La seizième édition du festival Alcatraz avait lieu du 9 au 11 août 2024 à Courtrai, en Belgique, non loin de la frontière française. Cela fait des années que j’entends parler de cet événement qui semble désormais incontournable, mais je ne m’y étais jusqu’à lors jamais aventurée. C’est donc en toute innocence que je pénètre pour la toute première fois sur le site de l’Alcatraz Festival ce samedi 10 août. Un grand merci à l’orga pour l’accréditation.
La fête a déjà commencé depuis le jeudi avec une soirée « before » pour accueillir les campeurs, animée par quelques DJ et des groupes de covers. Le vendredi, les hostilités sont officiellement lancées avec notamment Amon Amarth, Saxon, Beast In Black, Cradle of Filth, Paradise Lost, Sylosis, ou encore Septicflesh. Pour ma part, ne sachant pas trop où je mets les pieds, je ne participe qu’à une seule journée sur les trois, histoire de prendre la température sereinement.
J’arrive quasiment à l’ouverture histoire d’en profiter un maximum et d’être sur le pied de guerre dès le premier groupe. Accueillie avec le sourire, je récupère rapidement mon pass photo puis je pars à la découverte de ce nouveau terrain de jeu sous un soleil radieux. Un peu plus loin, je croise les gardiennes de la prison qui saluent les premiers festivaliers du jour.
Le site est assez grand pour proposer quatre scènes sans s’étaler sur des kilomètres, ce qui permet de switcher d’une scène à l’autre relativement rapidement et de garder une ambiance conviviale et chaleureuse. Un coin « market » rassemble une dizaine d’exposants ainsi que le grand stand de merch avec les nombreux produits à l’effigie du festival et le merch des groupes qui sont à l’affiche. A quelques mètres de là, on retrouve un espace restauration avec des foodtrucks proposant un large choix de ravitaillement. C’est un peu plus cher que ce qu’on pourrait trouver en ville mais ça reste raisonnable. De ce que j’ai pu voir sur les cartes, il fallait compter en moyenne 12 à 15€ pour un repas sans boisson. Pour un festivalier qui reste les trois jours, ça reste un beau budget à ajouter au pass, mais il semblerait que ça soit le cas dans la plupart des « gros » festivals.
Le samedi était annoncé sold-out dès la veille au soir, ce qui représenterait environ 20000 personnes. Malgré tout, on circule encore de manière à peu près fluide et l’attente au bar, aux stands de restauration ou même aux WC reste très correcte. Un bon point pour l’orga donc, en plus de la ponctualité. Sur les quatorze concerts que j’ai couvert, je n’ai noté aucun retard ni aucun problème technique.
Etant donné que je n’ai jamais participé à un festival de cet ampleur, je ne peux pas comparer. Quoi qu’il en soit, j’ai passé une excellente journée à Alcatraz et j’ai eu le sentiment que tout était fait pour que les festivaliers se sentent bien. L’événement semble s’être forgée une vraie identité avec des lieux cultes et une équipe de personnages qui assurent l’animation, notamment au niveau du théâtre de plein air. En bref, je recommande à 100% ! La prochaine édition aura lieu du 8 au 10 août 2025, si tu veux te joindre à l’aventure, n’hésite plus ! Les quinze premiers noms ont déjà été annoncés et ça promet d’être du lourd encore une fois. Plus d’infos ici.
Passons aux concerts maintenant, parce que c’est un peu pour ça qu’on est venu à la base. Grâce à l’application du festival, j’ai pu sélectionner, quelques jours avant mon arrivée, les groupes que je souhaitais voir. Avec quatre scènes, il y avait forcément beaucoup de chevauchements dans le running order, il a fallu faire des choix. D’autant plus que pour l’accès photographe devant la scène, nous n’avions le droit qu’aux trois premières chansons (comme c’est le cas un peu partout), donc impossible de rejoindre le pit photo sur la fin d’un concert. L’application m’a été très utile pour m’organiser. On a un visuel rapide sur le planning de la journée, et une notification est envoyée quelques minutes avant le début des concerts mis en favoris. Les cartes des foodtrucks avec les tarifs sont également disponibles (même si, dans mon cas, le prix payé au foodtruck était finalement plus élevé que ce qui était annoncé dans l’application) avec la composition des repas dans notre langue (très pratique lorsqu’on ne parle pas le flamand).
