C’est la dernière date de la tournée Female Metal Voices 2018. Comment vous sentez-vous par rapport à ça ?


Ça a vraiment été génial. La tournée est composée de talents divers et de gens géniaux. Tout s’est super bien passé, tout a coulé de source. J’ai passé de bons moments et le temps a passé très vite. J’ai découvert de nouveaux groupes pour ma part. Je pense que toute personne qui vient aux shows peut découvrir quelque chose qu’il appréciera. C’est vraiment dommage qu’il n’y ait plus de dates sinon, je vous aurais dit de venir mais vous ne pouvez plus parce que la tournée touche à sa fin… En tous cas, ça a été super et j’espère vraiment que cet événement pourra se reproduire dans un autre endroit parce que c’était vraiment un truc spécial !

Avez-vous une date préférée concernant cette tournée ?


Oui, il y a eu tellement de dates géniales ! Je veux dire que je ne veux pas en choisir une en particulier. C’est juste super d’être en tournée et de rencontrer des fans de différents pays, mais, ils ont tous la même passion et le même enthousiasme pour la musique en live, ce qui est une bénédiction pour nous, surtout de nous jours !

Comment sont les retours que vous avez eus au sujet de votre double album « Prevail I » et « Prevail II » ?


Je trouve qu’en général, cela a été très positif et ça nous rend très heureux parce que c’était aussi un album transitoire pour nous. Nous voulions proposer des sons uniques, aussi bien modernes que metal. C’était très important pour nous car nous voulions écrire cet album de cette manière pour rendre notre musique encore plus identifiable en tant que Kobra and the Lotus.

Ces albums nous ont aidés à aller un peu plus loin dans notre démarche identitaire, et, oui, les retours sont très positifs. C’est aussi l’album qui nous a fait connaître à plus grande échelle donc c’est encore plus chouette. On attend ce moment où on sent enfin que le monde nous reconnaît un peu plus.

Comment vous est venue cette idée de double album ?


Nous l’avons fait parce que ce n’est pas très courant à l’époque actuelle. L’idée vient de mon père. Il écoutait un podcast avec Bruce Dickinson dans lequel Bruce parlait de la manière dont les jeunes groupes faisaient leurs albums. Mon père m’a proposé l’idée et je me disais « hors de question » et après une semaine, je trouvais ça super cool *rires*. Je me suis dit qu’on pouvait le faire et nous l’avons fait. Je suis si heureuse qu’on ait décidé de se jeter à l’eau !

Pensez-vous qu’il est mieux de réaliser un album ensemble ou chacun de son côté ?


Je ne peux parler que pour moi. J’ai adoré l’écriture organique avec tout le monde où on a l’occasion d’être avec les gens à la place de faire passer des idées sur une drop box.

Cependant, c’est aussi difficile parce que les membres de notre groupe n’habitent pas tous au même endroit. Pour ce dernier album nous avons choisi l’écriture organique pour laquelle nous nous sommes rassemblés pour vivre dans un même endroit le temps de l’écriture et de la réalisation de l’album. Le prochain album sera fait de manière similaire parce que nous avons aimé ce procédé. Pour les albums précédents, nous avions fait beaucoup d’écriture chacun de notre côté pour ensuite mettre les idées ensemble via internet mais nous préférons l’écriture organique et nous la choisissons pour le prochain album, c’est comme ça que ça se passera. Bien entendu, nous collecterons les idées que nous avons déjà chacun de notre côté, nous les amènerons sur la table et nous commencerons probablement par-là !

N’était-ce pas un peu compliqué de vivre ensemble ?


Absolument, je dirais que c’était en majeure partie géniale, mais, c’était parfois difficile car certains d’entre nous vivaient des choses assez traumatiques dans leurs vies et c’était compliqué de se séparer de ça dans la résidence.

Une partie de cette atmosphère s’est retrouvée sur l’album et c’est que ça devait se passer de la sorte. Du coup, je ne reprendrais rien du tout de tout ça car j’ai vraiment un groupe de gars géniaux. Je suis chanceuse, ce sont de très belles personnes.

Donc oui, je dirais que c’était principalement génial mais difficile. Quand on est les uns avec les autres pendant autant de temps, il est difficile de ne pas s’affecter mutuellement quand quelque chose de sérieux arrive à l’un d’entre nous.

Vous avez travaillé avec Jacob Hansen (producteur) pour cet album, comment s’est passée cette collaboration ?

Vous avez travaillé avec Jacob Hansen (producteur) pour cet album, comment s’est passée cette collaboration ?


C’était génial! C’est un producteur assez libre, dans le sens où il ne se mêlent pas de l’écriture et c’était super parce que ça nous a poussé plus loin ! Il nous suggérait quand même certaines choses qui nous ont vraiment aidés à trouver cette évolution sonique que nous voulions parce que nous avions beaucoup d’éléments traditionnels dans nos albums précédents et c’est chouette mais ça a déjà été fait, c’est déjà présent.

