Il y a déjà un moment, j’ai eu l’occasion d’interviewer Slaughter Messiah à l’occasion de la sortie de leur dernier album « Cursed To The Pyre ». Confinement oblige, c’est par clavier interposé que T. Exhumator, second guitariste du groupe, a pris un peu de son temps pour répondre à mes questions concernant ce nouvel opus.

En tant que grande amatrice de Black et de Thrash, je ne peux que vous recommander de vous laisser séduire par ces hommes vêtus de cuir dont la musique vous fera pousser des couilles cloutées (même si vous êtes une gonzesse) et adorer Satan.

Interview Slaughter Messiah 5

Qui êtes-vous et quel est votre rôle dans Slaughter Messiah ?

Je suis THOMAS (THE BLASPHEMOUS) EXHUMATOR, acté comme second guitariste dans ce groupe à l’an 2012 !

Comment le groupe est-il né ? Quelle est son histoire ? Quel était votre but, vos envies derrière ce projet ?

SLAUGHTER MESSIAH a vu la nuit vers 2008. À l’époque, Rod Ironbitch Desecrator (guitares, dictature) et E. Sodomaniak (batterie, perversion) voulaient créer un groupe de black metal. Après avoir galéré avec d’obscurs membres, ils se rendirent compte qu’un bassiste/chanteur/leader était ce qui faisait défaut à ce groupe pourri. Ils ont finalement pris le pli d’enrôler SABATHAN au chant et à la basse. Le gars accusait déjà un solide CV du fait de son implication dans quelques autres hordes maudites (MORBID DEATH, ENTHRONED, DAWN OF CRUCIFIXION…).

Le groupe a finalement pris une tournure plus “old school” en voulant célébrer les grands noms du metal. Ça s’est ressenti dans le style qui a viré sur quelque chose de plus speed metal. Leur idée était de raviver la flamme du metal pur – et de botter des culs aux côtés du diable. Une première démo a vu le jour…

J’ai troqué mon âme au projet en 2012, car ils voulaient renforcer le tranchant des guitares en ajoutant un quatrième membre. Ils m’ont appâté avec de la bière bon marché et la promesse de virées nocturnes sauvages. Nous avons sorti 3 EPS avec ce line up.

En 2015, Sodomaniak était devenu assez incontrôlable et menaçait sa propre intégrité (physique/psychique) et celle du groupe. John Berry (batteur de GAE BOLGA) nous est venu des Flandres et a rapidement récupéré le trône de cuir qui est posé derrière la Gatling.

Depuis, nous sillonnons l’Europe avec notre black/death/thrash metal et nous avons sorti notre premier album il y a peu.

Interview Slaughter Messiah 3

D’où vous est venue l’idée de « Slaughter Messiah » comme nom pour le groupe ?

Les deux fondateurs en état d’ébriété voulaient, je cite : “un nom qui ne pique pas aux oreilles”. Le premier nébuleux chanteur/bassiste proposait, je cite : “Infernal Messiah Of Hell” (« infernal » et « of hell » ramenant à la même chose, il me semble). Ils se seraient fait remarquer, mais le nom était un peu exagéré peut-être, ils ont donc opté pour SLAUGHTER MESSIAH.

Quelles sont vos influences musicales (metal ou non-metal) et artistiques (cinéma, littérature ou autre) pour Slaughter Messiah ?

Nos huit oreilles sont sensibles à beaucoup de créations metal et non-metal; mais dans le cadre de SLAUGHTER MESSIAH cela reste clair : il s’agit du point G, équidistant entre le death, le black et le thrash metal. En bref toutes les extensions les plus sauvages du heavy metal primordial. Citons HOLY TERROR, HELLHAMMER, SADISTIK EXEKUTION, VENOM, MORBID ANGEL, SODOM,…

Le groupe a été relativement inspiré par des œuvres obscures (surtout à l’époque de Sodomaniak qui portait alors la casquette de parolier). Ça allait piocher dans le Lovecraft, et aussi de nombreux films d’horreur. À titre personnel, je ne suis pas avide de ces œuvres dites cultes pour les amateurs de l’ombre. J’aime surtout les récits d’exploration, d’aventure, de contemplation,…

A l’instar de la bouffe, j’adore écouter la musique spécifique de l’endroit où je me trouve, tous styles confondus… Elle fait partie de l’âme des lieux. Enfin, niveau metal, je suis assez sensible au black metal scandinave, et aux scènes extrêmes d’Amérique latine et d’Australie ; ces deux dernières partagent la furie.

Parlons maintenant de votre dernier album « Cursed To The Pyre ». D’abord, quelle est la thématique abordée ? Y a-t-il une sorte de fil rouge ou d’histoire liée à cet album ?