Tout au long de la journée, une partie des groupes étaient disponibles en signing session sur le stand du magazine Rock Tribune. L’occasion pour les festivaliers d’échanger quelques mots avec leurs artistes favoris, de faire dédicacer un album ou encore de prendre un selfie souvenir. Le samedi, il était ainsi possible de rencontrer Vengeance, Temptations For The Weak, Lord of the Lost, Ankor, Epica, The Night Flight Orchestra, Fleddy Melculy, Heideroosjes, Benediction et Fleshgod Apocalypse.
Vengeance
11h20, direction la Prison Stage pour le premier concert de la journée. C’est la plus grande scène du festival, la seule qui n’est pas couverte. Elle est entourée de tourelles et de murs de briques avec un écran géant de chaque côté. Le samedi, ce sont les néerlandais de Vengeance qui réveillent Alcatraz. Ce groupe de hard rock des années 80 à la bonne humeur communicative se charge de rassembler les lève-tôt sur le parvis de la prison pour un set d’une quarantaine de minutes.
Temptations For The Weak
Vers 12h00, les premiers choix s’imposent. Le mien se porte sur Tempations For The Weak qui ouvre la Swamp Stage située sous un immense chapiteau. Ce groupe anversois, que je qualifierais de thrash metal mélodique, m’avait fait forte impression en novembre dernier au Hell’s Balls Belgium, le petit frère de l’Alcatraz. Je les ai trouvés un peu plus timides cette fois-ci, bien que le chanteur soit toujours aussi débordant d’énergie, mais musicalement, ça tient la route. C’est ainsi que le premier wall of death du samedi voit le jour.
Ankor
Je découvre ensuite la scène Helldorado avec Ankor venu d’Espagne. Un chapiteau un peu plus petit que la Swamp mais qui laisse tout de même un bel espace d’expression pour les groupes s’y produisant. J’avais pu voir Ankor quelques mois plus tôt en première partie de Beyond The Black au Trabendo à Paris et j’étais contente de pouvoir les retrouver ici dans de meilleures conditions. Les espagnols évoluent sur une scène habillée de quelques arbres fleuris avec un metal moderne efficace incitant régulièrement au jump. C’est un de mes coups de cœur du jour, un vrai régal à shooter avec un guitariste qui joue énormément avec le public. Mention spéciale également pour le solo de batterie mené fièrement par l’une des rares femmes instrumentistes du festival.
Finntroll
Retour à la Prison pour le set de Finntroll. C’est un des groupes que j’attendais particulièrement de découvrir sur scène, ne serait-ce que pour apprécier les costumes. Malgré une popularité qui n’est plus à démontrer, les finlandais jouent très tôt, en tout début d’après-midi, devant une audience réceptive qui se fait de plus en plus dense. Le folk metal de Finntroll fait rapidement son effet.
The Night Flight Orchestra
Après une courte pause miam, je file de nouveau à la Prison pour The Night Flight Orchestra. J’arrive malheureusement sur la fin des trois titres autorisés aux photographes et je dois mettre les bouchées doubles pour prendre des clichés des nombreux musiciens qui sont sur scène. The Night Flight Orchestra, l’O.V.N.I suédois du jour, nous fait faire un bon en arrière de quelques décennies. Ambiance sixties assurée !
Fleshgod Apocalypse
Moins d’un mois avant le festival, Carach Angren a dû annuler sa participation pour raison de santé. L’Alcatraz a donc introduit Fleshgod Apocalypse pour les remplacer. J’ai entendu des avis très partagés sur ce groupe italien et j’attendais de pouvoir me faire ma propre opinion, une aubaine donc. Bilan : et bien pour ma part, c’est l’un de mes concerts préférés de cette journée. La prestation des musiciens expressifs avec les costumes, les maquillages et le décor était un régal visuel, particulièrement appréciée en tant que photographe. Au niveau son, une scène sous chapiteau n’est peut-être pas le meilleur endroit pour mettre en valeur le metal technique de Fleshgod Apocalypse, mais j’ai tout de même savouré l’instant.
