Lors du Durbuy Rock Festival 2019, nous avons eu l’occasion d’interviewer le groupe de death metal belge Exuviated. Ils nous parlent du groupe, de leur nouvel EP et de ce qu’ils ont prévu pour 2019.


Exuviated en quelques mots, qu’est-ce que c’est ?

Jean-Philippe : Un groupe de death metal belge qui existe depuis environ dix ans. Au départ, c’est une histoire de potes qui a évolué vers une formation un petit peu plus cadrée et professionnelle on va dire, en tout cas on essaye. Donc, le line up a beaucoup évolué pendant toutes ces années mais ça reste quand même un truc avec deux membres fondateurs qui sont potes.

Donc c’est un groupe de metal belge qui ne se prend pas trop la tête au niveau de l’esprit mais qui essaye de faire les choses correctement.


Alors, le Durbuy Rock ce n’est pas la première fois que vous y jouez, c’est un petit peu comme une deuxième maison. Ça fait quoi de revenir ?

Jean-Philippe : Je pense que c’est la quatrième fois. On a commencé en 2010 quand on a joué ici, on a gagné le droit d’y jouer en gagnant le concours et ensuite on a toujours présenté une nouvelle release ici. On avait toujours quelque chose à présenter quand on jouait. Donc, les années où on n’a rien à présenter on n’y joue pas. On n’a pas forcément notre place ici à chaque fois, on vient vraiment parce que c’est une bonne vitrine pour nous ici en Wallonie pour présenter nos nouveaux titres, nos nouvelles sorties.

Donc, ça nous fait toujours plaisir de revenir ici, c’est un petit peu comme revenir à la maison on va dire.


Justement, comment pensez-vous que la foule a accueilli les nouveaux morceaux aujourd’hui ?

Jean-Philippe : C’est difficile à dire parce que les gens étaient beaucoup plus réactifs sur les anciens. Mais c’est normal parce qu’ils les connaissent. Et étant donné qu’il y a plein de passages beaucoup plus calmes dans les nouvelles compos, est-ce que c’est l’endroit pour présenter ce type de compos ? Je ne suis pas sûr, parce que les gens attendent que ça bourrine quand même. Peut-être que si c’était à refaire on ferait les choses autrement, maintenant on avait un EP à défendre et voilà, on a balancé les titres qu’on avait à présenter.

Renaut : Les gens s’attendent aussi à ce que ça bourrine parce qu’Exuviated ça a toujours été ça.

Jean-Philippe : Donc d’office, le fait qu’il y ait des passages plus calmes, peut-être que dans une ambiance un peu plus feutrée, ce serait plus adapté. On le sait pour l’avenir et ça n’empêche qu’on a eu de bonnes réactions et on a vendu pas mal d’EP aujourd’hui. Donc de manière générale, c’est un bon lancement.

Pierre : On a eu de bons retours sur les nouveaux morceaux. Maintenant, comme ils sont nouveaux, il y a aussi une écoute plus attentive des gens qui nous connaissent.

Jean-Philippe : Mais je pense que ça intrigue et effectivement, il ne faut pas s’attendre à ce que les gens rentrent dedans quand tu leur balances des sons plus atmosphériques et plus calmes. Donc c’est à nous d’apprivoiser, entre guillemets, ce public-là aussi qui aime bien écouter et se laisser aller. Avoir des réactions différentes du public, ça nous fait du bien. C’est quelque chose de nouveau et c’est ce qu’on attendait.


Vous avez sorti un clip vidéo pour la chanson « Errance » pour présenter votre nouvel EP. Est-ce que vous pourriez me parler de la réalisation du clip, de comment ça s’est passé ?

Jean-Philippe : Le clip est à la hauteur de nos attentes. Ça a été pas mal de boulot, trois jours de tournage, deux jours de tournage en extérieur en nature dans deux environnements différents : l’environnement enneigé du début du clip, puis l’environnement forestier de la moitié jusqu’à la fin du clip. Sans compter les plans de coupe réalisés en studio, donc là c’était une soirée de studio en plus pour différents plans. On a travaillé avec la SIGLA video production qui est une petite société indépendante de production vidéo bruxelloise. C’est Anne-Sophie Sonnet qui est à la tête du truc, qui a bossé avec un étalonneur, un cadreur et une personne qui était là aussi pour un petit peu co-réaliser le clip.

C’étaient deux jours en extérieur assez intenses, dans le froid, dans la neige et puis pas mal après en post-production, d’étapes, de soirées, de corrections pour trouver un petit peu les teintes qui nous correspondaient, la ligne de travail sur la lumière etc.

