La galerie photo complète de ce deuxième jour du MMF est disponible ici.
Cette deuxième journée au Mennecy Metal Fest commence dès la fin de matinée. Alors que les premiers groupes et les équipes techniques sont déjà en pleine effervescence pour les balances, nous, médias, avons rendez-vous pour la toute première conférence de presse de l’histoire du MMF. Ce festival dédié à la culture rock/metal est, assez étonnamment et c’est assez rare pour le souligner, organisé depuis sa création par la commune. Allez soyez honnêtes, combien d’entre vous ont soudainement envie de déménager à Mennecy ?
La conférence de presse
Excellente initiative de la part du partenaire MusikÖ Eye que ce moment d’échange avec Jean-Philippe DUGOIN-CLÉMENT, maire de Mennecy, vice-président de la Région Ile-de-France, adepte de la musique metal et initiateur du MMF, Dora ANNABI et Francis POTTIEZ, ses adjoints, Christian VITOUS, conseiller municipal et Thomas SCHNEIDER, directeur des Affaires Culturelles.
Cette conférence m’a définitivement conquise à propos de ce festival que j’appréciais déjà tout particulièrement. Le discours de Monsieur le Maire concernant les objectifs du Mennecy Metal Fest est fort intéressant. Pour lui, il n’est pas question de devenir une véritable usine. Le MMF se veut être un festival à taille humaine qui permet de démystifier le metal auprès de la population locale. Conscient des différents problèmes de transport, cet événement est également l’occasion de rendre plus facilement accessible les têtes d’affiche hors de Paris tout en gardant un tarif raisonnable. Rassembler les fonds nécessaires sans augmenter significativement le prix du billet tout en proposant un programme attractif se veut de plus en plus complexe au fur et à mesure des années. Les subventions à elles seules ne suffisent pas et la participation des quarante bénévoles est un élément clef du maintien de l’événement. En terme de fréquentation, les pics d’affluence tournent généralement autour de 1500 personnes pour un objectif d’entrées aux alentours de 5000 personnes sur les trois jours. C’est avec beaucoup de transparence que Monsieur DUGOIN-CLÉMENT répond aux différentes questions. Concernant la mise en place d’un camping officiel, cela reste pour le moment trop coûteux. En revanche, le camping “sauvage” dans le Parc de Villeroy reste toléré pour l’occasion. Musicalement parlant, on apprend que Monsieur le Maire aimerait faire venir les frères Cavalera, Jinger ou encore Arch Enemy. En 2021, il avait eu un réel coup de cœur pour Akiavel, de retour cette année pour son plus grand plaisir.
Toute l’équipe se satisfait d’avoir jusqu’à présent un bilan positif que ça soit en terme d’accueil du festival par la population locale ou en terme de sécurité sur le site et aux abords. En 2012, la première édition du Mennecy Metal Fest proposait trois groupes sur une soirée, une décennie plus tard ce sont trente-trois groupes qui se produisent sur trois jours avec une ambiance toujours aussi conviviale et un esprit familial auquel on tient fermement.
C'est parti pour treize concerts
Les premiers à faire vibrer le Parc de Villeroy en ce samedi sont les parisiens de Empire. Il est presque 13h30, le soleil est au rendez-vous au grand détriment des musiciens éblouis sur la Menn’Stage. Qu’importe, il en faut plus pour démonter ce groupe de metal progressif qui défend sur scène son album Watercourse. C’est déjà la deuxième fois que je vois un saxophoniste sur cette édition du MMF (la veille c’était avec L’Araignée Au Plafond) et je dois dire que ça donne un petit plus à la formation. Décidément, c’est un instrument qui a le vent en poupe parmi les metalleux.
On enchaîne avec Lead The Fall qui sont très certainement les cadets du festival. Les cinq musiciens prennent d’assaut la Eye Stage dès les premiers accords avec un metalcore puissant et précis. Après seulement deux années d’existence, Lead The Fall semble avoir un avenir prometteur.