Nous ne nous voulons pas être considérés comme un élément du passé, donc Jacob nous a aidé à définir cela. Il avait un coproducteur avec lui, nous avons fait sa connaissance quand nous sommes arrivés pour l’enregistrement. C’était intéressant parce que nous sommes arrivés et il y avait cet autre gars, un compositeur danois, un mec génial et je pense qu’il nous a vraiment aidés à trouver des parties signatures dans notre musique.

La seule chose comique était qu’ils parlaient danois ensemble et que nous n’avions aucune idée de ce qu’ils se disaient. C’était une expérience géniale!

Sur l’album Prevail II, on retrouve la chanson « Let Me Love You » en deux versions : une anglaise et une japonaise. Comment vous est venue cette idée ?


En fait, il y a trois versions dont une acoustique, qui à la base était la démo. J’y étais tellement attachée que je voulais qu’elle soit sur l’album comme bonus. La version “hard rock” est venue par la suite. Nous voulions faire quelque chose de spécial pour l’édition japonaise et donc je me suis dit « Chantons en japonais ! » et c’est comme ça que nous avons fait cette version !

Comment était cette expérience ?


C’était génial, vraiment cool !

Est-ce que vous allez continuer de chanter en japonais ou pas ? Allez-vous peut-être chanter dans d’autres langues à l’avenir ?


On le fera sur chaque album. Je ne sais pas pour les autres langues mais le Japon a toujours droit à une chanson bonus. Ça fait partie du deal de tous les artistes mais je ne sais pas pourquoi c’est ainsi.

Le groupe va fêter ses 10 ans, avez-vous un souvenir spécial dans votre carrière ?


Quand j’ai commencé à écrire avec des gens, 13 ans auparavant pour le premier album que nous avons enregistré en 2010, c’était très important parce que c’était la première chose que nous sortions et c’était la première tournée que nous faisions et nous en avons beaucoup appris sur nous-mêmes. J’ai commencé à savoir ce que je voulais représenter et quand on écoute cet album, ça sonne comme ci c’était une chanteuse différente, c’est fou. Ce n’est pas ma voix naturelle parce que je la transformais donc c’est un tournant important du groupe parce que les choses sérieuses ont commencé après la sortie de cet album.

Avez-vous prévu quelque chose de spécial pour les 10 ans ?


Non, nous n’avons pas vraiment d’endroit pour faire quelque chose en un seul lieu. Nous n’avons jamais fait de release party pour un album. Nous ne sommes pas assez grand, ce n’est pas encore le moment.

Comment voyez-vous le futur du groupe ? Quels sont vos espoirs ?


J’espère juste que nous pourrons atteindre un niveau durable. C’est la première chose qui compte parce que la durabilité est vraiment difficile à obtenir. Ça demande beaucoup d’investissement, émotionnel et financier et ça ne peut pas continuer à stagner longtemps. Donc il faut que le groupe grandisse, un peu plus vite, mais, nous ne contrôlons pas ça parce qu’on ne peut pas choisir ce que le monde va aimer ou pas.

Vous ne pouvez pas choisir quelle exposition vous allez avoir et c’est devenu de plus en plus dur vu la manière dont les choses sont maintenant commercialisées. J’aimerais qu’on puisse revenir aux jours des “street teams” où les gens mettaient des posters partout dans la ville. Ce serait génial. Maintenant c’est difficile, même nos fans ne voient pas nos post sur Facebook. Si vous ne payez pas Facebook, vos propres fans ne voient pas vos publications. C’est absurde et c’est vraiment devenu compliqué à gérer. J’espère juste que tout ira pour le mieux et que le nouvel album nous apportera une nouvelle vague de fans.

Un dernier mot pour nos lecteurs ?


Je voulais juste remercier tous ceux qui soutiennent la musique live, peu importe le genre, c’est très important. Les gens ont besoin de musique, le monde a besoin de musique et d’art. Donc, je suis reconnaissante envers toute personne qui nous a soutenu et je vous encourage à aller voir des concerts et à acheter un cd. Parce que c’est quelque chose que les gens ne font plus. La plupart des groupes ou projets mettent beaucoup d’efforts dans leur CDs. Il y a beaucoup de bel art et c’est une marque d’appréciation quand vous aimez quelque chose. Nous n’existons pas sans l’amour ou le soutien de notre musique. Donc, c’est vraiment ce réseau circulaire qui est important et complètement nécessaire pour que tout arrive.

Donc, merci, merci beaucoup. Nous espérons vous voir à un show !

Questions par Alice

Interview par Délia

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