Live review: Back to the Abyss II

La galerie photo complète de l’événement par Morgane « Greem Photo » est disponible ici.

Ce samedi 11 février, je me suis retrouvée à Beyne-Husay pour le Back to the Abyss deuxième édition. Cette année, les organisateurs se sont dépassés pour proposer un festival de qualité avec de gros noms tel que Korpse ou encore Distant. Des groupes qui avant cet événement m’étaient totalement inconnus. Je vous invite donc à me suivre pour ce live report, à la découverte de styles, qui m’étaient peu connus, le tout dans une ambiance familiale.

Je suis arrivée vers 12 h, juste à temps pour voir Obsolete Humanity. Un groupe de death metal liégeois explorant un penchant assez sombre de l’être humain qui se clôt, selon eux, après un chemin long et solitaire par une mort, elle aussi, solitaire. Leur style ressort dès le début de leur show. C’est un peu plus complexe que du « simple » death metal, on ressent assez rapidement le coté groove et les quelques notes de hardcore. Tous ces éléments, en plus de leur énergie et de la scénographie ont vraiment permis de rendre l’expérience plus qu’agréable. Je tiens à attirer votre attention sur l’introduction du groupe sur scène, la fumée, les masques, tout pour créer une ambiance et nous faire plonger dans leur univers de désolation.

Si, comme moi, vous ne connaissiez pas ce jeune groupe liégeois, je vous invite à aller écouter leur premier Ep intitulé tout simplement Obsolete Humanity. Il est disponible sur toutes les plateformes classiques. Si vous préférerez les découvrir en live, leurs prochaines dates sont : le 21 avril à Charleroi au Carolo metal brutal night et le samedi 13 Mai en ouverture du deuxième jour au Durbuy Rock Festival .

Ralentissons un peu le rythme pour rentrer dans l’univers de Demenzia Mortis. Un groupe de black/death metal belge, Montois plus exactement. Après un premier Ep, Memento Mori, sorti en août 2018, ils sortent en pleine pandémie leur premier album Anti Kult, qu’ils pourront seulement promouvoir comme il se doit en 2022. Un style assez dark, se voulant de plus en plus penchant vers le black, pour des contenus variés, mais parlant principalement de la société et de ses dérives. La fracture d’ambiance était un peu marquée par rapport au groupe précédent mais, malgré tout, j’ai passé un bon moment. N’étant pas du tout black metal, j’ai été vraiment surprise positivement, les riffs et les mélodies m’ont parues intéressantes et ont réussi à titiller ma curiosité. Nous avons eu l’honneur d’entendre un aperçu de leur futur single, La forêt des pendus, qui promet de grands projets comme potentiellement un clip vidéo qui sortirait dans le courant de l’année.

N’hésitez pas à les découvrir sur Youtube ou Spotify ou tout simplement les suivre sur leurs réseaux pour suivre leurs prochains projets. Si vous préférez découvrir en live, ils seront le 13 mai au Luxembourg avec Inzest et The Fals.

Ensuite, le temps des français d’Hurakan est arrivé. C’est un groupe de slamming deathcore, selon leurs dires du deathcore plus technique. Ce groupe venant d’Amiens avait vraiment une bonne dynamique au point où ils ont vraiment mis le feu sur scène, particulièrement grâce au chanteur qui arrive à bien se servir de l’espace tout comme le bassiste et le guitariste. Ils essayent autant par leur musique que leur scénographie de faire voyager ceux qui les écoutent à travers différentes ambiances, mais aussi différentes émotions. En 2022, ils avaient déjà sorti un album, Via Aeterna, soutenu par le label Lacerated Enemy Records et, paraît-il, ils vont remettre le couvert pour 2023 (Je me tiendrai personnellement au courant de cette future sortie.). Si vous les avez ratés au Back To The Abyss, vous pouvez les retrouver le 9 avril à The Black Lab en région lilloise et le 22 avril, toujours en France à Nay. Retrouvez-les aussi sur leurs réseaux sociaux pour suivre le reste de leur actualité.

On change un peu d’ambiance pour accueillir les gars de Rectal Smegma qui nous viennent tout droit de l’ouest des Pays-Bas. On peut décrire leur style comme brutal gore-grind qui selon eux reste quand même groovy et plein d’humour. Ils ont eu l’occasion de faire pas mal de gros concerts un peu partout, dont les notables Wacken et Hellfest, mais aussi d’aller de l’autre côté du globe. Parmi ces destinations incroyables, ils sont carrément allés jusqu’au Japon ! Revenons au concert, il était vraiment sympathique, le chanteur était clairement dans son univers et le reste du groupe a réussi lui aussi à faire bouger la salle ! Cette année, le groupe fête déjà ses 20 ans, ils ont carrément créé un backdrop adapté pour l’occasion, dommage que nous n’avions pas eu l’occasion de le voir au Back To The Abyss. Je n’ai pas vu l’ombre d’un nouveau projet, mais je suppose que sachant que leur dernier album était en 2021, que ça ne pourrait que peut tarder. Je regarderai de près l’actualité du groupe. Si vous avez envie de découvrir ce groupe ma foi sympathique, ils seront le 21 octobre, au Royaume Uni pour le Snuff fest avec Gutalax.