Pas vraiment de fil rouge, c’est plutôt un recueil de nos riffs les plus sauvages, et de textes qui ont jailli à l’écoute des premières rushes. De manière générale ça envoie de la mort, du feu et du chaos. J’ai écrit la majorité des paroles de cet album. C’est une ode au carnage, une pierre à l’édifice du metal extrême, bourré de gnole et de flammes.

Interview Slaughter Messiah 4

Avez-vous gardé la même recette pour « Cursed To The Pyre » que pour vos autres productions ou avez-vous modifié certains ingrédients ? Si oui, lesquels ?

On peut dire que les morceaux sont plus matures, et on voit pointer une touche plus écrasante de death metal. Dans l’ensemble on sent qu’on a toujours affaire au même groupe, mais comme le répète un pote de POSSESSION : on a retiré du “yeah!” pour ajouter du “ugh!”.

Le travail à deux guitares a été plus pensé afin de créer davantage de (non) harmonies et de profondeur. Y’a aussi quelques passages lents, ça c’est nouveau !

Enfin, ce sont les premiers morceaux sur lesquels John Berry peut s’exprimer pleinement, car il a fait partie intégrante de la composition. Son jeu plus old school a pu éventuellement aérer les morceaux et ouvrir de nouvelles portes.

« Cursed To The Pyre » est sorti au mois de février. Est-ce que vous avez eu l’occasion de présenter l’album en live avant le confinement ? Si oui, qu’avez-vous pensé du rendu de l’album en live ? Le public a-t-il été réceptif à ce nouvel album ?

Certains morceaux étaient déjà présentés en live (« From The Tomb », « Pouring Chaos », « The Hammer », …, etc.). Mais à part ça, nous n’avons pas vraiment eu l’occasion de défendre et répandre l’album dans le contexte de concerts. Le release show officiel devait avoir lieu début avril.

Avant tout ce bazar, nous avons juste eu l’occasion de jouer à Eindhoven avec l’album dans les mains. De manière générale, les gens semblaient contents et bourrés; et la table de merch a attiré l’attention.

Interview Slaughter Messiah 2

Qu’en est-il des critiques et feedbacks reçus pour « Cursed To The Pyre » ? Est-ce que vous prêtez attention à ce genre de retours ou pas du tout et pourquoi ?

Depuis sa sortie, nous recevons de nombreuses critiques positives de « Cursed » ! On sait qu’il s’agit de l’avis de personnes pas toujours objectives, et a priori d’emblée sensibles au style dont il est question, mais ça fait toujours plaisir à lire. Ça fait aussi plaisir de lire ceux qui n’ont pas aimé, afin de savoir pourquoi.

Dans les deux cas : certains avis sont éclairés et enrichissants pour se voir dans la glace et prendre du recul. Et d’autres sont des torchons !

Quelles sont vos attentes vis-à-vis de cet album et du futur de Slaughter Messiah ?

L’idée était de répandre notre humble réalisation, et écumer les bars et les salles pour s’arracher la gueule et faire des concerts violents. On a quelques dates prévues qui ont sauté. On essayait de prévoir une tournée dans les Balkans et une en Amérique du sud, mais tout semble compromis pour cette année maudite. De nombreux groupes sont dans cette situation, mais je pense que d’autres entités et surtout personnes sont dans des travers bien plus réels et merdiques que l’annulation de quelques joyeusetés.

Je dirais qu’on va en profiter pour se consacrer à nous-mêmes. Et aussi pour concevoir une petite sœur pour « Cursed » !

Dans toute votre production musicale, y a-t-il un morceau en particulier que vous aimez plus que les autres ? Si oui, lequel et pourquoi ?

C’est difficile à dire, sur cet album on les apprécie tous car ils sont nouveaux et l’enthousiasme de notre premier full lenght est encore vibrant. Je me fie donc aux auditeurs, ce qui nous amène à la chanson “Hideous Affliction” : ce titre-là est souvent ressorti dans les reviews.

Période de confinement oblige, nous sommes quasi tous enfermés à la maison. Si vous deviez nous recommander 3 albums à découvrir pendant cette période, lesquels serait-ce et pourquoi ?

J’ai récemment écouté le dernier AGGRESSIVE PERFECTOR (« Havoc ») qui est une pure branlée. Pour parler du Plat Pays, nos compère des BÜTCHER ont sorti une tuerie (« 666 Goats ») et intéressez-vous tout de suite à TERRIFIANT et son album éponyme ! Je triche, quatre, mais j’adore le dernier Misþyrming, n’efface pas ça, j’ai galéré pour trouver le “þ” !

Et n’oubliez pas d’écouter MOTÖRHEAD de temps en temps !


Crédits photos SLAUGHTER MESSIAH

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