En mars dernier avaient lieu les derniers concerts du monde « d’avant ». Depuis, les choses ont changé. Je profite aujourd’hui de ma double casquette rédactrice/bassiste pour vous proposer un Covid-Safe-Live-Report vu de l’intérieur.

Jeudi 1er octobre, 20h30. Je termine ma session de révision du set des Shadow Pussies, girlsband rock lillois que j’ai intégré cet été. Un coup de chiffon sur la Fender Precision avant de la glisser dans la housse, puis je prépare ampli, pedalboard et divers équipements à embarquer. Demain est un grand jour, nous jouons à la Gare Saint Sauveur à Lille. Mais alors, comment ça se passe les concerts Covid-Safe ?

Jusqu’au jour J, c’est la sensation d’avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête. La semaine précédant le show, le gouvernement français annonçait de nouvelles mesures restrictives pour lutter contre la propagation du Coronavirus, parmi lesquelles la fermeture des bars à 22 heures dans les grandes villes, Lille y compris. Malgré cela, notre concert, organisé par la Maison Régionale de l’Environnement et des Solidarités et l’asso Koan dans le cadre de « La Dernière Fête avant la Fin du Monde », est maintenu.

Shadow Pussies
Shadow Pussies : Charlotte, Vanessa, Selene, Fanny juste avant le concert

Vendredi 2 octobre, ça y est, on y est ! Hier soir, l’événement était annoncé sold out, soit 80 personnes avec les restrictions actuelles. Nous jouerons dans la salle de projection, équipée de gradins, et le concert sera retransmis sur l’écran du bar. Depuis la veille au soir je piétine d’impatience. Je n’ai pas mis les pieds sur une « vraie » scène depuis plus de 9 mois et j’ai hâte de retrouver cette émotion si spéciale teintée d’euphorie, de stress et d’une sorte de fierté. Je termine ma journée de taf et je prends la route, direction Lille, pour rejoindre Charlotte, Selene et Fanny, respectivement guitariste/chanteuse, guitariste soliste et batteuse des Shadow Pussies.

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Vers 20h15, le public commence à s’installer. Environ 30 minutes plus tard, nous entrons en scène avec « Pussies in the Shadow », un titre assez bref, énergique et rythmé, parfait pour introduire le set. Le public est assis, masqué, et un siège vide sépare les groupes de personnes venues ensemble.

Depuis la scène on ne distingue que les premiers rangs, éblouies par les projecteurs. Mais dès la fin du premier titre les 80 personnes se font entendre : applaudissements et éclats de voix, nous sommes formidablement bien accueillies et on ne peut s’empêcher d’afficher toutes les quatre un large sourire.

La scène est bien grande, on a de la place pour se promener d’un bout à l’autre, sauter, secouer la tête, et il y a même une estrade pour la batterie où je peux aller squatter de temps en temps pour m’adonner à mon activité favorite sur scène : faire des grimaces à notre batteuse. Le son est très propre, l’ingé son nous a géré ça aux petits oignons.

Bien que le public soit cloué aux sièges, il ne se laisse pas prier pour participer en tapant des mains ou en chantant quand nous le sollicitons. On a l’impression d’avoir réussi à embarquer tout ce petit monde dans notre univers et, malgré la distanciation imposée, le courant passe vraiment bien.

Comme d’habitude, le set passe à une vitesse de dingue. Environ 50 minutes qui en paraissent à peine 15 quand on est sur scène et que tout se déroule bien. Notre dernier titre, une reprise du célèbre « Cherry Bomb » des Runaways, s’achève. Le public en redemande. Comblées, on se rééquipe et on entame « What You Lost » pour clôturer notre prestation.

Retour à la réalité, le bar ferme à 21h30, il est malheureusement trop tard pour partager une pinte avec les copains venus nous soutenir. Snif !

Hey, Charlotte (guitariste/chanteuse), t’en as pensé quoi de cette soirée ?

« Un concert Covid friendly ? Un peu bizarre sur le papier, mais quand on le vit, les choses sont plutôt bien faites ! Que ce soit l’accueil public qui devient assez protocolaire ou les spectateurs qui respectent généralement les gestes barrières. De plus, les gens sont tellement contents de pouvoir voir un concert après des mois d’abstinence que l’ambiance ne peut être que bonne ! »

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En conclusion, c’était vraiment très agréable de retrouver la scène avec des conditions aussi favorables, et ce malgré les restrictions en vigueur. Les occasions se faisant rares cette année, on se sent d’autant plus chanceux de pouvoir vivre ces instants remplis d’émotion, d’énergie et de complicité. Je vous invite fortement à vous rendre aux concerts organisés près de chez vous (ou loin si vous êtes du genre « rien ne m’arrête ! »), même si vous ne connaissez pas les groupes. Les organisateurs se donnent beaucoup de mal pour pouvoir rentrer dans les clous et faire en sorte que tout se passe bien. Leur plus belle récompense est de voir que le public est au rendez-vous et passe une bonne soirée tout en respectant les mesures mises en place. Je sais que le même soir, la Brat Cave, à Lille également, affichait complet pour une soirée metal avec les groupes Death Structure, In Hell et Virgil. Bravo à eux !

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