Le groupe de rock lillois sort (ou plutôt, balance !) son quatrième disque : « Four Wheel Overdrive ». Et le moins qu’on puisse dire, c’est que ça déménage ! Enregistrés, mixés et masterisés par Olivier T’Servrancx sur le label Antitune Records, les six titres de « rock’n’roll supersonique » s’enchaînent de manière très fluide, dans un ensemble cohérent de rock’n’roll mélangé à du punk saupoudré de stoner, le tout assez énergique, quoique pas encore assez à mon goût. Les titres s’enchaînent sans laisser le temps à mes oreilles de se reposer.

L’opus s’ouvre avec le titre éponyme. 1 minute 15 d’amuse-bouche, puisque le titre, sans partie vocale, donne le ton de ce qui suivra : une musique déterminée et précise. J’ai hâte de découvrir la suite !

Suit Question Mark, un titre très entraînant qui donne immédiatement envie de bouger. Les parties vocales, très douces, s’éloignent des codes du punk pour épouser un rock’n’roll plus traditionnel. A ce stade de mon écoute, je me dis « pourquoi pas ? ». La structure du morceau est surprenante, voire inattendue, mais aucune partie ne se démarque des autres, ce qui donne au final un titre sympa, sans plus.

Pop arrive un peu plus loin. Suis-je en train d’écouter du Rage Against The Machine ? L’intro commence super bien. Arrive ensuite la voix. Et là, c’est la cata. Toute l’ambiance du morceau retombe. Et elle ne reviendra jamais. Ce que je pensais au départ être un trait original qui viendrait chambouler un style punk trop « vu et revu » s’avère avoir pour effet contre-productif de casser l’énergie des morceaux. Cela peut être vu positivement, comme une approche audacieuse du style, mais ce n’est pas mon opinion. Peut-être est-ce là le point faible de Poncharello.

Give It Back sent le Sum 41 à leurs débuts. Pas de chance, je n’aime pas du tout Sum 41. Un mérite cependant : il s’agit d’un titre plus doux pour amener vers la fin de l’opus, qui je l’espère sera aussi bon et énergique que son début …

Déception avec Master, titre qui laisse pourtant imaginer un titre punk revendicateur. On est plutôt partis sur un étrange mélange de stoner et de Ghost (surtout sur le refrain).

Poncharello

Une écoute en demi-teinte

Les compositions de Poncharello ne sont pas très complexes, mais globalement tout fonctionne, entre énergie et agressivité. Disons pour faire simple que Poncharello utilise les recettes du punk en les adaptant à leur sauce pour en faire quelque chose d’original, avec une identité propre. La production très propre (pour du punk !) se marie à merveille au style du groupe. Ma déception vient plutôt du chant et de l’aspect « inabouti » de ce disque.

En résumé, « Four Wheel Overdrive » est un disque qui commence beaucoup mieux qu’il ne termine. J’aurais aimé plus de nervosité pour un groupe qui qualifie sa musique de « rock’n’roll supersonique ». Le disque est finalement assez déroutant (au sens positif du terme), puisqu’on oscille entre le Sum 41 et le Tagada Jones (s’il fallait vraiment faire une comparaison).

En 15 années d’existence, le groupe a notamment partagé les planches avec Jon Spencer Blues Explosion, Fatso Jetson, Peter Pan Speedrock, The Bronx, Burning Heads, Parabellum, Les Wampas, ou encore Mademoiselle K. Un joli CV, donc !

Poncharello, c’est donc du rock propre et sale à la fois. Cela reste une bonne découverte, mais je sors néanmoins de l’écoute de ce quatrième opus avec un goût de trop peu.

« Four wheel overdrive » peut s’écouter ici !

Valentine Cordier

 

Photo de couverture : (c) Alain Vandeville ; www.alainvandeville.com