Du rock prog instrumental, des trios et du malt

Cela fait maintenant quelques années que je suis attentive aux sorties du label Pelagic Records (fondé par Robin Staps, le guitariste de The Ocean), plutôt axé post-metal, metal progressif donc. C’est avec grand intérêt et je dois le dire, pas mal de curiosité, que je décide de partcipier à la venue du trio norvégien Astrosaur, dont le troisième album Portals est sorti chez Pelagic l’année dernière. Intriguée certes, car le guitariste Eirik Kråkenes à déjà officié en tant que musicien live auprès d‘Ihsahn (fondateur d’Emperor) et de Leprous (groupe emblématique de la scène metal prog norvégienne), j’ai donc hâte de découvrir ce projet.

On retrouve The Baptized en première partie, trio Lillois de rock progressif dont on commence à entendre parler dans la région, le tout organisé par Cerbère Coryphée qui régale la région Lilloise de concerts doom, noise, post-metal et j’en passe, depuis quelques années déjà.

La soirée se déroule à la Malterie, au sein d’une une ancienne brasserie construite au XIXe siècle, et si le bâtiment est imposant, la salle de concert est plutôt intimiste. C’est dans cette salle sombre aux voûtes basses et aux murs de briques que commence le set du trio Lillois The Baptized.

 

The Baptized

On commence avec un morceau de mise en abîme puisqu’il porte le doux nom de « Malterie » et ses notes d’appel qui captent directement notre attention. C’est parti pour une déferlante de riffs, de lignes de basse groovy et de structures à rallonge. Néanmoins, on ne s’ennuie pas une seconde puisque les ambiances sont variées et s’en suit un de mes morceaux préférés du trio, « Comet », avec une vibe presque new wave qui donne envie d’onduler doucement.

On enchaîne avec « Thrash Web » premier morceau de l’EP sorti il y quasiment un an jour pour jour (non mais regardez-moi cette pochette), on prend beaucoup de plaisir à écouter cette intro baignée de flanger et à écouter l’évolution du riff au rythme des têtes qui bougent.

S’en suit alors de nouveaux titres qui nous laissent présager un bel avenir pour les Lillois et le set se conclu sur « Trying To Land On A Shooting Star » où le groupe se révèle dans le low tempo aux accents doom et post-rock, une belle pièce de dix minutes à vivre en live.

Un très bon set et une belle découverte, si vous aimez le rock progressif tout simplement, vous pouvez aller dévouvrir le trio à Amiens le 24 novembre aux 1001 Bières.

Astrosaur

Astrosaur débutent leur set avec l’abyssal « Black Hole Earth », belle pièce progressive lourdement teintée de post-metal. Les trois norvégiens nous servent ici un riff qui renvoit directement au titre du morceau et on a l’impression que toute la salle va se faire aspirer dans un trou noir. On sent également une belle maîtrise de la compostion qui sert cette musique répétitive et néanmoins pleine d’expression.

Le morceau suivant, « The Deluge », attaque sur une ambiance sludge puis continue de nous prendre par la main pour nous emmener vers une jolie mélodie qui sera déclinée tout au long du morceau. Le public est réceptif et écoute attentivement les changements qui s’opèrent.

« Eternal Return », superbe pièce d’une bonne vingtaines de minutes, met tout le monde d’accord. Le trio déploie ici toute sa maîtrise instrumentale et nous assène des riffs à foisons qui soufflent autant d’ambiances cosmiques que lourdes voire glauques, une batterie puissante et virtuose, bref, une belle claque musicale.

On termine ce set avec des morceaux aussi surprenants que « Pyramid Song », une reprise de Radiohead à la rythmique si étrange et le non moins étrange « Fishing For Kraken » aux accents carrément  jazz rock !

Une très belle soirée de musique instrumentale en somme et qui a su trouver son public.

Un grand merci à La Malterie et à Cerbère Coryphée qui nous donnent l’occasion de passer ce genre de moments hors du temps.