Pourriez-vous nous présenter le groupe en quelques mots ?

Serge: Nous sommes Catarrhal, un groupe hutois créé en 2001. On avait pas mal d’amis métalleux, on a rencontré des gens à Huy et on a décidé de monter un groupe. Xavier et moi, on jouait déjà ensemble dans un groupe de black et puis finalement on a essayé de partir sur autre chose.


Comment définiriez-vous votre style musical ?

Serge: Très simplement, on fait du death metal, il n’y a pas à chercher plus loin. Il y a effectivement pleins de sortes de death metal, on a notre propre conception du death et c’est celle-là qu’on joue. C’est une musique sombre et agressive. On peut parfois aller chercher de l’inspiration dans d’autres styles comme le black metal, ça ne nous dérange pas.

Xavier: Musicalement on est vraiment sur du death metal.


Qu’est-ce que vous pensez des organisations comme le Damned Soul ? Est-ce que vous préférez être intégrés à des affiches plus éclectiques comme aujourd’hui ou à des affiches exclusivement death metal ?

Xavier: Les deux sont biens je trouve. C’est clair qu’on aime bien jouer sur des scènes qui ne sont que death metal, très ciblées, mais bon, on ne sait pas le faire tout le temps non plus. Quand c’est bien organisé comme ici, je ne vois aucun problème dans le fait de jouer avec des groupes de styles différents.
Ici je trouve que l’organisateur se débrouille pour faire un truc cohérent et valable. Je pense que la scène a vraiment besoin de ce genre d’initiative.

Serge: Il faut souligner le fait qu’il y a une affiche éclectique ce soir mais aussi des groupes quasi tous belges ou régionaux. Je trouve que c’est assez osé à l’heure actuelle et donc je tire mon chapeau à l’organisation du Damned Soul Fest.
Après je trouve ça plus confortable de jouer avec des groupes qui sont plus ou moins tous dans la même catégorie puisque ça draine un public qui est intéressé. Maintenant, l’avantage des affiches éclectiques c’est qu’on va toucher des gens qui ne seraient pas nécessairement venus nous voir et qui, ici, nous ont découvert.
Les affiches très éclectiques, je pense que ça reste risqué en tant qu’organisation. Ici après, ça se passe bien donc tant mieux.


Quel serait le concert de vos rêves ? Avec qui et où ?

Serge: je pense qu’on a tous des attentes différentes.

Xavier: moi je pense à une date comme le Graveland de cette année avec Immolation et des groupes du genre.

Stefan: Ce n’est pas totalement inabordable je pense.

Serge: Il y a aussi le Netherlands Deathfest, le Killtown Deathfest,…

Stefan: En matière de groupes, ça serait avec Incantation, Immolation, Angelcorpse, Morbid Angel, tous nos groupes préférés quoi.

Serge: Moi je dirais un festival underground qui propose une affiche de qualité, avec des groupes qu’on ne voit pas si souvent.

Xavier: Oui, peut-être un peu comme le Metal Méan auquel on a participé et dont on soutient à fond le concept.


Qu’avez-vous de prévu pour 2019 ?

Stefan: ça fait un bon bout de temps qu’on a un album de prévu mais on verra bien comment ça se passe mais ça arrive tout doucement.

Serge: On prévoit quand même effectivement de sortir un album ou un EP cette année. On a déjà quelques concerts de prévu notamment à Fontaine-L’évêque au MCP Apache le 17 février.


Comment cela se passe-t-il avec votre label actuel ?

Serge: Notre label c’est Great Dane records, avec qui ça se passe bien. Ils ont une distribution internationale, on distribue aux Etats-Unis, en Angleterre, en Europe, dans les pays scandinaves,…

 


Est-ce que l’exportation de Catarrhal fonctionne bien via ce label, est-ce qu’il y a des pays qui ressortent plus que d’autres ?

Serge: C’est assez difficile à dire, mais je sais qu’on a des contacts en Colombie, on a vendu des t-shirts à Singapour, au Japon, en Australie. Après faut pas se leurrer, ça reste confidentiel, on est un groupe underground mais on arrive quand même à envoyer des trucs sur tous les continents à part l’Afrique pour le moment. C’est aussi pour ça qu’on joue, pour toucher un public hors Belgique.


Jouer dans un groupe de metal en 2019 en Belgique, c’est comment ?

Serge: Je trouve ça compliqué.

Stefan: Je dirais qu’il y a dix ou quinze ans d’ici c’était moins compliqué.

Xavier: Je trouve que les réseaux sociaux et YouTube ont un peu foutu le bordel. Avant les groupes devaient vraiment chercher à se faire connaître. Je pense qu’à l’époque les labels signaient des groupes un peu talentueux. Maintenant, c’est plus au visuel que ça fonctionne, plus tu es satanique et tu fais n’importe quoi sur scène, plus tu es « trve » plus tu ramènes du monde. Je trouve que l’image prime trop sur le reste. La façon d’y arriver maintenant n’est plus la même qu’il y a vingt ans je trouve.

Stefan: Je suis aussi d’accord sur le fait que le visuel prime sur le reste et malheureusement c’est souvent au détriment de la musique.

Serge: Ce que je trouve compliqué, c’est le manque de salles et d’organisations. Il y en avait beaucoup plus avant. En tant que public, je trouve qu’il y a de moins en moins de tournées qui passent en Wallonie, à la rigueur parfois en Flandres mais ça reste rare. En plus de ça, le public se réduit de manière générale, il y a peu de relève, de jeunes.

Xavier: Ce qui m’attriste aussi dans la situation aujourd’hui, c’est de voir le nombre de salles de concert qui ferment pour cause de bruits ou autres. Alors qu’au final, on voit parfois ouvrir des cafés tout aussi bruyants à la place des anciennes salles. En fait, le metal n’est pas encore « politiquement correct » en Belgique je pense.


Que faudrait-il faire selon vous pour revaloriser la scène metal et underground locale?

Serge: Je crois que nous en tant que groupe, ce n’est pas à nous de revaloriser. On joue la musique qu’on a envie de jouer avec passion et après soit le public et les salles suivent, sinon tant pis. Je pense qu’il y a des petits organisateurs qui continuent de faire des trucs, si le public ne se bouge pas, ça va mourir puis ça renaîtra parce qu’il y aura d’autres gens qui auront envie d’avoir de nouveau une scène un peu extrême et underground.


Quels sont les thèmes que vous abordez dans vos chansons ?

Serge: C’est surtout la mort et la maladie, ce sont deux thèmes un peu essentiels au sein du groupe. C’est aussi la recherche intérieure, beaucoup de ressenti par rapport à la société, à la mort, la maladie. Je pense que ce sont des thèmes assez importants parce que ça touche tout le monde. Il y a aussi pas mal de fantastique qui se mêle à tout ça.


Est-ce que vous auriez un conseil à donner des jeunes groupes qui démarrent ?

Serge: Je leur conseillerais de continuer, de monter sur scène une fois qu’ils sont vraiment prêts.

Xavier: Pour moi, je leur dirais d’oser, de ne pas s’arrêter sur des échecs et de se lancer parce que ça fait aussi partie du jeu.

Stefan: Je pense qu’il faut rester passionné.


Un dernier mot pour nos lecteurs ?

Serge: Venez aux concerts, bougez-vous et soyez passionnés peu importe le style.


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