C’est une interview concernant un projet un peu différent que je vous propose via cet article.
Loïc STEPHAN fait un passage sur Metal Overload pour parler de son livre « Raconte-moi 33 concerts ».

Bonjour Loïc.
Avant tout, sauriez-vous nous parler un peu de vous ? Quel est votre parcours dans le milieu de la musique ?

Bonjour. Mon parcours dans le milieu de la musique commence quand je croise la route de RadioMetal, en 2009. Au départ, je m’amuse à discuter sur leur forum, à dire des bêtises. Je m’aperçois qu’ils sont basés à Lyon et par militantisme pour la cause metal, on va dire, je leur propose mes services pour distribuer des flyers sur les concerts parisiens. Evidemment, ils sautent sur l’opportunité en me disant que j’aurai des places gratuites pour les concerts sur lesquels je distribuerai des flyers. Ce qui était plutôt pas mal, je ne demandais pas grand-chose et après ils me demandent si je sais faire de la photo.

Donc voilà, c’est parti comme ça en 2009, mon expérience du monde de la musique en tant que « plus que spectateur de concert », même si je vais à des concerts depuis que je suis gosse. 2009, un début dans le monde professionnel même si cela reste du bénévolat. J’interviens en tant que photographe et chroniqueur de concert.

Jouez-vous d’un instrument ?

Non, pas du tout. Quand j’étais petit, j’ai pris des leçons de piano. J’ai dû en prendre deux ans. Je crois que je me débrouillais, je n’étais pas un virtuose mais j’arrivais à faire des trucs. Le virus n’a pas pris. Peut-être qu’à cette époque-là, je n’avais pas encore rencontré les groupes qui m’auraient intéressé, des groupes comme Madness ou Jerry Lee Lewis qui ont des gros passages au piano. Donc, non, ce n’est pas parti par là. Puis plus tard, quand j’étais plus grand, adolescent, un voisin m’avait prêté une guitare électrique. C’était vraiment une guitare très metal, avec la forme qui va bien et le drapeau japonais. Même là, alors que j’étais déjà en plein dans la musique, je n’ai pas accroché. Alors que dès que j’ai eu un appareil photo, c’est parti direct ! Donc non, pas musicien mais je suis ancré dans la passion de la musique depuis très longtemps.

Avez-vous ou faites-vous partie d’un média ?

Oui, je suis dans les structures bénévoles qui existent aujourd’hui avec les sites internet. Je collabore beaucoup avec RadioMetal. Evidemment, en ce moment, avec les concerts qui sont annulés, il ne se passe plus grand-chose. Dommage pour 2020 d’ailleurs car il y avait vraiment de très très beaux artistes, du KISS, du Pearl Jam, du Queen, une année magnifique.

Je collabore aussi plus ponctuellement avec AmongTheLiving, j’ai fait aussi une collaboration ponctuelle avec RockUrLife. A une époque j’ai aussi beaucoup couvert de concerts pour un webzine qui malheureusement n’est plus en activité, qui s’appelait Fonkadelica, qui était plus branché soul et funk, avec lequel j’ai beaucoup traîné au New Morning à Paris.

Ce sont des collaborations basées sur la passion des uns et des autres.

Quel est le concept derrière « Raconte-Moi 33 concerts » ?

Le concept est de partager une passion, la passion de la musique et particulièrement la musique en concert. Il y a des artistes dans le livre que je n’écoute pas chez moi. Je pense par exemple à Caravan Palace que je n’écoute pas trop à la maison mais en concert, c’est un groupe qui procure des sensations, qui a une pêche, une prestance, qui propose une prestation vraiment agréable et c’est ça le but du livre, retranscrire l’émotion du concert, essayer de la faire partager au lecteur. Il y a des groupes aussi que je ne connaissais pas avant d’entrer dans la salle dont je suis devenu fan après le concert. Je pense à Flying Colors. C’est ça le but. Amener le lecteur dans un beau voyage, avec des illustrations qui puissent faire travailler un peu l’imaginaire. Evidemment, je fais de la photo de concert par ailleurs, on peut se poser la question de savoir pourquoi je n’ai pas mis les photos. Déjà, la première réponse est le droit à l’image. Ce n’est pas forcément évident d’obtenir les validations pour du KISS, du Korn, etc. Et finalement, cela m’a fait travailler autre chose, et une photo, c’est tout de suite très illustratif, très significatif, alors que les illustrations, de mon point de vue, peuvent amener un autre regard, peuvent proposer un autre voyage, laisser travailler un peu l’imaginaire. Ce qui ne veut pas dire que je n’ai pas en tête d’utiliser mes photos un jour.

Après, « Raconte-Moi 33 Concerts », c’est une marque que j’ai déposée. Il y a un premier volume que j’ai sorti en auto-édition. J’aimerais développer la collection, faire un « Raconte-Moi 33 Concerts » spécial Metal, style qui reste mon premier amour musical. Il est là, il est prêt, on verra un peu ce que l’avenir dit pour sa réalisation.

D’où vous est venue l’idée de ce livre et pourquoi 33 concerts ?

