Bonjour Bastian,
Aujourd’hui nous nous rencontrons pour parler de ton groupe « Deathtura » et du nouvel album « Division » sorti le 26 octobre dernier.
Commençons avant tout, si tu veux bien, par parler un peu de toi.


Comment as tu rencontré le groupe et comment s’est passé ton intégration ?

Salut ! Alors, j’ai eu plusieurs projets avant ça, je ne suis pas un gars tombé comme ça dans la soupe. Le truc c’est qu’après du temps passé à chercher des zicos qui en valaient le coup musicalement et humainement, il s’est passé du temps.

Je suis guitariste et compositeur à la base et j’ai toujours chanté mais je devais bosser beaucoup sur ma voix encore. Puis une fois prêt à me « lancer », je ne trouvais pas vraiment l’environnement d’un groupe qui me convienne pour le faire. Deathtura a été cette occasion.

Ils étaient à la recherche d’un frontman, je me suis dit « pourquoi pas ». Je les ai rencontrés et le courant est passé de suite. Ce sont vraiment tous des gars bien et ça se fait rare.


Était-ce complexe de reprendre les chansons de l’ancien chanteur?
As tu eu l’occasion de les réinterpréter ou sont-elles restées similaires à ce qu’elles étaient?

Cela n’a pas été aussi facile qu’il peut y paraître. Il y avait des lignes de chant déjà enregistrées. Certaines émettaient de bonnes idées, d’autres manquaient de conviction. Mon défi personnel a été de me dire qu’il fallait que j’emmène les vocals à un niveau supérieur en y amenant mon âme.

Tout est réinterprété à ma sauce, je n’ai rien laissé tel quel pour ainsi dire. Tu ne peux pas te sentir bien à chanter quelque chose que tu ne ressens pas personnellement. Même si les grandes lignes étaient en place, j’ai passé au crible toutes les émotions qui devaient en ressortir et j’ai essayé de les pousser là où elles devaient aller.

C’est aussi pour cette raison que je suis retourné en studio pour mettre tout ça à plat avec le producteur et reprendre tout à zéro. C’était important pour moi, pour le groupe et pour ce qu’on voulait faire passer.


Deathtura - Division cover

Cet album, « Division », est composé de 11 titres et a été produit par WormHoleDeath et financé par un crowdfunding.


D’où vous en est venu l’idée du financement participatif ? Vu la difficulté de ceux-ci à réussir dans ce milieu, n’étiez vous pas trop stressés par un possible échec?

Alors, oui, l’album est produit par WormHoleDeath Records, au RealSound Studio. Là où la plupart des gens se trompent, c’est que nous n’avons pas financé notre album avec le crowdfunding mais bien notre promo et merchandising (qui, on est d’accord fait partie intégrante de cet album et de ce qui en découle par conséquent).

Il se trouve que quand tu dois te lancer et être crédible, il te faut le nécessaire pour le faire. Si tu te pointes avec un album, du son mais rien à vendre, alors on te rit au nez. C’est pourquoi on a voulu permettre aux gens qui participaient de recevoir une contrepartie matérielle.
Cela a été malgré tout assez stressant car nous avions des dates et rien à vendre.. Mais à notre grande surprise, la campagne s’est passée à merveille et nous en sommes sortis pleins d’émotion. La solidarité n’est pas morte. Les gens croient en nous et je pense que c’est le plus beau dans tout ça. Si ils pensent qu’on mérite d’aller plus loin, on doit aussi leur prouver qu’ils ont eu raison.


Comment se passe la composition et l’écriture des paroles ? Qui fait quoi ?

La composition chez Deathtura, est je pense, comme partout. Evidemment, chaque musicien a sa façon de faire mais tout le monde fonctionne avec le même cheminement.

La plupart du temps, l’idée vient de la gratte. Les guitares sortent un riff et on met une battterie dessus jusqu’à ce que ça sonne et tout le monde se greffe dessus petit à petit.

Jeff, l’un des fondateurs du groupes, est un mec inspiré… il peut te sortir une ambiance pendant 10 minutes en enchainer sur un riff qui te secoue la tête comme celui de « Sick Of Being You ». Il est terriblement précis dans ce qu’il veut faire et ne pas faire.

Jerem lui, a cette tendance à la perfection, il bosse sur des arpèges, du sweeping, tout le temps. Il arrive chaque fois en répète avec de nouvelles techniques et il est vraiment intuitif pour insérer des effets de jeu en plein morceau qui apportent quelque chose de « crade ». Cela nous convient à tous. Il est vraiment doué et ses solos sont vraiment impressionnants quand on se penche dessus.

Je dirais quand même que au final, tout le monde fat son taf et le fait très bien. Nico a une sacrée frappe derrière les fûts et il sait exactement comment amener ce qu’il veut pour enrichir une séquence. Ce n’est même pas la peine de souligner l’importance de la batterie dans ce genre de musique et d’ailleurs, dans tous types de musique. Je ne voudrais pas travailler avec un autre batteur.

La basse fait son taf de manière efficace, toujours ! Jack a cette tendance et c’est tout à son honneur, de vouloir toujours apporter quelque chose de différent dans la basse et il se cale sur la drum de façon assez remarquable.

Parfois, les idées peuvent venir d’autre part aussi. Il peut s’agir d’une idée générale qu’on a envie d’approfondir, un moment catchy qu’on a en tête et on habille autour pour faire une pièce unique.

L’inspiration est quelque chose d’éphémère mais il faut savoir capter le moment et avoir la présence d’esprit d’enregistrer par tous les moyens possibles ce que tu as en tête pour le retranscrire ensuite.

