Attention grosse info : le De Verlichte Geest a déménagé ! J’avais effectivement en tête le fait que l’établissement avait fermé ses portes début 2023 puis réouvert quelques mois plus tard sous le nom de DVG Club, mais j’avais omis la partie déménagement. Quand le GPS indique « vous êtes arrivé », je me retrouve dans une zone industrielle très calme. Aucune longue chevelure noire à l’horizon, pas de blast beat qui résonne, tout ceci est inquiétant. Après une bonne vingtaine de minutes de recherche avec mon passager et quelques détours dans une zone piétonne, nous finissons par trouver une porte indiquant « DE VERLICHTE GEEST » ! Hallelujah, nous y sommes ! Et voilà donc pourquoi en cette soirée du 8 mars j’arrive sauvagement à la bourre.
Le concert de ce soir est un événement un peu particulier puisqu’il s’agit d’un release show organisé par Cathubodua pour la sortie toute récente de leur album « Interbellum ». Ce deuxième essai du groupe d’epic symphonic metal belge est sorti le 23 février sous le label Massacre Records. Et parce que c’est toujours plus fun de partager une soirée à plusieurs, Bunch of Maniacs et Objector se joignent à l’affiche.
Bunch Of Maniacs
C’est donc malheureusement sur la fin du set de Bunch of Maniacs que je pousse enfin les portes du DVG Club. Si l’affiche du concert n’avait pas été placardée à l’entrée, j’aurais pu avoir un doute sur le fait que je sois au bon endroit. En effet, les riffs de hard rock et cette voix profonde me semblent très éloignés du metal symphonic proposé par Cathubodua. Soit, la soirée sera donc éclectique.
Difficile de se faire une idée sur à peine dix minutes de concert, tout en s’assurant de prendre quelques photos à travers l’épaisse fumée qui a envahi la scène. Je ne distingue que la casquette du batteur et il sera malheureusement hors de portée pour mon objectif. Fumée 1 – Vanessa 0. Quoi qu’il en soit, malgré ma surprise concernant le style musical, ce que j’entends ne me déplaît pas du tout. L’interprétation est impeccablement maîtrisée par le quatuor et le guitariste assure le show visuel, compensant la prestation plus statique de ses acolytes.
La formation Bunch of Maniacs est récente, pas d’album ni d’EP à leur actif pour le moment, mais les quatre musiciens qui la composent n’en sont pas à leurs premières scènes. Fin février, la « bande de maniaques » a déjà foulé les planches du DVG Club à l’occasion de la demi-finale de la Wacken Metal Battle. Une excellente mise en bouche pour cette soirée, malheureusement un peu écourtée pour ma part.
Objector
Changement radical d’ambiance avec Objector. Décidément, cette affiche réserve bien des surprises ! D’une capacité de 200 personnes, le DVG Club n’est pas rempli ce soir, mais pour autant, l’audience est relativement dense (peut-être y a-t-il d’autres personnes qui n’ont toujours pas trouvé l’entrée ?). Pour te résumer le deuxième groupe à se produire ce soir : visualise l’arrivée des gros engins mécaniques sur un chantier pour tout raser. Voilà, Objector c’est ça : un rouleau compresseur, un bulldozer, une pelleteuse et un camion à benne. Ils sont venus faire place nette avant l’arrivée de la tête d’affiche. Pas de chichi, ils envoient la purée tout de suite, on repassera plus tard pour les politesses. La formation anversoise délivre un thrash puissant et énergique. Non, n’y compte pas, il n’y aura pas de ballades durant ce set. A chaque titre, Objector nous montre qu’ils peuvent aller toujours plus haut dans le tempo. Habituellement je ne suis pas spécialement fan de ce genre musical mais j’avoue que pour le coup, je me suis facilement laissé embarquer dans cette folle course au BPM exécutée avec une précision honorable.
Tout comme Bunch Of Maniacs cette année, Objector avait participé à la Wacken Metal Battle en 2023 et ils faisaient partie des finalistes. Les conditions météorologiques ayant été déplorables au moment de leur prestation sur le Wacken Open Air cet été, celle-ci avait dû être annulée. Mais, bonne nouvelle pour eux, ils ont été reprogrammés sur l’édition 2024. Félicitations !
Cathubodua
Planquez les marteaux-piqueurs, Cathubodua arrive !
(Si tu ne vois pas à quoi je fais référence, je t’invite à jeter un œil attentif au clip de « Effigy Of Aftermath », deuxième extrait de l’album « Interbellum ». Tu pourras y apprécier toute la délicatesse de la chanteuse ! Ah ah !)
