au contact du public.

Après ce superbe concert, nous avons pu partager un petit moment avec quelques membres du groupe, toujours souriants et disponibles pour les fans. Un vrai plaisir ! Pour l’anecdote, j’ai essayé d’obtenir quelques informations sur le nouvel album d’Epica, qui paraîtra plus tard cette année, mais cela n’a pas marché ! Pour résumer, même si vous l’avez certainement déjà bien compris : c’était une très bonne soirée, bien organisée… Et, évidemment, bien arrosée !