Le concert qui suit m’a tout bonnement laissée sur le c**. Je ne m’attendais pas du tout à ça et ce fût une réelle bonne surprise de découvrir Monnekÿn. Fan de groupes comme P.o.D, Limp Bizkit, Korn et toute la clique, j’ai été ravie de voir que ce mouvement n’était pas tombé aux oubliettes après le passage au nouveau siècle. Monnekÿn ce sont sept gars à l’allure hip-hop qui mêlent riffs à grosse disto, groove et ambiance planante à la perfection. Les voix des deux chanteurs se complètent à merveille et ces derniers assurent le show avec un naturel déconcertant. Le groupe est rejoint par deux danseurs de hip-hop sur quelques titres, c’est un vrai spectacle “In Your Face” qui se déroule sur la Menn’Stage à cet instant.
Il fait très chaud cet après-midi et on apprécie grandement de pouvoir se rafraîchir avec les brumisateurs mis en place sous les arbres. Encore une preuve que les festivaliers sont chouchoutés à Mennecy.
Premier groupe non francilien de ce samedi, Worseleder nous vient tout droit des Pyrénées. Sur la Eye Stage, le quintet défend son deuxième album Redshift paru en début d’année. Un metal old school qui tranche avec les groupes précédents. Avec une telle diversité de styles, tout le monde trouve son bonheur au Mennecy Metal Fest.
Ils viennent de plus loin encore, les australiens d’Electric Mary entrent sur la Menn’Stage à l’heure du goûter (le retour des crêpes est pour bientôt, cf mon report sur le premier jour). La tournée européenne pour leur vingtième anniversaire passe par la France pour six dates dont le Mennecy Metal Fest et le Raismes Fest ce week end des 9 et 10 septembre. Je dois admettre que ce bassiste à l’instrument rose flashy m’a fait forte impression. La présence scénique de l’ensemble du groupe rend le concert d’autant plus appréciable.
A la suite, sur la Eye Stage, leurs acolytes de tournée The Mercury Riots continuent sur la lancée hard rock. Les américains sont invités sur le 20th Anniversary Tour d’Electric Mary et c’est donc tout naturellement qu’on les retrouve ici. Le guitariste s’amuse beaucoup à prendre des poses originales sur le devant de la scène, on aime et on en redemande.
Pour entamer la deuxième moitié du running order du jour, ce sont quatre piliers de la scène metal française qui investissent la Menn’Stage. Stéphane Buriez, Alex Colin – Tocquaine, Fabien “Speed” Cortiana et Nicklaus Bergen ont fondé à l’été 2022 T.T.T / Tribute To Thrash. Une réunion entre copains qui, comme tu t’en doutes, proposent des reprises des grands noms de la scène thrash dans ses plus belles années. Fan du style ou non, on prend une belle claque pendant ce set de près d’une heure où chaque musicien prend tour à tour le rôle de chanteur (oui oui, même le batteur figure-toi).
A 19h00 on est en place pour Sticky Boys, un power trio français très rock n’roll qui agite pas mal le public devant la Eye Stage. Je vois même danser une petite licorne par-dessus les têtes chevelues, c’est tellement choupy. L’énergie est là, c’est en place, les trois musiciens se donnent à fond, bref, je valide.
Nos amis les exposants
Une promenade de santé parmi les exposants s’impose. Chaque année, c’est une petite vingtaine de stands qui prennent place entre les deux scènes du MMF. On y retrouve notamment Poulettes Sisters avec de nombreux articles de l’univers pin-up, le RockMetal Shop Korbakstage avec du merch, des bijoux et autres accessoires pour parfaire ta metal-attitude, un libraire avec de nombreux ouvrages tournant autour de la culture metal, Above Chaos, l’illustrateur qui réalise les superbes designs du MMF depuis quelques années et juste à côté on peut d’ailleurs s’offrir du merch à l’effigie du festival. Dans un autre registre mais tout aussi important, on trouve également un stand de petites douceurs sucrées pour se rassasier entre deux sets, et enfin, mon petit péché mignon, un bar à pastèque.