L’idée du livre, elle vient de loin. Je suis salarié, j’ai fait des études dans l’informatique, bien loin de toute sphère artistique et musicale. J’ai une grande angoisse, passer ma vie du lundi au vendredi, avec la phrase la plus terrible : « Comment ça va ? Comme un lundi », très défaitiste en attendant deux jours de week-end. Donc, j’ai toujours voulu faire quelque chose à côté de mon job. J’ai cherché des choses dans la photo, dans l’écriture et un jour la pièce est tombée sur cette idée de « Raconte-Moi 33 Concerts » qui est un concept comme tu le disais tout à l’heure. Pourquoi cette pièce est tombée, je n’en sais trop rien. J’avais eu des bons retours sur mes comptes-rendus, les gens disaient qu’ils étaient agréables à lire.

Pourquoi 33 ? Très clairement, c’est un hommage au vinyle. Le livre reprend le format d’une pochette vinyle et 33 concerts par rapport à la notion de 33 tours.

J’ai aussi une autre idée, « Montre-Moi 45 Concerts », qui est aussi une marque que j’ai déposée, et qui serait au format 45 tours avec uniquement des photos. Je mets au conditionnel car cela reste des projets.

Raconte moi 33 concerts

Où avez-vous rencontré Charlotte Rodon (illustratrice) et Lamy Tcha (maquettiste) ? Comment s’est passée votre collaboration ?

Je les ai rencontrés par le truchement de Fabian Fischer et de son agence. J’avais été mis en relation avec Fabian Fischer par des connaissances communes. Au travers de son agence, il fédère plusieurs artistes. C’est donc par Fabian que j’ai pu travailler avec Charlotte et Lamy.

La collaboration s’est extrêmement bien passée. Côté illustrations, Charlotte a eu un cahier des charges assez précis. J’avais conçu les illustrations, j’en avais fait un brouillon avec mes petits moyens de dessinateur que je n’ai pas. Elle avait donc un cadre très précis dans lequel elle devait évoluer. Lamy, lui, n’avait pas de consignes pour la maquette et il a sorti des trucs de « ouf », c’était exactement ce que je voulais sans le savoir. C’était bien agréable.

Avec Charlotte, nous avons travaillé pendant au moins 6 mois ; elle est sur Bourges, donc ce n’était pas forcément évident à distance. Nous nous sommes rencontrés quelque fois sur Paris ou sur Bourges.

Ce qui a été très intéressant, c’est qu’en fait les gens ont choisi le projet. Dans mon métier alimentaire, je suis amené à beaucoup piloter de projets mais c’est dans l’entreprise, les gens n’y choisissent pas totalement d’y être et cela change totalement les relations.

Pour mon projet de livre, les gens l’avaient choisi, étaient contents d’être là – ils pourront me contredire si jamais je me trompe. C’était quand même moi le directeur artistique de la chose, c’était moi le financier, donc j’avais entre guillemets la direction et le dernier mot, c’était mon projet. Ca l’est toujours. Mais cela a été une collaboration très très fructueuse, très agréable, avec des gens motivés et très talentueux. C’est assez rare.

Comment avez-vous choisi les concerts / artistes dont vous avez parlé ?

C’est un premier ouvrage, donc, d’une collection qui, si les dieux me sont favorables, évoluera sur d’autres choses. Le premier bouquin, je voulais qu’il soit éclectique, qu’il me corresponde en fait, parce qu’en concert, je suis assez curieux, je peux aimer tous les styles. Du Toots And The Maytals, du Oum ou du Morbid Angel peuvent toutes et tous me procurer des émotions très fortes en concerts. Je voulais que cet ouvrage représente cette diversité d’état d’esprit. Je voulais aussi que les différents médias avec lesquels j’ai collaboré soient représentés. Voilà. Il fallait aussi que les concerts m’aient plu. Ce sont 33 concerts coup de cœur. Hors de question de mettre un concert qui m’a saoulé.

Si vous deviez choisir un seul concert, lequel serait-ce et pourquoi ?

La réponse est assez facile en fait et la question est intéressante. Cela serait Flying Colors parce qu’il représente vraiment l’esprit du livre. C’est un concert que j’ai couvert pour RadioMetal. Pour expliquer un peu le fonctionnement avec RadioMetal, comme c’est du bénévolat et que j’ai aussi d’autres contraintes, on va dire que dans la mesure du possible, je vais choisir les concerts que je vais couvrir. Celui-là, je ne l’avais pas du tout identifié et RadioMetal m’a demandé de le couvrir. OK, pourquoi pas, ce n’est pas non plus désagréable d’aller faire un concert ; cela ne m’arrangeait pas vraiment, la salle c’est l’Alhambra à Paris, c’est loin de chez moi, du coup, j’étais un peu fainéant et je m’étais dit, je ferai les trois premières chansons en photo et je m’en irai. En fait, le groupe m’a tellement scotché que je suis resté tout le concert, j’étais bluffé tellement c’était beau. Derrière, j’ai acheté leur disque et je l’ai écouté en boucle un bon moment. C’est typiquement ce que j’adore dans un concert, c’est qu’en rentrant dans la salle, on ne sait pas du tout ce qui peut se produire. C’est rare que je me sois ennuyé dans une salle de concert. Tous les concerts ne sont pas forcément extraordinaires, mais là, c’était vraiment très très beau, une musique magnifique, jouée par des artistes très talentueux. Quand on met ensemble du Mike Portnoy, du Steve Morse, du Neal Morse, cela peut donner quelque chose de très très beau.

