Pourriez-vous me présenter Lifers en quelques mots ?

Seba: Donc c’est un groupe qui est né en 2014, issu des cendres de Spitdown. Il était temps de passer à autre chose et on a décidé d’enrôler Gianni de Deadalus et Juan de The Hexen avec l’idée de faire quelque chose de plus metal avec toutes les influences qui font ce qu’on est et ce qu’on écoute. Donc metal avec des influences hardcore notamment à cause du chant parce que je sais difficilement faire autrement mais il y a aussi pas mal d’autres influences je pense.


Est-ce que vous estimez que Liège est un terreau fertile pour le hardcore de nos jours ?

Séba: il y a toujours de très bons groupes à Liège, je pense principalement à Surge Of Fury qui sont les « Local Kings ». Ici nous on était partis dans une autre optique et je ne pense pas que Liège soit un terreau fertile uniquement pour le hardcore. Il y a beaucoup de groupes de tous horizons qui percent et d’autres qui peuvent percer à Liège.


Que pensez-vous justement de la scène metal liégeoise ?

Séba: le problème à Liège c’est qu’il n’y a plus vraiment de salles dans le centre-ville. Il y avait la péniche « Inside-Out » où il se passait quand même beaucoup de choses. Ici, il y a encore le garage où il se passe pas mal de choses, plutôt orientées hardcore bien que je pense qu’il y ait aussi d’autres choses organisées là-bas.

C’est quand même assez difficile à imaginer mais malgré que Liège soit une ville où il y a énormément de culture, de grosses salles, il n’y a pas vraiment de lieux pour l’underground. Il y a le Reflektor mais c’est une salle qui accueillera plutôt des grands noms comme Madball, Agnostic Front, Anthrax… Donc oui il manque quand même une salle avec une capacité intermédiaire entre le petit café-concert et la salle de concert professionnelle.


Qu’est-ce que vous pensez des relations entre les réseaux sociaux et les musiciens ? Est-ce que les réseaux sociaux sont utiles et à privilégier dans le milieu musical ?

Gianni: Selon moi, il y a des choses qui se sont passées bizarrement vis-à-vis des réseaux sociaux. Il y a des festivals où on juge les groupes vis-à-vis de leurs « likes » Facebook ou leurs vues sur YouTube et ça ça désert la communauté metal légeoise et locale. Le metal ça reste une musique un peu de niche on va dire, on n’est pas de la pop ni du rock, et ça fait du tort à certains groupes. De plus, je trouve ça un peu bizarre parce que je pense que l’impression live reste le « premier jus » on va dire. Tu vas voir le groupe et tu te fais une idée, ça ne doit pas avoir à voir avec la visibilité sur les réseaux sociaux. Donc ça a changé des choses dans le milieu musical mais globalement les groupes live qui fonctionnent continuent de pouvoir se produire sans vraiment tenir compte des réseaux sociaux.


Je voudrais revenir sur Lifers et je voulais savoir ce que vous aviez de prévu pour 2019 ?

Séba: En 2019, on vit un peu au jour le jour, on n’a pas de grands projets, on n’a pas de tournée prévue ni d’enregistrement d’album. On a, par contre, des concerts prévus notamment au garage le mois prochain au Liège On Fire et certainement d’autres dates à venir.

Gianni: Ce qui veut dire compos, plein de compositions.

Séba: Oui en effet, ça nous laisse plus de temps pour composer. Après, et c’est peut-être un tort, on a plus grand chose à prouver parce qu’on a tous un certain âge moyen dans le groupe qui est relativement élevé par rapport à d’autres groupes. Disons que je m’exprime mal quand je dis qu’on n’a plus rien à prouver, quand on est sur scène on estime toujours qu’on a quelque chose à prouver aux gens qui sont venus nous voir mais ce que je veux dire par là c’est qu’on vit au jour le jour, qu’on a pas une grande ambition ou un gros projet de carrière en vue. Honnêtement on veut s’amuser et faire des dates qui nous plaisent, c’est le but du jeu. C’est pour ça qu’il y a quasi un an jour pour jour, on est allés jouer à Dubai par exemple. On a fait une tournée en Roumanie l’année passée. On prend ce qui vient, il n’y a pas de grands projets.


Si vous deviez recommander un groupe local qui vous a particulièrement marqué, lequel serait-ce et pourquoi ?

Séba: On a évidemment des amis dans quelques groupes donc par exemple Deadalus d’où Gianni provient. Ce sont des bons gars et c’est de la super musique. On a nos amis du Nord de la France, Embrace Your Punishment, on les recommande à fond, ils sont en train d’enregistrer en studio pour le moment et c’est un super groupe. Il y en a encore pleins d’autres mais on ne peut pas les citer tous.

Gianni: Ce sont des gens avec qui on a joué beaucoup de concerts. Pour Deadalus, je trouve que ça s’est affiné avec le temps et ça s’est amélioré depuis que je ne suis plus dans le projet. Pour Embrace Your Punishment, c’est monstrueux, Deadalus aussi mais pour moi c’est un cran au-dessus parce que je ne l’ai pas vécu de l’intérieur comme pour le premier groupe. Ils ont réussi à faire un truc qui est international en terme de production, de qualité de riffs, de musiciens, humainement. Embrace c’est le top.


Un dernier mot pour nos lecteurs ?

Séba: En live, je remercie tous les gens qui sont venus. Je trouve ça important parce qu’il y a des gens qui viennent par hasard, pour nous voir expressément. Ici je dirais, continuez à aller voir les petits groupes locaux parce qu’ils ont besoin de vous. Continuez aussi à aller voir les grands groupes avec des places à 100 euros mais n’oubliez pas les petits groupes locaux.

Gianni: Fais d’autres choses, vois d’autres gens, va voir des lives qui paraissent complètement improbables !


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