Côté médias, cette année encore Loud TV est LE photobooth du festival. Tu peux repartir avec ta photo souvenir pour seulement deux euros et les bénéfices sont reversés à une association qui s’occupe des chats abandonnés. L’émission déjantée Fréquence Metal est également de la partie. L’occasion de faire un coucou à leur mascotte Punky toujours aussi sexy.
La death metal party
Selon toi, qu’est-ce qui est plus beau qu’un coucher de soleil ? Et bien je vais te dire : un coucher de soleil sur un concert d’Akiavel. Bon je ne vais pas te mentir, je n’ai pas vu grand chose du coucher de soleil, trop occupée à savourer le set de cet excellent groupe qui m’avait déjà amenée à Mennecy en 2021. Les années passent et c’est toujours un plaisir de retrouver les quatre compères sur scène. Ils ont mis tout le monde d’accord dès le départ et on les sentait très attendus. La chanteuse Auré, seule artiste féminine à se produire ce jour au MMF, mène le public à la baguette. A l’affiche du Hellfest et du Motocultor cet été, Akiavel a pris du galon dernièrement mais pour autant, le groupe reste accessible et disponible avec les fans de plus en plus nombreux. Le stand de merch tenu d’une main de maître par l’adorable Phil a tout bonnement été dévalisé.
Les gars de la sécurité ont été mis à rude épreuve sur ce concert : slam, wall of death, circle pit, tout y est passé, le tout sans réel fracas. Un “merci la sécuuuu, merci la sécuuuu, merci merci merci la sécu” sera même entonné une fois la foule reposée.
Pas le temps de reprendre ses esprits, c’est une autre tempête qui attend pour se soulever sur la Eye Stage. Karpathian Relict a choisi le Mennecy Metal Fest pour la sortie de Never Be After, un troisième album en collaboration avec le label MusikÖ Eye. Pour l’occasion, ce sont deux concerts qui sont donnés par les polonais. Et oui, le lendemain ils remettent le couvert pour ouvrir la Menn’Stage histoire de réveiller en douceur les premiers visiteurs.
Cette soirée du samedi est décidément très metal puisque c’est désormais Black Bomb A qui met le feu sur la grande scène. J’en avais souvent entendu parler mais je n’avais eu l’occasion de voir ces icônes du metal français en action. C’est chose faite désormais et je suis agréablement surprise par l’énergie déployée et l’interaction mise en place avec le public.
On se rapproche de la fin de soirée et c’est Master qui clôture la Eye Stage ce soir. Un trio de death thrash américain emmené par le bassiste chanteur Paul Speckmann. Le groupe existe depuis le début des années 80 et tend à être aux origines du death metal, rien que ça ! Autant dire que c’est un honneur de les accueillir à Mennecy.
Dernière migration vers la Menn’ Stage pour At The Gates. Au vu des nombreuses personnes portant un t-shirt à l’effigie du groupe, j’en déduis que ces messieurs ont amené du monde (ou alors que j’ai raté une distribution de t-shirts non loin de là …). Le death metal est à l’honneur ce soir et les suédois confirment la puissance de ce style musical. Avec sept albums à leur actif, autant dire qu’il ne leur est pas trop difficile de remplir un peu plus d’une heure de show. C’est du costaud et ça fini d’épuiser l’équipe de la sécurité qui s’activent toujours entre la scène et les crash barrières.
Mon ressenti après ces treize concerts : une deuxième journée de fest au top. On souligne à nouveau le travail des équipes techniques qui oeuvrent dans l’ombre pour nous en mettre plein les yeux et ravir nos petites cages à miel, la team sécurité, la police municipale et l’équipe médicale qui veillent sur nous, les bénévoles qui se démènent durant tout le weekend, MusikÖ Eye qui soutient le Fest depuis des années et enfin, les organisateurs de cet événement incontournable à qui on souhaite encore beaucoup de succès.
En ce qui me concerne, cette édition 2023 se termine au deuxième jour pour cause de long trajet et de contraintes professionnelles. Je ne doute pas que le dimanche ait également été une franche réussite, le weekend était clairement bien parti. Mennecy Metal Fest, je te dis très certainement à l’année prochaine !