Pour ce qui est de l’écriture des paroles, je suis quelqu’un qui a la plume facile. Cela ne m’a jamais posé aucun problème de rédiger sur un sujet totalement aléatoire. J’écris juste des pensées, un moment, une envie, un ressenti. Il y a beaucoup de sujets que j’ai encore envie d’aborder.

Et pour conclure cette question et éviter de te noyer dans mes phrases interminables (Ne me donne pas un café, sinon on va y passer la nuit Ahahahhah).
Le plus impressionnant pour nous dans cette formation, c’est qu’on a l’impression qu’on a un line up « parfait ». On s’entend tous, on travaille à l’instinct et ça marche. On est tous faits pour faire ce groupe, c’est indéniable, on s’est trouvés.


Quels sont les thèmes abordés dans cet album ? Y faites vous passer un(des) message(s) ? Si oui, le(s)quel ?

Alors, cet album est très varié, tu as sans doutes pu le constater par toi-même. C’est voulu.
« Division » est le thème justement. C’est la division entre toi, toi et toi… oui oui, toujours toi.

Tu vois de quoi je parle quand je te dis que tu as une petit voix en tête qui te dis ce que tu dois faire ? Et bien c’est ça ! La division entre ce que tu devrais faire, ce que tu as envie de faire, ce que tu pourrais penser, ce que tu as envie de penser… on peut aller très loin.

Il y a de nombreux thèmes d’écriture aussi mais toujours autour de ce même ressenti. Ce sont à chaque fois deux visions qui s’expriment sur un sujet. On parle du futur, celui qu’on va laisser… On parle de phénomènes sociétaux, de mal-être, de la maladie humaine à vouloir tout contrôler, de viol, de médias… Mais surtout de la pression mentale quotidienne dont le monde souffre actuellement.

On le fait toujours de façon assez « contrôlée » car on sait que ce sont des sujets délicats et balancer ça dans la tronche des gens de but en blanc n’est parfois pas bénéfique pour tous.


Wormholedeath étant un label italien , l’enregistrement de l’album a eu lieu à Parme.
Comment cela s’est-il déroulé ? Y a-t-il des différences vis-à-vis des studios belges ?

Oui, tout s’est fait en Italie, à Parme oui.
L’enregistrement a été vraiment exceptionnel. Tout a été très simple au final, mais quand tu es entouré d’une bonne équipe qui connait son taf et que tous les zicos savent ce qu’ils ont à faire, alors ça ne peut que bien se passer.

Différence avec les studios belges ? bah… Je dirais que c’est une question de mentalité surtout, et humainement, j’ai trouvé que cela n’avait rien à voir… Attention, je n’ai pas dit qu’en Belgique on est des cons hein. Je dis juste que c’est différent. Leur manière de bosser est vraiment efficace et ils savent mettre le doigt sur des choses qui en valent la peine.


Avez-vous eu les conseils d’un directeur artistique ?

Non, au niveau artistique, on a fait le taf. Disons que c’est plutôt notre producteur qui parfois faisait ressortir quelque chose d’intéressant et il le faisait très bien. Certains morceaux ont vraiment pris un coup de pied au cul grâce à lui. Big Up !


Votre clip « Escape the time » est sorti le 24 septembre 2018.


Est-il autoproduit ? Avez-vous eu de l’aide extérieure ?

Oui, c’est de l’autoprod, mais nous avons fait appel à un réalisateur et très bon ami du groupe. « Simon Hardenne ». Il a déjà réalisé plusieurs films, docus etc… il est vraiment bon.


De qui est venue l’idée du scénario ? Si c’est de quelqu’un en particulier, avez-vous accroché dès l’idée originale ou avez-vous dû y apporter des modifications?

C’était une idée du groupe, venant principalement du bassiste et de sa femme. Qui reliait en fait sur les paroles. On a du faire 10 réunions de brainstorming à peu près pour savoir comment on allait procéder. Cela a été une très bonne expérience. 5 jours de tournage, on était tous crevés mais on a des moments épiques (non diffusés, pas encore ahahha)


Tino de Channel Zero est apparu dans votre clip. Comment cela s’est-il produit ?

Tino est une de mes vieilles connaissances, un gars vraiment bien, ouvert et sincère. Disons qu’il n’hésite pas à aider là où il peut le faire. Il y en a pas mal qui devraient prendre exemple. Personnellement, je l’apprécie énormément et j’ai passé de très bons moments avec lui. C’est quelqu’un d’altruiste et authentique.


Y aura-t-il un prochain clip pour cet album ? Si oui peut-on savoir sur quel morceau il portera ?

He bien ! Tu fais bien de demander ! « Fury » vient de sortir… C’est un clip live qu’on a tourné au Zik-Zak à Ittre. C’est « Nixare » qui s’est chargé de la réalisation.

Et aussi, il y a encore des choses qu’on a envie de faire mais on ne va pas tout dévoiler héhéhé.


Quel est l’avenir du groupe ? Une tournée est-elle prévue ? Par où passera-t-elle et quand débutera-t-elle ?

Nous sommes en plein programme de promo et booking actuellement. Nous pouvons déjà vous dire qu’on prépare une petite tournée avec deux groupes WormholeDeath, on va aller un peu partout en Belgique et si ça fonctionne bien alors, on sortira du pays.

Sinon, oui, à côté de ça, nous auront pas mal de dates à venir, nous sommes dessus

Comme nous sommes également doucement sur un deuxième album… Les idées sont là.


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