Le prochain groupe est le deuxième groupe de black metal, je les ai vus en coup de vent, juste assez pour voir le chanteur cracher du sang. Dramatique certes, mais ils ont réussi à capter mon attention. Je tiens à souligner l’attention à la scénographie : encens, bougies, costumes. C’est exactement l’idée que je me fais d’un concert de black metal visuellement. Ces Français viennent de sortir un EP en 2022 et ils vont commencer à faire leurs bagages pour une tournée européenne. Si vous ne voulez pas les manquer, n’hésiter par à les suivre sur leur page Facebook !

Mon gros coup de cœur de la soirée, est pour un groupe local donc Liégeois : Brutal Sphincter. Ils décrivent leur style comme goregrind aux thèmes ‘poop-litique’, c’est-à-dire avec un humour satirique. Ils se permettent de parler, de s’opposer aux discours extrêmes et de défendre la liberté d’expression. Ils ont réussi à dépasser le stade de petit groupe : 18 pays différents, de gros concerts (Hellfest, Metaldays, …) J’ai l’impression qu’a leur manière, ils font partie des piliers locaux de la scène goregrind belge.

On m’avait prévenue que lors de leur concert, j’allais pouvoir observer une sorte de parade nuptiale avec du papier toilette dans le public. Figurez-vous que c’était encore plus drôle que ça. Le coté groovy de leur son, couplé à l’ambiance, a enflammé la foule et créé un phénomène intéressant : le public s’est directement empressé de s’entourer, de jeter, de se promener avec du papier toilette. Une expérience plus qu’impressionnante qui, à mon avis, me marquera à jamais pour mes débuts de critiques dans la sphère du saint metal belge. J’ai d’ailleurs eu l’immense chance de pouvoir interviewer Germain le bassiste (article à venir prochainement, restez connectés !), ce gras est vraiment super sympa. . Il m’avait prévenue qu’il essayerait de garder ses vêtements jusqu’à la fin du concert, hélas le public en a décidé autrement, réclamant la chair de ce cher musicien.

Brutal Sphincter est donc un groupe incontournable pour moi et que je vous conseille vraiment d’aller découvrir en live, et ça même si vous n’êtes pas trop dans le style goregrind. Vous pouvez les retrouver aux Motoculor Festival Open Air 2023 

Une amie m’avait longuement parlé de ce groupe, étant l’un de ses préférés de la soirée. Je parle évidemment d’Arkangel. Un groupe de metalcore/trash metal nous venant tout droit de la capitale : Bruxelles. La salle, qui était déjà bien dans l’ambiance grâce à Brutal Sphincter, a continué dans cette lignée. Entre scream, rythme et évidemment rifts de qualité, tous les ingrédients étaient présents pour nous faire passer un concert agréable : le headbang était assuré. En 2022, ils nous ont fait l’honneur de sortir une compilation remasterisée de l’entièreté de leur discographie, avec évidemment le merci adapté. Leurs albums sont disponibles sur la plupart des plateformes de streaming. Si vous voulez avoir l’expérience de ce groupe par vous-même, n’hésitez pas à les suivre sur les réseaux pour voir leurs prochaines dates de concert.

Pour ce show proposé par le groupe Distant, un groupe pluriethnique (Pays-Bas et Slovaquie), nous avons eu la surprise d’avoir un guest assez connu de la scène deathcore, el famoso Will Ramos.
Dès que les festivaliers ont eu l’occasion d’avoir vent de son arrivé, les trois quart se sont transformés en gros fan boy, à scruter l’entrée dans l’espoir d’apercevoir leur messie. À l’arrivée du groupe, vous auriez dû tous les voir, à regarder de loin tels des enfants gênés par la présence du fameux chanteur de Lorna Shore. Le concert était vraiment dans une ambiance incroyable, même si la foule, c’est clairement emballée à la venue de leur guest pour chanter la chanson qu’ils ont en featuring – Heritage . Cette chanson est tirée de leur troisième album du même nom, Heritage, tout frais de ce début d’année.

