Amaranthe est de retour avec un nouvel album Helix sorti en automne dernier et est actuellement en tournée avec Powerwolf pour une seconde fois avec pas moins de dix dates en France. On a profité de leur escapade à Lille pour s’entretenir avec Olof Mörck le guitariste afin d’en savoir plus sur le groupe, leur nouvel album et la tournée : 


Pour commencer, quels sont les retours que vous avez reçu pour votre nouvel album "Helix" ? 

Jusqu’à présent, tout s’est très bien passé. Je pense que le dernier album était un peu plus mitigé si vous voyez ce que je veux dire. Certains fans l’adorent vraiment, d’autres pensent que c’est un peu différent des albums précédents. Mais pour celui-ci, il semble qu’ils l’aient beaucoup apprécié. Et nous avons aussi reçu de bonnes critiques de Metal Hammer en Allemagne et beaucoup de bonnes notes. Et surtout, la plupart des fans semblent vraiment aimer quand nous jouons les nouvelles chansons.


2) C'est votre premier album avec Nils au chant, comment s'est passé son intégration dans le groupe ? 

C’était vraiment très bien, il a joué son premier concert en 2017 et après quelques mois nous lui avons demandé de rejoindre le groupe. Il se sentait déjà, dès le début de la tournée que nous avons faite avec lui en tant qu’invité, un peu comme un membre à part entière du groupe. Nous sommes donc extrêmement heureux avec lui. Et c’est un chanteur fantastique et polyvalent, il peut faire pleins de choses différentes et il a une très grande gamme quand il s’agit de chanter. Et c’est aussi un très bon ami déjà. 


3) Vous avez enregistré cet album en environ quatre mois, ce qui est assez court, comment avez-vous réussi à le faire si vite ? 

Je pense juste que nous étions dans un moment inspirant parce que la maison de disques a posé la question au milieu de l’année 2017 : « Voulez-vous enregistrer l’album au printemps ou à l’automne ? Si vous l’enregistrez à l’automne, vous aurez huit mois pour enregistrer l’album ». Mais si nous avions réaliser l’album plus tard en 2018, nous aurions manqué des tournées et beaucoup d’opportunités en général. J’ai parlé à Elize d’écrire des chansons avec moi, et elle m’a dit : « Oh ok, on peut le faire. » Donc, nous avons commencé à travailler sur l’album au début de l’année dernière en janvier et nous sommes entrés en studio en mars avec plus de chansons que ce dont nous avions besoin en fait. Je pense que nous avons écrit beaucoup d’albums ensemble et nous savons ce que nous voulons entendre et nous en parlons aussi, donc c’était vraiment un processus créatif.


4) Quelle est votre chanson préférée sur "Helix" et pourquoi ? 

Beaucoup d’entre elles (rire). Mais je peux dire que la chanson « Helix » est devenue ma préférée. Parce que c’était déjà mon morceau préféré quand c’était une démo, j’ai vraiment aimé. Mais quand j’ai entendu le résultat final, je me suis dit : C’est beaucoup mieux que ce que nous attendions. Et je pense qu’il y a beaucoup d’éléments d’Amaranthe : Il y a de la pop, de la lourdeur et un peu de “désordre épique”. Et pour moi, c’est comme une chanson parfaite d’Amaranthe. 


5) J'ai l'impression, à travers vos albums, que votre son est encore plus avancé dans les différents genres que vous exploitez. Pensez-vous que vous n'avez aucune limite dans vos compositions ? 

Je pense qu’il y a une sorte de limite, et nous devons travailler avec un certain cadre sur ce qui constitue une chanson d’Amaranthe. Ce serait étrange, je ne sais pas, si je serais influencé par le Power Metal ou le Black Metal. Nous avons donc des limites, mais nous essayons de garder l’esprit très ouvert. Quand nous entendons quelque chose dans une chanson de death metal que nous aimons, nous pouvons être influencés par cela. Quand nous entendons quelque chose dans une chanson pop à la radio que nous aimons, nous pouvons aussi l’intégrer. Je pense que tout le monde dans le groupe est vraiment ouvert d’esprit, et c’est une de nos forces.


6) Amaranthe fête ses dix ans, ferez-vous quelque chose de spécial ? Que pensez-vous de cette longévité ? 

Intéressant. Cela dépend du moment où nous comptons, mais je pense que c’est le 1er octobre, donc ça fait dix ans qu’il y a vraiment eu le premier concert. Et c’est assez incroyable parce qu’on a l’impression que peu de temps s’est écoulé depuis, parce qu’en 2009, nous avons joué beaucoup de concerts et maintenant, dix ans plus tard, nous faisons toujours la même chose. Et on aime que ça aille très vite. Mais je pense que nous nous sentons toujours comme un concept nouveau et frais si vous voyez ce que je veux dire. Parce que dix ans c’est une longue période et qu’il y a eu beaucoup de tendances dans le metal, ça change très vite ces jours-ci. Et je pense que puisque nous avons fait nos preuves, je sais définitivement comment ne pas tourner en rond et être encore plus fort pour les dix prochaines années maintenant. Et si nous allons faire quelque chose pour les dix ans, peut-être (rire). 


7) Et je pense qu'en dix ans, il y a eu des changements. Votre musique mélange des styles normalement qui ne sont pas dans la musique Metal. Mais c'est de plus en plus courant et le Metal devient plus ouvert d'esprit : 

Oui, je pense qu’on a besoin de se développer, d’évoluer et d’être capable de survivre. Bien sûr, nous commençons tous par un groupe de Thrash Metal classique, ou quelque chose dans ce genre. Mais nous avons aussi besoin de nouvelles choses pour ne pas répéter les mêmes trucs encore et encore. 


