C’est difficile d’entrer dans les détails d’une soirée quand les seuls mots qui te viennent à l’esprit au moment d’écrire le compte-rendu sont : « c’était géniaaal ! ». Donc, la conclusion est déjà posée, mais je vais tout de même tenter de revenir sur le déroulé des événements, le soir du 9 février au Lotto Arena d’Anvers.

Il y a vingt ans, le « metalcore » était très en vogue auprès des ados adeptes des slims et de la frange décalée (desquels je faisais partie) et c’est à cette période, en 2005, que deux groupes phares du mouvement ont sorti leurs albums emblématiques : « Ascendancy » pour Trivium et « The Poison » pour Bullet For My Valentine. Et c’est pour fêter cet anniversaire que les deux groupes ont monté cette tournée qui passe par la Belgique ce soir, « The Poisoned Ascendancy ».

C’est Orbit Culture qui ouvre la soirée, jeune groupe suédois (fondé il y a une dizaine d’années tout de même et à la tête d’une discographie déjà bien fournie) qui fait trembler les scènes du monde entier depuis quelques années maintenant. À mon sens, ils ont réussi à rassembler le meilleur du metal pour créer leur son unique et ravageur : c’est lourd, puissant, tantôt rapide et agressif, tantôt lancinant, plus atmosphérique, avec un soupçon parfait de mélodie, un chant clair bien placé et des refrains accrocheurs. Une pépite ! Ce soir, ils n’ont que 25 petites minutes pour démontrer leur potentiel à ceux qui ne les connaîtraient pas encore, le quatuor a donc opté pour une setlist hyper efficace qui provoque les premiers mouvements de foule : « Descent », « North Star Of Nija », « From The Inside », « While We Serve » et « Vultures Of North », dont certaines parties sont reprises par le public. C’était court, mais intense !

L’attente n’est pas très longue avant l’entrée en scène de Bullet For My Valentine, après la diffusion d’une série d’images d’archives reflétant les heures de gloire des Gallois. Et la vague de nostalgie commence avec les premiers cris suraigus qui émanent de la foule. Au niveau de la setlist, pas de surprise : « The Poison » est joué dans son intégralité et dans l’ordre. Malheureusement pour les photographes, le troisième morceau est entamé de manière acoustique et nous sommes priés de dégager avant que la chanson ne commence réellement. C’est dommage, car l’ambiance lumineuse jusqu’alors dans les tons rouges est passée au bleu … Tant pis ! Je peux donc me permettre, depuis le public, de m’époumoner sur l’hymne de mon adolescence : « Tears Don’t Fall », toujours aussi efficace. En ce qui concerne les musiciens, bien que Matt Tuck affiche un physique d’athlète, il se promène calmement sur scène au fil des morceaux, laissant ses collègues Padge (guitare) et le très énergique et expressif Jamie (basse) faire le show. Arrivant au bout de l’album avec « The End », le groupe disparait un court instant avant de revenir clôturer leur set avec « Knives », un morceau issu du dernier album éponyme du groupe, suivi de « Waking The Demon », super souvenir extrait de l’excellent « Scream Aim Fire » (2008).

La pause est un peu plus longue avant Trivium, mais les Américains démarrent leur set avec dix minutes d’avance sur l’horaire prévu. Et ils commencent fort, l’énergie dégagée est surpuissante d’entrée de jeu. C’est-à-dire que vous n’avez pas besoin de connaître Trivium par cœur pour qu’ils parviennent à vous embarquer pour un moment festif. Pour les fans, c’est une véritable communion qui opère. Les musiciens, Matthew Heafy en tête (qui commence le concert hyper couvert et termine torse-nu), sont de véritables showmen semblant ravis de se produire. Et à nouveau, pas de surprises en termes de setlist : le groupe offre « Ascendancy » dans son intégralité et dans l’ordre, le tout repris en chœur par le public. Trivium ne pouvait cependant pas quitter les planches sans proposer « In Waves » qui est l’un de ses plus grands hymnes et qui fait trembler la salle tout entière. Superbe !

Bref, hormis le prix exorbitant du merchandising et des consommations qui constituent les seuls bémols de la soirée, j’ai passé un moment génial à voir ces groupes « de ma jeunesse » (et de ma « vieillesse » aussi d’ailleurs) et écouter en live ces titres qui ont accompagné cet âge parfois compliqué. Et pour terminer, j’emprunte les mots d’un autre groupe qui a marqué cette même ère musicale : « Merci pour les souvenirs » !

Orbit Culture

Bullet For My Valentine

Trivium