Après le set thrash d’Objector, le public est au taquet pour accueillir la tête d’affiche de cette soirée. Pile à l’heure prévue sur le running order, les six musiciens de Cathubodua prennent d’assaut la scène du DVG Club. Ce soir, nous fêtons la sortie du deuxième album de la formation, « Interbellum », qui sera joué en intégralité pour l’occasion. « Interbellum » ne comportant « que » six titres, une bonne partie de l’opus précédent, « Continuum », est également inclus dans la setlist. Pour couronner le tout, nous aurons droit à « Monolith of Doubt », une reprise du regretté groupe de metal symphonique néerlandais After Forever.
Aujourd’hui, c’est mon deuxième concert de Cathubodua. Découverts à l’occasion du Symphonic Ace’s Tour qu’ils ont partagé fin février avec Alwaid et Epinikion (live report disponible ici), j’avais rapidement repéré cette date à Courtrai pour remettre ça. Cette fois-ci, je sais donc plus ou moins à quoi m’attendre, mais j’espère quand même un petit quelque chose en plus étant donné que ce soir, c’est LEUR soir.
Et bien je ne suis pas déçue ! Je ne pense pas me tromper en affirmant que le concert a été préparé aux petits oignons. Aucun couac technique ne viendra ternir le show, le son est excellent et la prestation au-delà de mes attentes. C’est tout simplement saisissant. Les six musiciens déversent une énergie incroyable à travers la salle, l’enthousiasme est sans égal et chacun semble prendre plaisir à défendre ce nouvel album. Il faut dire que la batterie envoie de sacrés coups de pieds aux fesses au reste du groupe ! Avec double grosse caisse qui plus est, histoire de vraiment impacter tout ce petit monde ! La basse de Peter se fait assez discrète selon moi (avis non objectif de bassiste …) mais elle est bien là et apporte sa contribution à la dynamique déjà bien engagée par la batterie d’Harald. Les deux guitaristes se complètent à merveille, aucun ne vient empiéter sur le son de l’autre. Robin et Tom enchaînent thèmes mélodiques et riffs heavy avec une fluidité déconcertante. Les superbes soli ressortent impeccablement, même lorsqu’il faut y ajouter le violon. Ce dernier est une pièce maîtresse de Cathubodua, il apporte la touche folk et l’esprit dansant de certaines compositions, rares sont les moments de repos pour Arvid, même si le groupe s’accompagne aussi de samples pour les orchestrations. On ne va pas se mentir, c’est quand même classe d’avoir un violoniste sur scène ! Enfin n’oublions pas la voix, CETTE voix si puissante et envoûtante à la fois. Sara allie féminité, subtilité et intensité d’une manière admirable et nous fait profiter de sa large palette vocale au fil des chansons. Le titre « The Mirror » interprété en duo violon / voix en milieu de set nous permet d’apprécier le temps de quelques minutes toute la sensibilité dont est capable la chanteuse.
Grâce à la combinaison de toutes ces qualités, mais aussi à la complicité qui règne entre les six personnages tous plus attachants les uns que les autres, Cathubodua se permet de faire passer beaucoup d’émotions pendant leur concert. On se retrouve ainsi voguant de la mélancolie à la rage avec une escale par un esprit dansant, voire festif. On aura d’ailleurs droit à un lancer de confetti sur l’avant dernier titre, « Hero of Ages », qui semblait très attendu par les connaisseurs. Le set se termine sur « Goddess Fallacy », l’ultime chanson de l’album « Interbellum », une magnifique pièce de huit minutes que les musiciens tiendront sans fléchir.
Cette deuxième expérience avec Cathubodua confirme le coup de cœur que j’avais eu à Lille deux semaines auparavant. Malgré leur dizaine d’années d’existence, j’étais passée à côté de ce projet qui, ma foi, vaut clairement que l’on s’y attarde. Sur ce release show, je fais un petit détour par le stand de merch pour me procurer un exemplaire dédicacé de ce fameux « Interbellum », histoire d’avoir de quoi patienter jusqu’à ma prochaine claque en live. Tout le groupe est aux aguets pour recevoir les félicitations du public, nous sommes assez nombreux dans la file. Le disque a déjà fait pas mal de tours pendant que je retouchais les photos de ce concert, et il est largement à la hauteur de ce que j’ai vu pu voir sur scène. Six titres, six petites pépites dans un écrin délicieux dont je ne me lasse pas.
Ma découverte de 2024 est là, et autant dire que Cathubodua a placé la barre très haut.