8) Pourriez-vous me dire comment Amaranth est né ? 

Je joue dans un autre groupe appelé Dragonland depuis 1999 et aussi dans Nightrage, c’est du Death Metal. Notre batteur a aussi joué dans beaucoup de groupes de Death Metal. Elize a fait des spectacles de danse et des comédies musicales, quelque chose comme ça. Donc, au début, c’était intéressant d’essayer de faire quelque chose de nouveau. Je pense que c’était l’idée de départ :  combiner des guitares lourdes avec quelque chose de plus accrocheur et de plus pop. Surtout pour essayer de faire quelque chose de nouveau et nous nous sommes sentis vraiment inspirés et créatifs en général. Et aussi vraiment voir jusqu’où nous pouvons repousser les limites. Et c’était vraiment intéressant pour nous de faire notre premier concert en tant que groupe, les gens ont vraiment beaucoup aimé ça. Parce qu’on ne sait vraiment pas quand on fait quelque chose de nouveau comment les gens vont réagir, les gens peuvent aussi vraiment détester ça. L’accueil a été très bon, mais il y a toujours des gens qui sont plus conservateurs et je pense que nous allons loin en mélangeant toutes ces influences. Je pense qu’en général, les gens ont commencé à mieux accepter le fait qu’Amaranthe est vraiment un groupe parce qu’ils peuvent voir que nous tournons beaucoup, que nous faisons des sessions et que nous sommes vraiment dans le projet. Donc, en gros, c’était une sorte de création d’idée, et nous conservons juste cette aventure. 


9) Parlons maintenant de la tournée, vous avez été en tournée avec Powerwolf. C'est la deuxième fois, comment cela se passe-t-il jusqu'à présent ?

C’est vraiment très bien, en fait, comme tu l’as dis nous avons tourné pendant quatre mois l’an dernier avec Powerwolf. C’était vraiment de grands spectacles. Et je pense que Powerwolf a aussi le même genre de pubic qu’Amaranthe parce que le groupe a un côté un peu humoristique donc je pense que c’est ouvert d’esprit et peut-être un peu plus traditionnel en général. Mais c’était vraiment très bien de jouer devant cinq ou six milles personnes lors de la dernière tournée. La tournée qui a commencé cette année, est un peu plus petite mais nous prévoyons de nombreux concerts en France par exemple. Il y a une très bonne alchimie entre les groupes et aussi entre les équipes et tout le reste. Surtout parce que nous avons déjà fait une tournée auparavant et que tout le monde se connaît. Nous sommes donc au sixième concert de la tournée je pense, mais tout le monde a déjà l’impression que nous avons commencé la tournée il y a longtemps. Donc, c’est vraiment une très bonne tournée jusqu’à présent. 


10) La tournée précédente était presque complète à chaque date. Celle-ci semble suivre le même chemin. Qu'est-ce que tu en penses ? 

Oui, c’est incroyable et comme nous l’avons déjà dit, c’est évidemment le public de Powerwolf, mais je pense que c’était tout de même attendu. C’est vraiment une bonne sensation à chaque fois que vous montez sur scène pour faire face à de nombreuses personnes, vous savez que vous pouvez essayer de les convaincre et que vous espérez que votre musique leur plaira. C’est aussi l’acceptation par le public de Powerwolf et les fans, c’est vraiment génial aussi. Il y a donc des spectacles un peu mitigés dans certains pays, mais je tiens à dire qu’en général, c’est fantastique. 


11) Et pendant cette tournée, vous avez de nombreuses dates en France. Es-tu fier d'y jouer ? 

Absolument je veux dire pour moi j’aime vraiment la culture française en général. J’aime tout en général : la langue elle-même (malheureusement je ne parle pas français) mais aussi la cuisine française et le vin français en particulier. C’est vraiment bien de prendre le temps de visiter les villes aussi. Par exemple, c’est ma première fois à Lille, je me suis promené avant pour voir les belles architectures, les bâtiments. Et hier nous étions à Poitiers c’est une petite ville avec une belle architecture. Il y a beaucoup d’endroits que j’ai pu voir ici en France pendant cette tournée, on découvre de plus en plus le pays et on rencontre des gens du pays. C’est très amusant, c’est un peu comme une combinaison de vacances avec une tournée. 


12) Vous jouerez aussi cet été au Knotfest en France, comment vous sentez-vous d'y jouer ? 

Ça va être génial. Nous sommes des grands fans de Slipknot  surtout notre grunter Henrik, c’est peut-être son groupe préféré. Nous espérions jouer au Hellfest ces dix dernières années, mais malheureusement cela ne s’est jamais produit parce que nous faisions d’autres festivals, d’autres spectacles, et cela demande du travail et de la planification. Mais finalement, nous avons la chance d’être là même si ce n’est pas le Hellfest et il y a beaucoup de bons groupes aux côtés de Slipknot, donc ça va être très amusant.


13) Je vous laisse le mot de la fin pour terminer cet entretien :

Comme je l’ai dit juste avant : c’est fantastique d’être de retour en France, d’acquérir de l’expérience dans votre beau pays correctement cette fois-ci. Et nous nous attendons à voir tout le monde au Knotfest cet été, ce serait formidable ! 

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Crédit photo : Linnea-Frank