Pourriez-vous nous décrire Overkill en quelques mots ?


Je pense que le mot définissant le mieux Overkill est « pureté ». Dans le sens où nous aimons ce que nous faisons. Si le motif est pur, je pense que les résultats deviennent honnêtes et des résultats honnêtes peuvent devenir un succès. Je pense que ça a toujours été le modèle suivi par Overkill : le faire parce que nous aimons ça, la pureté.

Pourriez-vous nous parler un peu plus en détail de votre dernier album The Grinding Wheel ?


The Grinding wheel est notre 18ième album et c’est je pense quelque chose d’exceptionnel si on prend la quantité en considération. Nous avons commencé cette aventure dans les années 80 tout en gardant le même principe: faire de la musique parce que nous aimons ça.

Il y a aussi du progrès dans cet album ou au moins une sorte d’évolution. Je pense que tout le monde dans ce groupe veut repousser ses limites toujours un peu plus loin. Pour ma part en tant que chanteur, je veux toujours mieux chanter. Si je chante mieux sur le 18ième album que sur le 17ième, je trouve que c’est un succès. Concernant l’écriture, je pense que ce dans quoi nous avons évolué, c’est incorporer plein d’éléments différents. Nous avons commencé comme un mélange entre la New Wave Of British Heavy Metal et le Punk Rock. Même sur The Grinding Wheel, on retrouve toujours ces éléments en ajoutant un peu de Groove et de Hardcore. Donc je pense qu’Overkill aujourd’hui s’étend à plus large spectre qu’à l’origine. The Grinding Wheel est probablement un grand exemple de la diversité qui représente l’amour que nous avons pour différents styles musicaux qui sont pourtant tous « heavy ».

J’ai vu qu’on vous qualifiait souvent de « Motörhead » du Thrash Metal, comment vous sentez-vous par rapport à ça ?


Eh bien, le nom du groupe est Overkill *rires*. Du coup, certainement nous sommes flattés par ça. Vous savez, nous étions un groupe de covers quand nous avons commencé et Motörhead était dans notre set. Une des plus grandes raisons pour lesquelles nous avons choisi ce nom est parce que nous avons été reconnu via la chanson Overkill que nous avions jouée. Je trouve que c’est un grand compliment. De là à être à la hauteur de cela, je ne sais pas mais si même un petit pourcentage des gens pensent ça de nous, je pense que c’est le compliment ultime.

Vous avez une longue carrière, vous avez commencé dans les années 80, est-ce qu’il y a encore quelque chose que vous rêvez d’accomplir ?


Je pense que la longévité fait partie de l’accomplissement. Ce n’est plus une carrière, c’est juste une vie. Quand vous durez depuis 3 décennies ou plus, vous ne pensez plus « oh c’est ce que je fais comme carrière », non, c’est plutôt « c’est ce que je fais ». Donc je le vis plutôt que d’y penser comme un business ou un hobby. C’est une combinaison de plusieurs choses : j’ai rencontré ma femme grâce à ça, j’ai démarré un business,… Donc c’est vraiment le coeur de tout.

Il y a encore quelques endroits où j’aimerais me rendre. Je ne suis jamais allé en Islande ou en Afrique. Je ne sais pas si ça sera vraiment prolifique en Afrique *rires* mais peut-être en Islande ou dans des pays du Pacifique comme la Malaisie, les Philippines ou la Thaïlande. Je veux dire, ils ont tous une scène métal et j’aimerais voir ces endroits.

Que pensez-vous de la scène Metal actuelle ?


Je trouve qu’elle est diversifiée mais tout vient des mêmes gênes. Nous avons tous ces mêmes gênes en nous. Peu importe que cela soit un mec qui vient du Death Metal, du Black Metal, du Metal Progressif, du Metal Symphonique ou du Thrash Metal. Nous tous des mecs “heavy”, nous venons de la même souche garçons ou fille. Et je pense que c’est cette similarité qui rend des dates comme le Dynamo à Eindhoven spéciales, cela devient un mélange où on peut apprécier différents sous-genres.

Je pense que ces sous-genres sont justement une des clés qui rendent la scène Metal saine. La jeunesse revient aussi à cette scène, c’est devenu un jeu de jeunes mais l’expérience de groupes comme nous en dit long aussi ! Je pense que la jeunesse et la diversité sont ce qui garde la scène Metal.

Quels sont vos plans pour le futur d’Overkill ?


Vous savez, on ne regarde pas vraiment loin dans le futur. Je veux dire par là que nous sommes heureux de travailler ou de ne pas travailler. Il s’agit de continuer de tourner, d’écrire de manière constante. Nous avons déjà enregistré les guitares et la batterie pour le prochain album, 90% des voix sont complètes. J’y retoucherai un peu quand je serai de retour à la maison, et je commencerai à les enregistrer dans l’ordre afin de les envoyer dans le courant d’octobre pour une sortie prévue en février 2019 accompagnée d’une tournée. Nous travaillons plutôt au rythme de l’horloge, on ne se dit pas « tiens, qu’allons-nous faire dans 10 ans ? ». ça serait ridicule parce que ce qui a marché pour le groupe jusqu’à présent c’est de travailler dans l’instant, travailler sur UN projet, mettre tout dans CE projet. C’est mieux de faire son meilleur truc sur le moment et mon plan c’est continuer à procéder de la sorte.

Quel est votre pire souvenir concernant votre carrière scénique ?


Mon pire souvenir de scène… J’ai vu un mec à Tijuana au Mexique sauter d’un balcon. Il voulait plonger dans la foule mais il a manqué sa cible et sa tête s’est cognée contre la scène et son corps s’est retourné pour tomber au sol et j’étais là, au-dessus me disant « Oh ! » *rires*. Donc c’était un souvenir assez mauvais.

Quel votre meilleur souvenir de scène ?


C’est difficile à dire parce qu’il y en a tellement ! Je pense que je me souviens d’un des trucs les plus émotionnels. Nous avons été remerciés par un de nos fanclubs de rester nous-même par rapport à ce qu’on aime faire. Ils ont fait ça au milieu d’un show au Rock Hard en Allemagne, il y a environ 10 ans. Ils ont amené une grande bannière et notre logo était fait d’un morceau de métal et ils ont fait ça en plein milieu du concert. J’étais entrain d’annoncer le morceau suivant et ils sont arrivés avec une journaliste du Rock Hard et ils nous ont montré ça. C’est un moment très touchant où s’est dit : « hey peut-être qu’on fait la bonne chose ! »

Un dernier message pour nos lecteurs ?


Je veux leur dire « cornes en l’air ! », continuez. Quelqu’un doit le faire dans le future et je pense que certaines de ces personnes sont vos lecteurs. Super boulot, continuez ainsi. C’était Bobby “Blitz” d’Overkill.

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