Avez-vous des groupes qu’on vous a recommandé d’aller voir pour ce livre et qui ont été une véritable surprise pour vous ?

Des groupes que l’on m’a recommandés, pas forcément. A part le cas d’un Flying Colors où l’on me demande de le couvrir même si je ne l’avais pas prévu. Mais on ne me l’a pas recommandé pour mon livre. RadioMetal était intéressé pour couvrir le concert pour son site. Pour préciser, avant tout, les concerts que j’ai faits ont été couverts pour des médias. Donc au départ, c’est dans le cadre d’un média. Il doit y avoir Matmatah, Oum et Toots que j’ai dû couvrir en mon nom propre, ce qui est assez rare. C’est quelque part valorisant d’avoir une accréditation qu’en son nom [Loïc STEPHAN et non Raconte-Moi 33 Concerts, pour être clair et précis].

Ensuite, des groupes que je n’ai pas vus en concert et dont j’aurai aimé parler, oui et non. Je vais voir des concerts depuis… Mon premier concert a été Dire Straits sur la tournée « Love Over Gold » au Palais des Sports à Paris. Cela commence à dater.

Y a-t-il des groupes que vous n’avez pas eu l’occasion de voir en concert et dont vous auriez aimé parler ?

Alors, globalement, à quelques exceptions près, j’ai vu quasiment tous les groupes que je voulais voir en concert que cela soit en tant que spectateur ou chroniqueur / photographe. C’est donc plus des groupes que j’ai vus à une époque où je ne faisais pas de compte-rendu que j’aurai bien aimé chroniquer. Du Dire Straits, AC/DC aussi sur la tournée BallBreaker, le concert des Stones au Parc des Princes sur la tournée Steel Wheels, c’était la première fois que je voyais les Stones. Metallica à l’époque du Black Album.

Globalement, c’est plus des concerts que j’ai vus que j’aurai aimé chroniquer plutôt que des groupes que je n’ai pas vus. Cela répond un peu à côté de ta question mais c’est ma réponse [rires].

En fait les groupes que vous aimez, vous les avez tous vus en concert ?

Que cela soit en fan ou en chroniqueur, oui. Une exception, le concert de Motley Crue avec les Guns en première partie qui a été annulé pour cause d’overdose de Nikki Sixx. Sur la tournée « Girls, Girls, Girls » ou « Dr. Feelgood », je ne sais plus trop.

Ah, aussi, j’aurais bien aimé chroniquer le concert que Pearl Jam avait donné au Mainsquare il y a quelques années. C’était énorme ce concert. Dommage que le coronavirus ait annulé leur tournée et leur concert du Lollapalooza à Paris.

Pour nos lecteurs belges, où peut-on se procurer votre livre ?

Bonjour à mes amis belges, déjà. Pour répondre à ta question, par correspondance, forcément. Il faudrait m’envoyer un message, mon site ne prend que des commandes pour la France Métropolitaine, et que l’on voit un paiement par virement en direct. Les frais de port sont assez élevés malheureusement, dans les 20 euros ! N’étant pas Amazon, je n’ai pas la puissance financière pour les offrir. Pour un livre à 35 euros, je conçois que cela soit cher. Après, je suis auto-édité et l’équation économique est très tendue.

A ce sujet, il y a un concert en Belgique parmi les 33 concerts. Le dernier concert européen de Twisted Sister à l’Alcatraz !

D’autres livres/ projets sont-ils envisagés ? Si oui, sur quoi porteront-ils ?

Oui, comme je le disais précédemment, essayer de lancer un « Raconte-Moi 33 Concerts » Spécial Metal. Donc, si un éditeur lit cette interview, qu’il me contacte le plus rapidement possible [rires]. J’aimerais bien aussi développer un « Montre-Moi 45 Concerts », Spécial Femmes, uniquement avec des photos d’artistes féminines. C’est un projet que j’ai en tête depuis longtemps, qui ne surfe pas [intentionnellement en tous les cas] sur l’époque actuelle et les débats des relations homme/femme [très intéressants dans l’absolu]. C’est toujours une idée que j’ai eu en tête, vous vous doutez bien que le projet ne s’est pas fait en deux jours.

Voilà pour les projets en espérant qu’ils se concrétisent.

Je vous laisse le mot de la fin pour parler à nos lecteurs et vos fans.

Merci de m’avoir accordé cette interview. Merci de m’avoir écouté. N’hésitez pas à me contacter pour acheter le livre. Et surtout, portez-vous bien en ces périodes un peu bizarres. A bientôt dans une salle de concert, même si je ne bouge pas trop à l’international. Pourquoi pas à un Alcatraz [quand le covid nous laissera tranquille] ?


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