A l’occasion du Brutality Over Belgium, nous avons rencontré les Français de Pulmonary Fibrosis. Un groupe de grind à qui on ne la fait pas, actifs depuis plus de 20 ans, on vous propose de venir en apprendre un peu plus sur eux et leur musique. Tu es fan de bon gros son crade ? Ce groupe est fait pour toi !


Pourriez-vous me présenter Pulmonary Fibrosis en quelques mots pour les gens qui ne vous connaissent pas ?

Guyome: On est Pulmonary Fibrosis, on existe depuis 1998 et je suis le seul membre originel. Au début, on ne savait pas trop jouer alors on faisait surtout du bruit et on essayait d’en faire des morceaux.

Au départ nous n’étions que deux. On a réussi à faire une démo et un split Ep et cassette. Il y a eu un bassiste une période et du coup je suis passé à la batterie assez rapidement. J’ai retrouvé un guitariste et on a eu un chanteur pendant quelque temps. Après ça a pas mal changé de line up comme beaucoup de groupes. Comme c’est une passion, il y a des gens qui arrêtent.

Nous avons maintenant un line up à peu près stable depuis 10 ans. Nous avons intégré un nouveau guitariste, Pierre qui est dans Vomi Noir et Blue Holocaust. C’est un vieux de la vieille dans la scène grind française.


Comment fait-on pour faire tenir un groupe pendant autant de temps ?

Guyome: Le temps passe vite et puis on a de plus en plus de concerts. On est pas mal demandés à droite et à gauche. On est toujours partants quand on nous invite pour jouer, pour boire des bières, pour voyager… On fait ça parce qu’on aime ça.

Mais c’est vrai que le temps passe vite et c’est passé comme ça. On a fêté nos 20 ans l’année dernière et puis là, on voulait être plus tranquilles à bosser sur un prochain album mais on a plein de demandes pour faire plein de concerts.


Que pouvez-vous me dire à propos de votre split avec Les Frottis de L’Espace ?

Guyome: Alors oui ce sont des vieux copains aussi Spiro et Cyril. C’est un groupe un peu plus punk avec un côté grind. Ils chantent principalement en français. On les connaît depuis 10 ou 15 ans et on a fait plusieurs concerts ensemble.

Cyril nous a suggéré de faire un split vu qu’on se connaît depuis longtemps. On a accepté. Il vient de nous envoyer la pochette et ça devrait sortir cette année. Tout est quasiment prêt et en guest, il y a la fille de notre deuxième chanteur qui a 3 ans. Elle est mieux calée que les autres chanteurs sans casque et une seule prise *rires*.


Comment va la scène grind française ?

Guyome: Franchement je pense qu’elle est mieux maintenant parce qu’il y a de plus en plus de groupes, plus d’événements et beaucoup de festivals. Après, on est un peu vieux con là-dessus parce que ce qu’ils appellent grind pour nous ça n’en est pas trop mais dans l’esprit il y a quand même plus de groupes de grind qu’avant. C’est un peu plus populaire tout en restant de l’underground bien entendu. En concert, ça ne change rien mais il y a plus d’événements, ça bouge quand même un peu, il y a des événements qui sont bien remplis quand même.

De toute façon tout le monde se connaît un peu dans le circuit mondial du grind. En France c’est pareil, même si on ne se côtoie pas souvent on a des affinités avec beaucoup de groupes. Il y a des gens qui crachent surtout sur le goregrind maintenant, nous on nous crache dessus un peu par derrière mais quand on rencontre certains groupes et qu’on joue avec eux, ça se passe très bien. Il n’y en a pas un qui vient nous dire quoi que ce soit. Donc il n’y a pas vraiment de rivalité à proprement parler mais plutôt des critiques dans le dos de certains groupes.


Après 20 ans, y-a-t-il encore des choses que vous aimeriez accomplir avec le groupe ?

Guyome: Il y a plein de pays qu’on n’a pas fait. L’Australie, une bonne partie de l’Asie, l’Afrique… Donc ça serait sûrement tenter de faire plein de pays qu’on n’a pas fait.


Le meilleur album de grind de tous les temps selon vous c’est … ?

Guyome: Le premier Carcass. C’est ce qui a lancé ce style-là, plus grind.

Reno: Extreme Conditions Demand Extreme Responses de Brutal Truth, parce qu’il me fait bien dresser les poils.

Pierre: Effortless Regurgitation of Bright Red Blood de Regurgitate.

Simon: Morbid Florist d’Anal Cunt ou Generation of Hate de Dismembered Foetus. Comme ça, ça laisse le choix.


Quel est le pire truc qui vous soit arrivé dans votre carrière de musiciens ?

Reno: Alors, c’était la première date de la première tournée au Mexique, il y avait déjà des mecs qui avaient piqué du matos. On les avait pris sur le fait. Je leur ai demandé de ne pas recommencer et de nous rendre nos effets personnels. Du coup, ils se sont un peu agacés et ils m’ont menacé de me couper le « chorizo » comme ils appellent ça là-bas. En plus, à ce moment-là, j’étais tout seul dans un coin et ils étaient tous autour de moi. Je n’étais pas très rassuré mais c’est bon je l’ai encore [le chorizo].


Qu’est-ce que vous pensez d’orgas un peu plus DIY comme ici ?

Simon: c’est vraiment ce qu’il y a de meilleur les petites orgas.

Reno: Je préfère de la proximité aussi. Même quand il n’y a pas de scène et que tu es au milieu des gens moi je préfère.

Simon: on a fait des concerts dans des salles qui sont à peine plus grandes que ça, blindées et sur du matos qui marchait à peine et ça a été un des meilleurs qu’on ait fait. Aux Etats-Unis on a joué sur des palettes dans un skate-park avec du matos de chaîne hifi.

Guyome: Les grosses scènes c’est beaucoup de prise de tête pour pas grand-chose. Les techniciens, on s’en bat les couilles enfin moi je suis plus là à fignoler tout parce que je suis un maniaque mais c’est l’interaction avec le public qui compte. Si on joue sur une grosse scène et qu’il y a des barrières, des machins entre nous et le public. C’est plus motivant de jouer sur des plus petites scènes.


Je vous laisse le dernier mot de cette interview.

Reno: la paix est dans le métal, l’amour est dans les fesses.

Guyome: Il faut venir plus aux petits concerts et un peu moins aux gros festivals où on ne voit pas les groupes.


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