Cet album a un réel succès et entre nous, je comprends pourquoi. Il est vraiment intéressant musicalement avec ses petites parties instrumentales bien dosées. Je tiens par contre à attirer l’attention sur le fait qu’ils ont créée un lore complet, ils vont au-delà de leur musique, ils ont créé un univers, qui ne cesse de s’étendre, ils ne font pas que de la musique, ils ont une histoire à raconter. Ce groupe reste une découverte incroyable et mon deuxième groupe préféré de la soirée ! Si vous souhaitez les voir, il faudra attendre le mois de mai pour leur retour sur une tournée hélas aux États-Unis. N’hésitez pas à regarder les dates si vous passez par le pays de l’aigle, ou au mieux en attendant leur retour en Europe, à les suivre sur leurs réseaux.

Pour le deuxième groupe du trio final, on part encore sur un gros nom du death metal, des Hollandais, je décris bien évidemment Korpse. Comment décrire leur style ? Une sorte de slam radical du death, selon leurs dires, un des groupes les plus acharnés du genre ! Ils ne mentent pas dans leur description, ils envoient du lourd, je dirais même du très très lourd. Que quelqu’un donne un cookie au guitariste et au bassiste, la cruche de lait au batteur et évidemment un tas d’applaudissements pour le chanteur. Quel show impactant ! Si vous n’avez pas encore eu l’occasion de les voir, qu’attendez vous ? Si vous êtes au Danemark, ils seront là le 5-6 mai au Aalborg Rock & Metal Festival . Ils seront aussi, le 29 avril au Brutal Swamp Fest, un peu plus proche de chez nous, en France. Si ça reste encore un peu compliqué pour vous, n’hésitez pas à les suivre sur leurs réseaux !

Il est déjà temps de passer au dernier groupe, bien belge, jusque dans le nom : Baraka. J’ai eu l’honneur de les croiser hors concert et de leur parler de manière très naturelle, ils sont vraiment très sympathiques, gros big up aux lunettes incroyables du chanteur. Au-delà des lunettes, le groupe entier a un style absolument magnifique, qui ne s’oublie pas et forcément fera plaisir à la partie la plus beauf cachée au fond de nous ! Prenez un bol et faites une soupe avec des riffs hardcore, un peu de death et de black, un bon litre de bière et terminez par un nuage d’humour bien belge : voilà la vibe que ce groupe renvoie ! Le moment à souligner de leur concert est le partage de saintes carapils avec leur public, ils savent comment parler à leurs fans. Un bon moment passé sur des rythmes parfois très familiers, détournés pour notre plus grand plaisir. Je vous conseille vivement d’aller voir cette bande de joyeux lurons, le spectacle en vaut le détour ! Ils seront au 2e warm up du Smash Fest le 18 mars prochain ! N’hésitez pas à passer sur leurs réseaux, ils ne se retiennent pas de faire des posts assez humoristiques pour annoncer leurs prochains projets !

C’est avec un sentiment de joie que je conclue mon premier live report officiel pour Metal Overload, il aura mis un peu de temps à sortir, mais je suis vraiment ravie d’avoir pu rencontrer tous ces groupes dans une ambiance aussi sympathique !

J’ai néanmoins appris avec beaucoup de tristesse que le fest n’avait pas réussi à rentrer dans ses frais. L’organisateur principal en venant à en appeler à la charité pour sauver les meubles : « Aujourd’hui, nous avons besoin de soutien, nous avons reçu quelques dons, et nous remercions du fond du cœur les premiers donateurs. Mais malheureusement, ce n’est pas suffisant à couvrir les pertes de 3 000 euros, je suis au jour d’aujourd’hui littéralement à genoux moralement et dans l’incapacité de payer certains groupes qui ont très gentiment accepté de nous donner un délai supplémentaire avant de les payer. Malheureusement avons encore besoin de vous pour soutenir la scène locale, nous savons que les temps sont très durs pour tout le monde et ça m’est extrêmement compliqué de ravaler ma fierté en écrivant ces lignes. Si certain d’entre vous souhaite nous aider, même un don de 10 € peut atténuer notre dette et nous redonner un élan de motivation, sans cela, je sens que je vais littéralement claquer la porte a cet univers que j’affectionne tant. Vous avez l’occasion de participer activement à votre manière à la survie de nos organisations. J’ai une sainte horreur de demander la charité, mais voilà à quoi nous en sommes réduit. » J’ai préféré vous mettre directement son message venant tout droit du cœur pour ne pas le déformer. Si vous vous sentez d’aider à sauver ce petit festival de la scène metal belge, n’hésitez pas à faire directement un don à l’organisation pour leur permettre de pouvoir potentiellement remettre le couvert un jour ! Voici leur compte : BE43 7512 1212 5401