Donc, c’était une bonne expérience encore poussée plus loin que lors de notre précédente collaboration avec eux pour « No Faith Remains » pour l’album précédent qui avait pris, je pense, deux jours de studio et donc on a poussé le truc un peu plus loin pour coller à la musique représentée ici. C’était quand même un morceau de 7 minutes, c’est presque un court métrage.


Que pouvez-vous me dire sur votre dernier EP « Déliquescence » ?

Renaut : Pour un fan d’Exu de la première heure, ça doit être étonnant parce que musicalement justement, comme disait Jean-Phi, le côté brut simple a un petit peu évolué. Justement à cause des passages en sons clairs, des passages en arpèges etc. On s’est ouvert beaucoup plus musicalement, un petit peu grâce à Jean-Phi aussi, paradoxalement, puisque c’est celui qui est quand même fan de black par excellence. Mais il y a aussi des passages black dans la musique qu’il n’y avait pas forcément avant.

On va dire que d’un point de vue créatif ce qui s’est passé ici aussi, c’est que tout le monde s’y est mis. C’est-à-dire que même le chanteur participait à la composition. Il donnait vraiment son avis, des riffs qui ne lui plaisaient pas ou il nous amenait vers certaines idées.

Ce disque d’Exuviated-ci est pour moi est le plus représentatif du groupe complet. Avant Exuviated, c’étaient deux guitaristes qui composaient, qui amenaient des compositions et les autres amenaient des modifications. Ici, c’est un processus créatif ensemble.

Jean-Philippe : C’est vrai que le processus créatif qu’on a mis en place ici, on va le garder parce que ça fonctionne bien. Le truc prend vraiment vie alors qu’on est tous là autour dans le studio. C’est un truc qu’on va répéter à l’avenir.

Renaut : Et aussi, contrairement à avant, où on suggérait des idées de batteries, notre nouveau batteur, Arnaud, a écouté les morceaux et il a mis sa batterie à lui, ce qu’il a senti sur les morceaux et ça a aussi transformé les riffs, en fait. Des choses qu’on ressentait d’une certaine manière, lui amenait quelque chose d’autre et en fait après, on a remarqué que son idée était meilleure, bien que ça vienne d’un batteur.


Quelle est la suite du programme pour 2019 ?

Renaut : Il y a des dates qui se profilent pour la fin de l’année, dont ne parle pas encore parce qu’elles ne sont pas encore officielles.

Jean-Philippe : Le mois prochain, on passe trois jours en isolement complet pour composer de nouveaux trucs. Trois jours, on ne sait que ça, sans Arnaud, il interviendra après. C’est pour ça qu’il n’est pas au courant. Tout ça, dans le but de sortir quelque chose de nouveau, le deuxième volet de cette trilogie en fin d’année.


Un groupe que vous conseilleriez absolument aux gens ?

Arnaud : Vortex Of End, parce que ça tue.

Jean-Philippe : Moi je dirais plutôt Mgla ou Der Weg einer Freiheit pour le côté black ou alors un truc comme The Ruins Of Beverast pour le côté très chaotique. Moi, c’est le genre de truc qui m’inspire maintenant dans le côté death metal. On a eu l’occasion aussi de tourner avec Cattle Decapitation et ça, c’est un truc costaud.

Arnaud : Pas autant que Lebenssucht mais bon.

Jean-Philippe : Mais Lebenssucht, ça, c’est celui qui englobe le tout, c’est le top du top.

Renaut : Donc, le groupe qu’il vient de nommer, il y a deux membres présents : Arnaud, batteur d’Exuviated et S. Caedes, chanteuse de Lebenssucht.

Cédric : Pour moi, les Worlds Apart.

Pierre : Ça devient compliqué, il y en a trop, mais un groupe indépendant que j’ai découvert il y a deux semaines, c’est Vitriol, ça s’appelait « Vitriol Warfare ». C’est un trio death de l’Ontario mais d’une intensité et d’une violence que je n’avais jamais entendues. Ce groupe-là, je trouve qu’ils arrivent à apporter quelque chose, il y a une rage que je n’avais plus entendue depuis des années dans un groupe. Il y a un EP et il défonce.


Je vous laisse le dernier mot d’interview.

Exuviated nous a livré un très long et labyrinthique mot de la fin où nous devions trouver le nom du second disque de leur trilogie qui sera donc « Torpeur » et il sera très métaphysique.


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