Dimanche soir, j’ai bravé la tempête et affronté la météo pour me rendre au Trix d’Anvers afin d’assister au Campaign For Musical Destruction Tour 2020 regroupant BAT, Rotten Sound, Misery Index et Napalm Death.

Report 16022020 BAT

Les Américains de BAT ont ouvert la soirée avec un excellent thrash qui nous a mis en jambe pour le reste des hostilités. Ce fut une excellente découverte pour ma part. Je connaissais déjà Ryan Waste dans Municipal Waste et bien que ce soit un groupe que j’affectionne beaucoup, je trouve que BAT a un petit quelque chose en plus qui fait son petit effet. J’ai trouvé que la voix était bien mise en valeur, que ça collait bien avec la musique et Ryan a su conserver toute l’énergie et l’intensité de sa voix tout au long du concert. Si vous ne connaissez pas BAT mais que vous êtes amateur de thrash à la sauce Municipal Waste et cie., c’est le moment de vous y atteler.

Report 16022020 Rotten Sound (2)

C’est ensuite Rotten Sound (Finlande) qui a foulé les planches. La dernière fois que je les avais vus, c’était dans une petite salle à Liège (La Zone) avec Implore et Brutal Sphincter. Malgré un son pas très propre et un public extrêmement mou, Rotten Sound a envoyé une déferlante d’énergie et de violence dont ils ont le secret. Cependant, j’avais préféré leur prestation à La Zone où l’intimité et la proximité avec le public correspond plus à l’atmosphère qu’on retrouve dans les concerts de grind où ça sue, ça se pousse et ça pue la violence. Ici, dans la grande salle du Trix d’Anvers, c’était impossible de recréer une ambiance similaire. Par contre, on peut dire que Rotten Sound a rempli sa part du contrat et qu’ils se sont donnés à fond pour faire bouger un public qui avait sûrement confondu l’énergisant et les somnifères.

Passons au troisième concert et pas des moindres : Misery Index (Pays-Bas). Les Néerlandais nous ont proposé un show oscillant entre leurs classiques et des nouvelles chansons. Bien que le groupe ait proposé un excellent set alliant propreté et violence pure et dure, le public n’a pas semblé plus motivé que ça. Il a fallu attendre les deux derniers morceaux pour voir quelques petits mouvements semblables à des débuts de pogos dans la foule. Même le micro était plus ambiancé que le public, il en est d’ailleurs tombé à la renverse pendant le dernier morceau. Cela a fait rire le public mais the show must go on, le concert s’est terminé en beauté. Je tiens à souligner que Misery Index a relevé la barre d’un cran comparé à leur prestation au Turock d’Essen avec Wormrot (06/04/2019). Je les ai trouvé plus énergiques et plus efficaces sur scène.

Report 16022020 Eye Hate God (38)

Dans un tout autre registre, nous sommes ensuite passés à Eye Hate God et son espèce de stoner/rock psyché un peu grindé. Une chose est certaine, on n’était plus dans le même monde. J’ai trouvé le groupe bien plus introspectif que les trois premiers, il fallait vraiment être dans leur trip pour pleinement profiter du concert. En regard des trois autres groupes de la soirée, leur univers ne collait pas et pour moi, c’était extrêmement compliqué de me mettre dans l’ambiance. C’est à cause de cela que je trouve qu’Eye Hate God dénotait un peu de l’affiche. Cela a créé un décalage dans le public d’ailleurs : il y avait ceux venus pour Eye Hate God qui se fichaient des autres groupes et ceux venus pour Napalm Death qui étaient plus attirés par le style des premiers groupes. Cependant, il faut saluer la performance et j’ai tout de même apprécié le côté sale mais groovy du son proposé par le groupe. Je terminerai en disant qu’Eye Hate God c’est venimeux, c’est viscéral et niveau sensation, c’est un peu comme quand tu craches de la bile, ça vient du fond des tripes.

Napalm Death nous a proposé un show du feu de Dieu. Le groupe nous a annoncé la sortie de son prochain album dans quelques mois. Nous avons eu un aperçu de ce nouvel album avec un morceau : « Logic Ravaged By Brute Force » qui allie le chant clean et le chant gueulé tantôt punk et tantôt grind. Pour le reste du concert, c’était comme à chaque fois que j’ai vu Napalm Death : violent, rapide, efficace et tellement bon ! Si vous n’avez jamais vu Napalm Death en live n’hésitez plus ! Surtout si vous devez rattraper une séance de gym parce que Barney c’est le seul mec qui peut te péter le compteur des 10 000 pas par jour en un seul concert.

Concernant le public, la foule était en délire à la simple mention des classiques comme « Scum ». Napalm Death a fait bouger tout le monde, ça remuait dans toute la salle (ENFIN !). Nous avons eu droit à un concentré d’énergie et de violence comme je n’en connais pas d’autres. Napalm Death va jusqu’au bout des choses et ce sans compromis, tout en restant fidèle aux idées qu’ils défendent fièrement. C’est peut-être un groupe qui a de la bouteille mais ils soulèvent toujours une quantité d’énergie impressionnante, le tout à une vitesse plus grande que celle d’un Boeing. T’as un coup mou ? Oublie Nalu et reprend une dose de Napalm Death. Enfin, le nouveau morceau a été bien accueilli même si ce sont les classiques qui remportent le plus grand succès auprès du public. Le concert s’est clôturé avec deux reprises : une des Dead Kennedys, « Nazi Punk Fuck Off » qui a fait bouger tout le monde, et l’autre de Sonic Youth, « White Kross », qui elle a moins conquis le public.

En conclusion, ce fut une excellente expérience de concert avec des groupes de bonnes qualité, un son pas toujours parfait mais chacun a tout donné pour transmettre un concentré d’énergie et de violence à sa manière. Big up à BAT, le groupe d’ouverture qui, je vous le rappelle, en vaut vraiment la peine. Voilà, je crois que « All Is Said And Done » !