Nebula + The Lords Of Altamont @The Black Lab - 18 octobre 2023

C’est en cette fin de journée automnale pluvieuse que je rejoins Wasquehal et son excellente salle devenue un must de la métropole Lilloise, un véritable lieu de rassemblement pour les musiciens et les mélomanes en tout genre, The Black Lab.

Ce mercredi 18 octobre, une ambiance particulièrement rock’n’roll plane sur une salle d’environ 200 personnes (pas mal pour un milieu de semaine), puisque ce sont les quatre bikers de The Lord Of Altamont qui ouvrent la danse, suivis du trio stoner psych Nebula. Ces musiciens, tous californiens, ont réussi assurément à nous réchauffer le cœur à coup de fuzz, d’orgue, de wah-wah et de folie furieuse !

Ici, pas de chichi, les couleurs sont rapidement annoncées : un tapis orné de motifs zèbres, le rouge pétant de l’emblématique orgue Farfisa et le cuir noir porté par le leader charismatique Jake « Preacher » Cavaliere qui rejoint la scène façon rock star. L’ancien manager des Cramps a été bercé à la plus pure tradition bikers, à en reprendre les codes du surnom puisque chaque membre a le sien. Ainsi on retrouve Rob « Garbage man » Zim à la basse, Dani « Dani Sin » Sindaco à la guitare et Barry Van Esbroek derrière les fûts (lui, c’est pas un vrai biker). On retrouve ici du rock garage sans concession, direct mais gracieusement caressé de nappes d’orgue. Ce pauvre orgue que Jake Cavaliere ne va cesser de malmener pendant tout le concert, il le retourne dans tous les sens, le tend au public qui se retrouve à tenir quelques notes mais surtout, le Farfisa apporte la touche psyché qui teinte de notes violettes ce bon vieux rock garage. Le set commence avec « Born To Loose », un titre issu de leur premier album To hell with the lords paru en 2003, ce qui nous rappelle la longévité des Lords avec plus de vingt années d’existence (même si évidemment le line-up a pas mal changé en deux décennies). Les titres s’enchaînent et se ressemblent, mais c’est pour ça qu’on est là, pas question de révolutionner quoi que se soit ici, on fait du rock’n’roll et on se fait plaisir.

Après une heure de set et de cabrioles sur orgue, le quatuor à réussi à mettre la salle de bonne humeur et on est à présent prêt à se prendre une bonne donne de rock psyché dans la tête.

Changement de plateau en cinq minutes chrono, les pedalboards doublent de volume, la vision d’une vieille Cry Baby me met en joie. Avant même de pouvoir reprendre une bière, Nebula arrive sur scène, sans intro et sans préambule aucun, et démarre son set. Le public se prend une énorme vague de fuzz, mêlant à la fois stoner, psychédélique et grunge. L’esprit rock’n’roll ne nous a pas quitté.

Fondé à l’origine par deux anciens membres de Fu Manchu, dont il reste aujourd’hui uniquement Eddie Glass, le guitariste soliste, on retrouve Mike Amster à la batterie et un nouveau bassiste qui remplace Tom Davies, décédé tragiquement le mois dernier.

Et c’est parti pour un merveilleux voyage à base de riffs à la Black Sabbath, de solos hendrixiens, et une bonne grosse dose de psyché et psycho(trope).

Le morceau « Highwired » ouvre la voie et nous emmène directement dans le désert. Il s’agit du premier morceau du dernier album Transmission from mothership earth, paru en plein cœur de l’été 2022, produit dans le désert des Mojaves en Californie.

Avec l’arrivée du morceau « Aphrodite » en milieu de set, le trio pose ici son gros stoner en bloc et le public entre en méditation, envouté par ce riff lancinant et groovy qui résume le style à lui seul.

On arrive en fin de set avec un « Let’s Get Lost » dont les accords me font toujours penser à un certain « Use The Man » de Megadeth mais sous fuzz et avec un chant grunge. Le public, sous perfusion de sons roses, bleus et violets danse joyeusement, emporté par le trio dans des allers-retours entre l’espace et le désert.

Un grand merci à The Black Lab pour ce genre de programmation car si The Lords of Altamont est habitué du public Français, Nebula reste plus confidentiel et pourtant, ce soir du 18 octobre, tout le monde a vibré au son des parrains du stoner.