Le vendredi 11 octobre, à Paris, avait lieu la release party de « The Source », le premier album de Kozoria. Happée par le single « Division » sorti au printemps de cette année et ayant un bon souvenir de la seule fois où j’avais eu l’occasion de voir les franciliens sur scène, je leur avais d’ailleurs consacré une interview à la rentrée. Si tu l’as ratée, c’est par ici pour te rattraper.
C’est donc avec beaucoup d’enthousiasme vendredi dernier que je rejoins le O’Sullivans Backstage By The Mill pour une soirée annoncée comme mémorable.
MAUDITS, une mise en bouche de premier choix
Pour chauffer la salle avant la grande messe, Kozoria a invité Maudits, un trio instrumental de post metal ambiant. Une découverte pour ma part qui ne m’a pas déplu, et qui complétait parfaitement l’affiche de cette release party. Les trois musiciens ont su capter mon attention rapidement avec leurs morceaux très nuancés alternant parfaitement les moments planant avec des phases plus intenses. Le batteur m’a fait forte impression dès le départ avec son feeling remarquable, un jeu précis et complet sans exagération. Beaucoup de passages sont joués au pad avec des effets electro, j’apprécie pour une fois que ces parties soient jouées pour de vrai plutôt que samplées. La guitare se concentre principalement sur des effets ambiants ou des arpèges tout en sachant sortir la grosse disto sur les passages plus lourds. Et enfin la basse, que j’ai trouvée parfois un peu timide, complète le trio.
En quarante-cinq minutes de set, Maudits a finalement su me montrer que « instrumental » ne rime pas forcément avec « ennuyant ». En somme, ce fût un bon début de soirée.
KOZORIA, la consécration
Malgré un certain nombre d’années d’existence, avec « The Source », c’est la première fois que Kozoria sort un album. Cette release party est donc un moment fort dans la vie du groupe et on sent une réelle volonté de bien faire les choses. A commencer par le choix de la salle, en plein Paris. O’Sullivans Backstage By The Mill est un lieu mythique qui a vu défiler bon nombre de groupes à renommée internationale.. Il fallait oser se permettre ce luxe pour un premier album. Kozoria a non seulement osé, mais ils ont, en plus, réussi à faire un sold-out. Toutes mes félicitations messieurs !
Alors, posons les bases. Tu te souviens quand ta mère faisait cuire son pot-au-feu le dimanche midi et que la cocotte minute laissait échapper toute la vapeur en fin de cuisson ? Et bien la scène du Sullivans, pendant une heure vendredi soir, c’était comme si tu mettais ta tête au-dessus de la cocotte minute. Son Altesse Machine à Fumée s’est fortement imposée du début à la fin du set de Kozoria, histoire de gâcher un peu la soirée qui pourtant s’annonçait bien chouette. Donc visuellement, on va dire que ce n’était pas franchement ça, les jeux de lumière n’ayant clairement pas rattrapé le coup. Tu m’excuseras donc pour la piètre qualité de la galerie photo ci-dessous. J’aurais eu tendance à dire que quelques accessoires pour s’approprier la scène auraient pu être un plus pour la prestation du groupe, mais quand bien même il y en aurait eu, on ne les aurait pas vu (si si, je te jure c’était à ce point là).
Cela étant dit, l’ambiance était au rendez-vous avec une salle pleine à craquer, bien décidée à faire de cette soirée un moment unique que Kozoria garderait en mémoire pour longtemps. Des amis, de la famille, des médias, certainement quelques curieux, tout le monde y met du sien pour participer sous le regard ébahi des quatre musiciens. L’album « The Source » est joué en intégralité avec, en prime, un instant « drum solo » captivant. C’est l’occasion pour Julien, Bertrand, Kévin et Pierre de nous montrer qu’ils ne sont pas que des musiciens de studio. La performance live est à la hauteur de l’album, au détriment peut-être de la prestation scénique. On sent que le groupe est encore un peu timide sur scène, mais le potentiel est là et ne demande qu’à être exploité. Pendant près d’une heure, Kozoria a enflammé (enfumé ?) la scène du Sullivans Backstage avec les neuf excellents titres de « The Source ». Le groupe nous fait passer par différentes émotions tout au long de la setlist. L’interlude « Dawn », aux allures tribales, donnent presque des frissons quand le rouleau compresseur « Reborn » semble tout dévaster sur son passage. Le point d’orgue est donné sur « Division », le premier single sorti il y a quelques mois maintenant, dont le refrain fût entonné par le public dans un magnifique élan.