Dio Disciples
L’après-midi est déjà bien entamée lorsque je retourne au niveau de la Prison pour Dio Disciples, une formation de quelques musiciens ayant collaboré par le passé avec leur ami et célèbre chanteur Ronnie James Dio. On note la participation de Joey Belladonna d’Anthrax sur une partie de la setlist. Une belle surprise ! Entendre en live des classiques de Black Sabbath comme « Children of the Sea », « Heaven and Hell », ou encore « The Mob Rules » avec une telle interprétation était un pur plaisir !
Testament
La journée file à toute allure et je n’ai finalement pas eu l’occasion de me rendre à La Morgue, la plus petite des quatre scènes de l’Alcatraz. Mon planning pour la soirée déborde déjà, ça ne sera pas pour cette année. A 19h30, les mastodontes de Testament investissent la Prison Stage. Même si musicalement ce n’est pas trop ma came, on ne peut pas nier que les américains en ont sous le pied !
Lord of the Lost
On enchaîne ensuite avec Lord of the Lost sur la Swamp. Je suis plutôt bonne cliente de metal indus et c’est un groupe que j’attendais particulièrement à Alcatraz. Une belle prestation des allemands qui m’ont conquise. En revanche, la partie photos s’est révélée compliquée à cause des jeux de lumières difficiles à gérer.
Epica
Je quitte la Swamp avant la fin du set de Lord of the Lost pour pouvoir aller shooter Epica sur la Prison. C’est le groupe que je connaissais le plus sur le festival même si je ne les ai vu qu’une seule fois en live jusqu’à présent. C’était d’ailleurs au Hell’s Balls Belgium quelques mois auparavant, mais le bassiste Rob Van Der Loo et le guitariste chanteur Mark Jansen n’étaient malheureusement pas de la partie. Ce soir, à Alcatraz, c’est enfin l’occasion de voir le groupe au complet. Comme toujours, les six compères semblent vraiment s’amuser sur scène. L’immense étendue de pelouse devant la scène de la Prison est bondée.
Watain
La fin du set d’Epica concorde pile poil avec le début de celui de Watain que je ne connaissais pas du tout. Je me dirige donc vers la Swamp sans savoir à quoi m’attendre. Dès le début du concert, l’ambiance est pesante et je sens que je vais assister à quelque chose de spectaculaire. Tridents enflammés et croix sataniques ornent la scène, OK, ça ressemble pas mal à du black metal. Au bout de quelques minutes à peine, un premier flambeau est jeté par dessus le pit photo, réceptionné in extremis par quelqu’un dans le public. Puis le chanteur arrose les premiers rang avec le sang contenu dans son calice et un deuxième flambeau est jeté. Chaque fois, les « élus » semblent prendre à cœur leur rôle et brandissent la flamme avec ferveur. Un joli spectacle aux allures de rituel.
Europe
Changement radical d’ambiance avec la tête d’affiche de la Prison, Europe. Bon, quand je te dis Europe, tu penses forcément à « The Final Countdown ». Soyons honnêtes, c’est la seule chanson que je connaissais du groupe et je n’ai même pas eu l’occasion de la voir en live pour pouvoir aller shooter le groupe suivant. Alors personnellement, j’ai trouvé ça un peu mou du genou mais malgré tout, ça reste hyper bien exécuté. Cinquante ans de carrière pour les suédois, ça se respecte !
Hatebreed
Il est passé minuit quand je rejoins pour la deuxième fois de la journée la scène Helldorado. Je termine ma première édition d’Alcatraz avec Hatebreed, un groupe de Hardcore que j’écoute de temps en temps depuis maintenant quelques années. Après trois décennie sur scène, Hatebreed sait encore comment mettre l’ambiance.
En sortant du pit photo, je contourne la scène par dehors et j’entends résonner les derniers refrains de « The Final Countdown » sur la Prison. Un bel au revoir pour cette première expérience en tant que détenue. Alcatraz, vous savez recevoir et c’est certain, vous me reverrez !