Pouvez-vous nous décrire le groupe en quelques mots ?

Simon: c’est un groupe qui a commencé en 2001. Ça a toujours été du death metal old school. Le groupe a connu pas mal de changements de line-up jusqu’au line-up actuel qui est plutôt stabilisé. Le seul membre original, c’est Yoan. On vient tous de formations différentes et de contrées différentes: Pablo et Catarina sont de Bruxelles et Yoan, Loris et moi venons de Bastogne.


Et, ça ne pose pas de problèmes pour répéter et s’organiser ?

Simon: On a la chance de ne pas devoir répéter beaucoup. Chacun travaille chez soi, on se voit de temps en temps.

Catarina: Pour ce live-ci par exemple, on a répété une semaine avant.

Loris: En général, on ne fait qu’un seule répète avant le concert.


Et, c’est suffisant pour vous ?

Catarina: Oui parce qu’on arrive prêts, on a déjà bossé chez soi.

Simon: Yoan donne la setlist et on travaille chez soi. C’est un peu comme un groupe de « session », on répète chacun chez soi et on fait des concerts.


Vous êtes composé d’une chanteuse, je vais donc m’adresse à elle. Qu’est-ce que tu penses de la place de la femme dans le milieu du metal?

Catarina: Effectivement, comme les filles c’est assez rare sur scène, de manière générale, la femme est un peu objectifiée. Donc comme, en plus, il n’y en a pas beaucoup, c’est vrai qu’il y a une certaine attention qui est un peu spéciale. Dans le sens où c’est « Oh, il y a une fille sur scène » et ça s’arrête là, les gens viennent pour voir la fille sur scène et pas vraiment pour la qualité de la musique. C’est plus de la curiosité en fait.

Moi j’essaie de travailler ma voix et de faire en sorte qu’elle sonne comme moi je l’entends, je suis plutôt garçon-manqué et je m’en fou complètement de ce côté féminin. Et il y a des filles qui surjouent là-dessus pour avoir plus d’attention et je trouve ça un peu dommage mais bon…


Et vous vous en pensez quoi en tant que garçons ?

Simon: Quand on voit comme elle chante, ça gueule bien, ce n’est pas comme dans un groupe de metal sympho ou quoi. Pour moi Coalition ça reste du death metal que ça soit Catarina ou un autre qui chante, ça reste du chant guttural assez fort. Ce qui est bien c’est que le fait d’avoir une fille au chant, ça nous a amené un autre public, beaucoup de gens qui viennent par curiosité et beaucoup de gens aussi qui n’écoute que ça. Ça a apporté un changement bénéfique je pense.

Catarina: Oui c’est vrai que ça attise la curiosité, ça a un bon côté parce qu’il y a des gens du coup qui aiment bien et qui reviennent.

Loris: Puis ici ça crée souvent l’effet de surprise quand on entend sa petite voix entre les morceaux. Je crois que les gens apprécient ça aussi et que ça fait rire pas mal de gens.


Quels sont les thèmes que vous abordez dans les morceaux ?

Catarina: ça concerne beaucoup la société de consommation et l’écologie. De temps en temps un petit morceau un peu « fantaisie » sur un tueur en série ou un truc du genre mais ça c’est rare.


La majorité d’entre vous vient de Bastogne, est-ce qu’il y a vraiment une scène metal là-bas?

Simon: En fait à Bastogne, Coalition ça a été un peu les pionniers de la scène death metal à Bastogne. Une scène metal extrême à Bastogne, il n’y en a pas vraiment. Il n’y a déjà pas d’endroit pour jouer, il y a eu un café-concert qui a fermé maintenant. Heureusement qu’il y a l’Entrepôt d’Arlon juste à côté, qui permet aux groupes comme nous de se produire dans notre propre coin sinon, on a vraiment beaucoup de mal.


Et par rapport à Bruxelles, vous constatez la même chose ?

Pablo: à Bruxelles, c’est une sorte de scène à deux vitesses. Soit ça va être les grandes salles genre AB ou Magasin 4 mais là, il faut passer par un label et tourner. Ils vont très peu promouvoir la scène locale et dans un côté beaucoup plus local, tu as le Garcia Lorca ou le Rock Classic qui sont vraiment des petites scènes donc il y a moyen de tourner mais c’est plus au niveau d’un bar et c’est souvent les mêmes groupes parce que c’est un peu plus difficile d’amener des groupes d’ailleurs que Bruxelles. Et il manque aussi une « couche du milieu » dans le sens où on est un petit groupe local qui a une vraie scène de concert.


Si vous pouviez partir en tournée avec le groupe de votre choix, ça serait qui ?

Simon: Vu que Coalition a déjà joué avec eux par le passé, s’il y avait encore la proposition de jouer avec eux ça serait Aborted.

Pablo: Sinon un petit Dyscarnate ça serait bien !

Loris: Kataklysm aussi.

Simon: pour rester dans le style chanteuse, je dirais Arch Enemy aussi.


Et ça serait où ?

Loris: Moi ça serait le Graspop.

Simon: Moi, plutôt à l’AB. J’aimerais vraiment bien y jouer. Ou l’Atelier à Luxembourg .

Catarina: Moi l’AB ça me tente bien, il y a un bon son là-bas. Ça sonne bien.


Votre dernier EP est sorti en 2016, qu’avez-vous de prévu pour 2019 ?

Catarina: Il y avait un EP de prévu mais on ne sait pas si on va le sortir ou pas.

Simon: Il y a des nouvelles compos en cours mais c’était assez compliqué de se voir entre nous vu la distance et les occupations de chacun donc on va voir. Yoan et Loris composent vraiment très bien chacun de leur côté.

Loris: Ici on va composer les guitares Yoan et moi, une fois qu’on aura tout le set de prêt, on en enverra ça à tout le monde.


Qu’est-ce que vous pourriez donner comme conseil à un groupe qui voudrait se lancer ?

Simon: Il ne faut pas abandonner.

Catarina: Il ne faut pas abandonner, oui. Et il faut tout faire pour essayer de montrer leur musique au monde et avoir des contacts aussi. Mais surtout montrer sa musique au plus de monde possible. Plus on montre sa musique, plus on attire des fans et c’est grâce à eux qu’on peut jouer.

Pablo: Il ne faut jamais s’arrêter et toujours penser au petit détail en plus qui peut être ajouté. Il ne faut jamais stagner.

Loris: Il ne faut pas non plus hésiter à se mettre sur plusieurs projets. S’il y a possibilité, avoir plusieurs groupes parce que ça ouvre plus de portes.

Simon: Il ne faut jamais se décourager parce que le chemin est semé de beaucoup d’embûches. Il ne faut pas non plus se dire que personne ne vient vous voir parce que c’est mauvais.

Catarina: Il faut faire ça pour les bonnes raisons aussi, pour s’amuser. Normalement quand tu es un passionné, tu as la flamme à l’intérieur de toi qui fait que tu prends du plaisir à faire ce que tu fais et tu t’en fiches que les gens aiment ou pas. Et c’est ça qu’il faut faire.


Un dernier mot pour nos lecteurs ?

Pablo: Continuez de nous suivre. On va essayer d’avancer, de s’améliorer, toujours faire mieux et on espère qu’on sera toujours au rendez-vous, au bon moment, au bon endroit.

Simon: Et ne vous prenez pas la tête ça reste de l’amusement. Spectateur ou musicien, il ne faut jamais commencer à se prendre la tête.


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